Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Parler avec Israël n’est plus un sujet tabou au Hamas

Un dirigeant politique modéré du Hamas n’exclut pas que le mouvement abroge sa charte se fixant comme objectif la récupération de l’ensemble de la Palestine du mandat britannique et en vienne un jour à négocier avec l’État juif dont ce texte prône la destruction. Adoptée en 1988 lors de l’émergence du mouvement intégriste à la faveur de la première intifada, « la charte n’est pas le Coran », déclare Mohammed Ghazal dans une interview accordée à Reuters dans son bureau de l’université an-Najah de Naplouse, où il enseigne l’ingénierie. « Historiquement, nous estimons que toute la Palestine appartient aux Palestiniens, mais nous sommes maintenant confrontés à une réalité et à des solutions politiques », ajoute Ghazal, dont les propos, professés en Cisjordanie, tranchent avec ceux, plus radicaux, des principaux responsables du mouvement à Gaza. Ghazal estime prématuré pour le Hamas de reconnaître Israël tant que l’État juif ne reconnaît pas le statut de victime des Palestiniens, à savoir le « droit au retour » de ceux qui ont été chassés en 1948 de l’actuel territoire israélien ou de leurs descendants. Et il subordonne toute négociation avec l’État juif à son retrait de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, autant de conditions dont il déclare douter qu’Israël les satisfasse un jour. « Les Israéliens devront s’y résoudre lorsqu’ils estimeront qu’ils doivent négocier avec nous et, à ce moment-là, je ne crois pas que cela nous posera un problème de négocier avec Israël », ajoute Ghazal. La position politique officielle du Hamas, à l’heure actuelle, est qu’il serait envisageable de proclamer une trêve à long terme avec Israël en cas de retrait de Gaza et de la Cisjordanie. Le mouvement n’exclut pas non plus des négociations mais, jusqu’à présent, il n’avait jamais évoqué une éventuelle abrogation des clauses – « horribles » selon Sharon - de sa charte évoquant la destruction de l’État juif. À Gaza, un des principaux leaders du Hamas a déclaré que discuter en ce moment de l’abrogation de la charte du mouvement, de la reconnaissance et de négociations avec Israël était « absurde », purement « théorique » et pure « perte de temps ». Il a exclu de reconnaître à Israël « un titre légal sur une quelconque partie de la Palestine » et souligné que tout amendement de la charte du Hamas devait être préalablement débattu avec les Palestiniens – « de Gaza, de Cisjordanie et d’au-delà ».
Un dirigeant politique modéré du Hamas n’exclut pas que le mouvement abroge sa charte se fixant comme objectif la récupération de l’ensemble de la Palestine du mandat britannique et en vienne un jour à négocier avec l’État juif dont ce texte prône la destruction.
Adoptée en 1988 lors de l’émergence du mouvement intégriste à la faveur de la première intifada, « la charte...