Israël déclare frontière internationale les limites de Gaza Les radicaux palestiniens refusent de désarmer et appellent à poursuivre la résistance

Le mouvement radical palestinien Hamas s’est insurgé hier contre l’appel du quartette international sur le Proche-Orient à son désarmement avant sa participation aux législatives prévues le 25 janvier. « Nous refusons totalement la demande du quartette (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU). Il n’y a aucun lien entre le fait de porter des armes et celui de participer à des élections », affirme le groupe dans un communiqué. À l’issue d’une réunion mardi à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le quartette a indiqué notamment dans son communiqué qu’« en fin de compte, ceux qui veulent être partie prenante au processus politique devraient renoncer à être membres de groupes armés ou à être impliqués dans un militantisme activiste ». Il se référait aux groupes radicaux, notamment le Hamas et le Jihad islamique, qui refusent de déposer les armes dans la bande de Gaza en dépit du retrait israélien achevé le 12 septembre. Réagissant au communiqué du quartette sur le désarmement, le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a affirmé : « Nous savons mieux que quiconque comment traiter avec nos frères. » De son côté, l’un des activistes palestiniens les plus recherchés par Israël a appelé à poursuivre la lutte armée contre l’occupation israélienne lors d’une cérémonie publique marquant l’évacuation de quatre colonies juives du nord de la Cisjordanie. « La résistance se poursuivra jusqu’à la libération de tous les territoires palestiniens occupés », a lancé le chef local des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, Zakaria al-Zoubeïdi, en haranguant des milliers de Palestiniens rassemblés sur le site de la colonie démantelée de Kadim près de Jénine. Les Palestiniens, de leur côté, ont surtout mis en avant l’appel du quartette à la création d’un État palestinien viable. « Nous saluons la déclaration du quartette sur l’État palestinien viable. Il faut que cela soit traduit immédiatement sur le terrain afin de préserver l’élan créé par le retrait israélien de la bande de Gaza », a déclaré Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne. Pour sa part, Israël a réitéré hier son opposition à la participation du mouvement islamiste radical Hamas aux élections législatives palestiniennes en dépit d’un certain assouplissement de Washington sur ce point. « De notre point de vue, il n’y aura ni assistance ni aide (à l’Autorité palestinienne) si le Hamas, qui appelle à la destruction d’Israël et refuse de reconnaître l’État d’Israël, participe aux élections », a prévenu le chef de la diplomatie Sylvan Shalom. Toutefois, un porte-parole des Affaires étrangères a précisé qu’Israël n’avait pas l’intention de réoccuper les villes de Cisjordanie pour empêcher le Hamas de participer pour la première fois aux élections du Conseil législatif palestinien. À Washington, le président George W. Bush a appelé les pays arabes à aider « les forces démocratiques à Gaza » contre ceux qui visent la destruction d’Israël, lors d’un discours devant une association de juifs républicains. Toujours en ce qui concerne Gaza, le général Yossi Kupperwasser a indiqué devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement israélien que depuis la fin du retrait israélien, les Palestiniens ont réussi à introduire en contrebande dans cette région plus de 1 000 kalachnikovs, des centaines de milliers de balles et des dizaines de lance-roquettes. Enfin, Israël a décidé de considérer les quatre terminaux routiers reliant son territoire et la bande de Gaza comme des passages d’une frontière internationale, suite à son récent retrait de cette région. Le ministre de l’Intérieur Ofir Pines-Paz a signé un décret modifiant le statut de ces quatre terminaux routiers, Erez, Karni, Soufa et Kerem Shalom. « Cela signifie que les étrangers et les ressortissants israéliens venant de Gaza vers Israël seront soumis aux lois régissant l’entrée sur notre territoire, c’est-à-dire qu’ils devront présenter un passeport qui sera estampillé », a expliqué la porte-parole du ministère de l’Intérieur Sabine Haddad.