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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Clichés du « Nouveau centre » au Goethe Institut jusqu’au 28 octobre Berlin sous l’œil espiègle de Regina Schmeken

Regina Schmeken est une puriste de la photographie. Depuis qu’elle s’est adonnée à cet art en 1977, elle ne prend que des clichés en noir et blanc. Son sujet de prédilection ? Le quotidien. Qu’elle traque dans ses moindres détails insolites. Ainsi, lorsqu’elle immortalise la rencontre Clinton-Schröder à Cologne en 1999, le président US a les bras grands ouverts et le chancelier allemand arbore une mine aussi ravie qu’étonnée. Et lorsque Joschka Fischer s’enfonce pour la première fois dans son fauteuil du cabinet en octobre 1998, elle lui surprend un air aussi réjoui que celui d’un gamin ayant découvert le pot de confiture. Mais la photographe allemande, reporter au Süddeutsche Zeitung depuis 15 ans, ne s’intéresse pas qu’à des sujets politiques. Ses photographies en super grand format, exposées au Goethe Institut, en témoignent. Il y a là des défilés de mode. Une série de jambes (celles d’une spectatrice en minijupe, celles d’un couple anonyme ou encore des gambettes en plâtre). Et une série sur les défilés. Les défilés de mannequins sur le Catwalk. De militaires pour la parade de l’indépendance. D’écolières en costume pour la rentrée des classes. Et de moutons qui broutent l’herbe, bien placés l’un à côté de l’autre. Rigueur allemande oblige ! En tout, une quarantaine d’œuvres, visibles jusqu’au 28 octobre, placées sous le thème du « Nouveau centre ». Il s’agit, on l’aura compris, de Berlin, cœur battant de la nouvelle Allemagne. Une Allemagne politiquement correcte, ni trop à gauche, ni trop à droite, mais qui se voudrait placée bien au centre, justement. Croyons-nous déceler une trace d’ironie dans ce titre ? La réponse se situe dans l’œuvre de Regina Schmeken. L’écrivain Tilman Spengler lui trouve une qualité indémodable : « Elle découvre l’espiègle dans ce qui est pathétique et le pathétique dans l’espiègle. Un merveilleux mélange qui ensorcelle le contemplateur parce qu’il est poussé à devenir lui-même un observateur plus rigoureux de son temps. » Mais écoutons l’artiste expliquer son choix de devenir photographe de presse :« Après avoir, pendant des années, pratiqué et côtoyé la photographie qui n’est pour moi pas seulement un moyen de reproduire ou d’objectiver la réalité mais de la commenter et de l’étoffer, j’ai voulu prendre un autre chemin. La photo du journal ne devait plus n’être qu’une plus ou moins bonne illustration mais rester autonome et vivante et donner à la page du journal et son texte un rayonnement et une force d’attraction. » Regina Schmeken a reçu en 1994 le prix Kodak pour son premier album de photos. Ses œuvres figurent parmi les collections du Musée d’art moderne de New York, de la Bibliothèque nationale de Paris, de la Villa Lenbach de Munich et du Musée Ludwig de Cologne. Maya GHANDOUR HERT
Regina Schmeken est une puriste de la photographie. Depuis qu’elle s’est adonnée à cet art en 1977, elle ne prend que des clichés en noir et blanc. Son sujet de prédilection ? Le quotidien. Qu’elle traque dans ses moindres détails insolites. Ainsi, lorsqu’elle immortalise la rencontre Clinton-Schröder à Cologne en 1999, le président US a les bras grands ouverts et le chancelier...