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Actualités - CHRONOLOGIE

DISPARITION - Le grand chansonnier Wassim Tabbarah n’est plus Il est mort le poète

Wassim Tabbarah le chansonnier, l’homme de théâtre complet et surtout l’ami plein d’élégance et de finesse a définitivement quitté la scène de la vie après avoir déserté les planches depuis quelques années déjà. Avec un talent fou, de la culture et de la finesse, toute sa vie cet artiste se sera présenté à son public avec toujours le même souffle, la même verve, essayant d’être constructif dans sa critique. Il avait fait des choix qui ont conditionné sa vie, qu’il a toujours défendus et qui, peut-être aussi, l’ont fait souffrir quelque part. Tout au long de sa carrière aussi, ce chansonnier aura ri et fait rire ses compatriotes de leur réalité et de leurs vérités sans jamais se prendre au sérieux. Il préparait son retour sur scène, juste avant sa mort, dans une pièce de grande actualité qu’il concoctait depuis plus d’un mois, baptisée Hélis Mehlis, un jeu de mots subtil pour évoquer la mission de l’enquêteur en chef des Nations unies dans l’assassinat de Rafic Hariri. Mais les Libanais n’auront pas le plaisir de rire, une dernière fois, de leurs travers, puisqu’il est mort le chansonnier, il est mort l’ami. Il est mort le poète. Wassim Tabbarah est décédé à 62 ans après un riche parcours. Il a fait des études de cinématographie et d’électronique aux USA où il a travaillé pendant quelques années, produisant même un film avant de rentrer au pays après un crochet de deux années à la télévision égyptienne. Dès son arrivée au Liban, c’est avec Yvette Sursock qu’il fonde la troupe des Cigales animant tous les soirs un spectacle à l’Épi Club. On se souvient encore des Nouveaux riches, des Dépités et bien d’autres émissions et spectacles qui ont fait rire des générations entières, tenues en haleine dans la salle ou devant le petit écran pour sa Caméra cachée, une émission conçue et présentée pour Télé-Liban. Une idée qu’il avait ramenée avec lui d’Amérique. Après la mort d’Yvette Sursock, Wassim Tabbarah a créé sa propre troupe. Il aura produit 35 pièces en 37 ans, une par année ou presque en comptant les heures noires de la guerre. Ami de la première heure, Gérard Akatcharian parle du « copain sympathique, de cette sympathie légère, pleine d’humour fin, jamais lourd, jamais blessant. Avec lui, on était en présence d’une personne éduquée, qui savait où étaient ses limites. Et si, par hasard, il apprenait qu’il avait incidemment fait de la peine par une parole ou un geste, il était malheureux et s’en excusait ». Jean-Claude Boulos le qualifie de garçon formidable nanti de grandes qualités, d’une structure de pensée remarquable qui, au-delà du rire et de la scène, avait une réserve d’amitié extraordinaire. Cela sans compter ses talents d’informaticien. Abdallah Nabbout, le grand chansonnier, cheville ouvrière du Théâtre des 10 Heures difficile à oublier, évoque Wassim Tabbarah en des termes aussi affectueux qu’élogieux : « C’est un très grand artiste, très grand chansonnier, grand poète et surtout un ami fabuleux. Wassim était un homme de théâtre complet, rien ne lui était étranger, la mise en scène, les costumes, le texte. Il faisait tout. Certaines fois, j’étais jaloux de ses trouvailles. » Maria CHAKHTOURA

Wassim Tabbarah le chansonnier, l’homme de théâtre complet et surtout l’ami plein d’élégance et de finesse a définitivement quitté la scène de la vie après avoir déserté les planches depuis quelques années déjà. Avec un talent fou, de la culture et de la finesse, toute sa vie cet artiste se sera présenté à son public avec toujours le même souffle, la même verve, essayant...