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Actualités - CHRONOLOGIE

Plus d’un millier de clandestins ont tenté, en 24 heures, de franchir la clôture entre le Maroc et l’enclave espagnole Les immigrants africains accroissent la pression sur la « forteresse » de Melilla

Déterminés à entrer coûte que coûte en Europe, un millier d’immigrants clandestins africains ont pris d’assaut en moins de 24 heures la clôture métallique séparant le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. Parmi eux, 300 ont réussi à passer côté espagnol, selon la garde civile, chargée de la surveillance de cette frontière névralgique entre les continents africain et européen. Mardi à l’aube, 500 clandestins subsahariens munis d’échelles artisanales en bois ont lancé un premier assaut massif contre la double clôture métallique de 12 kilomètres qui encercle la partie terrestre de Melilla. Une centaine ont réussi à forcer le passage, débordant 150 gardes civils et 50 policiers qui ont usé de moyens antiémeutes. Bilan de ce premier assaut, le plus important recensé depuis début 2005 : six gardes civils et douze immigrants légèrement blessés, selon les chiffres de la préfecture locale. Mardi, peu avant 22h00, les détecteurs électroniques de mouvement de la barrière métallique se sont de nouveau affolés. Un demi-millier de ressortissants de différents pays d’Afrique noire repartaient à l’assaut. De quoi déclencher un nouveau branle-bas de combat au poste de commandement de la garde civile. Environ 200 ont réussi à passer à Melilla, et les heurts ont fait dix blessés, cinq dans chaque camp, a indiqué hier à l’AFP un porte-parole de la garde-civile. « Quand on essayait de les arrêter, ils nous mordaient et nous donnaient des coups de poing. Ils sont très costauds et ils y vont à fond », a témoigné un garde civil cité par le journal El País. Ces assauts massifs se sont multipliés au cours de l’été, causant au moins deux morts parmi les clandestins. La forte pression actuelle sur la « forteresse » de Melilla s’explique par la décision récente du gouvernement d’accélérer les travaux d’élévation de la clôture de trois à six mètres de hauteur. Or, pour ces immigrés, une fois cette barrière franchie, la partie est presque gagnée, Melilla étant la porte d’entrée de l’espace Schengen (13 pays de l’UE, plus la Norvège et l’Islande, entre lesquels la circulation se fait sans contrôle). Ceux qui réussissent à passer la barrière métallique se hâtent de se présenter au commissariat, qui enregistrera leur identité déclarée et leur délivrera un avis d’expulsion leur ouvrant le droit à être hébergés au Centre de séjour temporaire d’immigrants (CETI). Mais dans la pratique, l’ordre d’expulsion est impossible à appliquer pour la majorité des cas, les immigrants se déclarant originaires de pays n’ayant pas signé d’accord de rapatriement avec l’Espagne. Dans ce contexte, le CETI de Melilla, littéralement saturé, s’efforçait hier d’héberger 1 050 sans-papiers, pour une capacité de 450. Trois cents immigrants sont installés dans des tentes autour du CETI et l’armée a acheminé dix tentes supplémentaires pour accueillir les derniers 300 arrivants, a indiqué la préfecture de Melilla à l’AFP. Côté marocain, entre 300 et 1 000 personnes campent sur les monts boisés qui dominent Melilla, au terme de leur longue et périlleuse odyssée à travers le Sahara. La question de Melilla sera au cœur d’un sommet aujourd’hui entre l’Espagne et le Maroc à Séville. Nul doute que les chefs de gouvernement espagnol et marocain, José Luis Rodriguez Zapatero et Driss Jettou, vont louer publiquement la coopération des deux pays dans la lutte contre les réseaux de l’immigration clandestine. Mais le Maroc, devenu pays de transit de l’immigration africaine, considère qu’il n’est pas assez aidé par les Européens, et aimerait voir l’Espagne et l’UE conclure des accords de rapatriement direct avec les pays africains pourvoyeurs de clandestins.

Déterminés à entrer coûte que coûte en Europe, un millier d’immigrants clandestins africains ont pris d’assaut en moins de 24 heures la clôture métallique séparant le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. Parmi eux, 300 ont réussi à passer côté espagnol, selon la garde civile, chargée de la surveillance de cette frontière névralgique entre les continents africain et...