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Actualités - CHRONOLOGIE

Œnologie - Les vignes de la capitale française produisent entre 35 et 40 000 bouteilles par an Paris vendange en souvenir de son prestigieux passé viticole

Dans ses quatre petits vignobles, Paris a vendangé en souvenir de son prestigieux passé vinicole, mais aussi avec le désir d’améliorer la qualité de son vin sans toutefois prétendre concurrencer les grands crus des autres régions de France. Les derniers coups de sécateur de la vendange 2005 ont été donnés cette semaine dans le parc de Bercy, en bord de Seine, sur le site d’anciens entrepôts de vins et spiritueux dont les chais ont été convertis en restaurants et boutiques. La semaine précédente, c’est à Montmartre, haut lieu touristique parisien, que les vendanges s’étaient déroulées, pour une récolte évaluée à une tonne de raisin. « Nous voulons faire revivre une tradition festive, car les traditions ont le bon côté de transmettre. Une société qui n’a pas de mémoire est une société triste », expliquait le maire de l’arrondissement, Daniel Vaillant, en dégustant la 70e cuvée, récoltée le 22 septembre 2004 et élaborée dans les caves de la mairie. Comme il y a 70 ans, la cuvée a été baptisée Mistinguett du nom de la célèbre artiste de music-hall décédée en 1956. « Ce vin s’annonce d’une remarquable stabilité. Le nez révèle des tonalités de fruits rouges et noirs légèrement “confiturés”. L’attaque en bouche, assez vive, est presque provocante », a commenté l’œnologue Francis Gourdin qui vinifie les raisins des quatre vignobles de la capitale. Un seul restaurant à Paris peut servir ce vin qu’il n’est pas possible de trouver chez son caviste. Les vins parisiens sont en effet vendus au profit d’œuvres charitables ou servis lors de repas de quartier, précise Brigitte Houdinière, présidente du Comité des fêtes et d’action sociale du 18e arrondissement. La bouteille est cédée cette année à 35 euros. Du 7 au 8 octobre, et comme elle le fait depuis 1934, la butte Montmartre va célébrer, entre la basilique du Sacré-Cœur et la place du Tertre, sa fête des vendanges avec défilés, confréries bachiques, fanfares, groupes folkloriques, feux d’artifice et vente de produits du terroir. Des milliers de personnes sont attendues. Avant le Clos Montmartre, ce sont les jardiniers du parc de Belleville qui ont vendangé les 140 pieds de pinot meunier et chardonnay, plantés en 1992. La région parisienne a un passé vinicole ancien, qui a connu son apogée au XVIIIe siècle en étant le plus grand de France avec 42 000 hectares plantés de ceps, avant de décliner devant la poussée démographique, l’urbanisation, le phylloxéra et la concurrence de vins des autres régions. On retrouve les traces de ce passé au fil des rues de Paris : rue du Pressoir, rue des Vignes, rue des Vignoles, rue Vineuse. Le quartier populaire et métissé de la « Goutte d’or » doit son nom à un vin si réputé au Moyen Âge que l’on en offrait au roi. Et le « guinguet » de la colline de Belleville a donné son nom aux guinguettes, ces joyeuses tavernes où l’on allait boire et danser, qui subsistent à l’est de Paris, sur les bords de la Marne. Aujourd’hui, la région parisienne compte 130 vignes qui produisent entre 35 et 40 000 bouteilles, surtout du vin blanc, du Chardonnay, selon Christian de la Guéronière, un œnologue qui a créé il y a cinq ans l’Association des vignerons franciliens réunis (VFR) qu’il préside. Son objectif surtout « pédagogique » est d’« améliorer la qualité des cépages et faire des vins qui ne soient plus de gentilles piquettes ». Pour cet œnologue, « les crus parisiens ne seront jamais de grands vins, mais ce sont de bons vins ».

Dans ses quatre petits vignobles, Paris a vendangé en souvenir de son prestigieux passé vinicole, mais aussi avec le désir d’améliorer la qualité de son vin sans toutefois prétendre concurrencer les grands crus des autres régions de France.
Les derniers coups de sécateur de la vendange 2005 ont été donnés cette semaine dans le parc de Bercy, en bord de Seine, sur le site...