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Les Falasha sont au nombre de 20 000 en Éthiopie Des centaines de juifs en grève de la faim à Addis-Abeba pour retrouver la « Terre promise »

Rassemblés sous le toit en tôle de leur synagogue de fortune près de l’ambassade d’Israël à Addis-Abeba, 350 juifs éthiopiens en grève de la faim depuis mardi oscillent entre lassitude et espoir que l’État hébreu veuille bien les accueillir en Terre promise. «Je suis fatiguée », murmure Fassika Pamke, visage pâle et traits tirés après une nuit passée sur les bancs de la synagogue. « Mais il n’est pas question que je m’arrête. Tant que nous n’aurons reçu aucune réponse de l’ambassade d’Israël, je ne mangerai rien », ajoute aussitôt, déterminée, la jeune femme de 25 ans. Un peu plus de 24 heures après le début de la grève de la faim, les participants n’avaient reçu mercredi après-midi aucun signe de l’ambassade d’Israël. « Ce n’est pas du confort matériel que j’attends en Israël. Ça m’est égal d’être aussi pauvre qu’ici. Ce que je veux, c’est retrouver ma famille, mais aussi la terre qui nous a été promise », dit-elle. Comme les 350 autres personnes rassemblées dans ce lieu de culte, Fassika est falashmora, descendante de juifs convertis au christianisme au XIXe siècle, et elle réclame le droit d’être reconnue juive et d’émigrer en Israël. À l’extérieur de la synagogue, des affiches ont été écrites à la hâte dans un anglais hésitant. « Nous avons faim, mais nous sommes obligés de faire la grève », ironise l’une d’entre elles. « Je ramènerai le peuple d’Israël des nations où je l’ai éparpillé », proclame une autre. À l’intérieur, le silence et la fatigue. De temps en temps une personne se lève pour exprimer son désarroi ou sa colère. « Nous sommes fatigués, ils (les Israéliens) ne nous répondent jamais, cela fait huit ans que la plupart d’entre nous attendent et nous ne savons pas ce que sont devenus nos dossiers », s’exclame un jeune homme. Pour la plupart, cette grève de la faim est une tentative de la dernière chance pour faire partie de ceux qui auront le droit de se rendre en Israël. À la suite d’une décision en janvier du Parlement israélien, 600 Éthiopiens dont l’origine juive est établie devraient pouvoir émigrer par mois. Mais aucune date n’a encore été annoncée pour le lancement de cette nouvelle mesure et certains craignent de ne jamais voir la Terre promise. Les Falasha (« convertis », en langue gueuze, l’origine de l’amharique, langue nationale en Éthiopie) sont à peu près 20 000 en Éthiopie, dont entre 5 000 et 8 000 à Addis-Abeba, selon l’Agence juive, l’organisation officielle chargée de l’émigration des juifs vers Israël. Leur ascendance juive, difficile à prouver, rend leur émigration au nom du regroupement familial plus compliquée. « La grève doit s’arrêter aujourd’hui. Certains disent déjà que s’ils ne reçoivent aucune réponse ils continueront », s’inquiète Getenet Mengesha, l’un des organisateurs de la manifestation. Deux personnes, affaiblies, ont été évacuées par la Croix-Rouge mercredi. « Je me sens épuisé, mais à l’intérieur de moi, j’ai un espoir. J’ai l’espoir que notre action va faire réagir », continue de penser Gédéon Ngedow, 26 ans.
Rassemblés sous le toit en tôle de leur synagogue de fortune près de l’ambassade d’Israël à Addis-Abeba, 350 juifs éthiopiens en grève de la faim depuis mardi oscillent entre lassitude et espoir que l’État hébreu veuille bien les accueillir en Terre promise.
«Je suis fatiguée », murmure Fassika Pamke, visage pâle et traits tirés après une nuit passée sur les bancs de la...