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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Quand les officiers officiaient… Ce n’est pas un jeu de mots. Quoique la définition du verbe « officier » soit sans doute « présider à un office divin », c’est aussi dans un sens figuré « se démener et parfois s’acharner ». C’est ce qui ressort de l’enquête onusienne à propos du sinistre forfait du 14 février dernier. Un prêtre, disant sa messe, officie, dit-on. Il traite magistralement de choses sacrées et les met à portée des fidèles. Il régit souverainement les consciences des croyants et leur rappelle une perspective venue de l’au-delà, donc indiscutable, inamovible et éternelle. Nos officiers inspirés s’étaient donc pris pour des religieux au service d’une doctrine sacrée. Ils avaient transformé leur mission dite sécuritaire en un sacerdoce actif dont les ramifications se ressourçaient au-delà… de nos frontières. Que dire alors ? Qu’il y a peu de différences avec l’homme de religion ? Que l’un officie au nom de l’au-delà et l’autre au nom de l’à-côté ? Et tous les deux, de surcroît, par procuration ? Sauf que, bien qu’indiscutable, bien qu’inamovible, l’office de l’officier n’a rien d’éternel. On a souhaité l’imaginer comme tel. On s’est laissé prendre au jeu. Mais la messe sécuritaire, hélas, n’avait pas cette dimension infaillible des valeurs morales. Plus qu’une erreur, les officiers-officiants auront commis une faute. Et celle-ci ne pardonne pas ! Les voici aujourd’hui en taule, coffrés d’office. À analyser, dans le calme, les subtilités entre des mots tels que « officiers, officiels, officiants, officieux… et officine ». Officiellement, il ne sont que suspects. Les jours qui viennent préciseront bientôt le degré de gravité de cette « suspicion ». En tant que citoyen, je me sens navré pour eux, pour le Liban, malgré le fait que leurs « messes » aient pu vraiment être « noires ». Non, je ne dirai pas : « C’est bien fait pour eux. » Je ne me réjouirai pas de les voir croupir. Car d’avoir brisé leur orgueil, d’avoir sapé leur superbe est déjà en lui-même une leçon, non seulement pour leur personne mais surtout pour un grand nombre de Libanais. L’événement est énorme en même temps que spectaculaire. Il les poursuivra jusqu’à leurs derniers jours. Puisse-t-il également faire réfléchir certains parmi nous : ces « Ugly Lebanese » qui roulent corbillard à 100 000 dollars et qui se croient tout permis. Qui corrompent, qui prostituent leur savoir et leur dignité, qui crânent, qui combinent, qui blanchissent, qui méprisent et se posent en demi-dieux. Et qui finiront un jour, forcément pas très lointain, sinon derrière des barreaux, en tout cas derrière le couvercle d’un coffre de bois dans lequel rien du produit de leurs précédents exploits ne pourra prendre place. « Ni fleurs ni couronnes », a-t-on l’habitude d’annoncer. Ni or ni argent non plus, ni souvenirs de jouissances… C’est à ceux-là qu’il faut penser aujourd’hui. C’est à leur intention qu’il faudrait prier. Afin que le Liban renaisse et rattrape du coup ce « train de l’Esprit et de la Liberté qui traverse la Création sans jamais s’arrêter ». Louis INGEA BILLET Dialogue de roses et d’épines Un jardin aux mille couleurs, à l’orée d’une pinède bleue ombrageant monticules et vallons, s’allonge. Paresseux, un ru s’y faufile, argenté, orgueilleux. Curieux, un pinson frénétiquement sautille. Le miaulement langoureux d’une chatte me réveille et m’amuse. Le « béée » d’un mouton m’interpelle. L’odeur du thym m’imbibe. C’est moi et mon Liban. La pinède, le mouton et le thym. Le sol humide de la première pluie de septembre embue mes yeux. Le vol tournoyant des vautours venus d’ailleurs m’emprisonne dans sa valse. Le rayon de soleil perce le nuage anthracite et me baigne jusqu’à la moelle. Happée, pilée, fondue dans la jarre d’huile sainte, je suis macérée dans mon Liban. Me revoilà dans ton bénitier. Déchaussant mes baskets pour dévaler ta montagne, dévêtant mon jogging pour enfiler cette branche d’olivier sacré, m’incarnant en toi, me transfigurant. C’est mon Liban en moi. C’est ma terre et moi. C’est elle en nous. Tous ceux d’avant nous qui attendent la bougie, tous ceux qui viendront demain en quête de lueur. Devant moi le sursaut. La réalité. D’aujourd’hui, de demain. Rapides sont mon pouls, le temps et les nuages. S’amoncellent par-dessus ma tête images, ruines et lettres. Que ne suis-je voyante enturbannée, astrologue chaldéenne pour prédire des lendemains de faste ornés ! Prédire notre avenir de gloire embelli. Remplir mes poumons de cet air vivifiant, mes prunelles de ce sable fin, de blancheur infinie, et du vert de ces hauteurs dont peu soupçonnent la magie. De cette immensité, laissez-moi m’imprégner, comme un peintre de muses. De ces profondeurs j’émerge, sirène, rebelle, imbue de beauté. Extrême sentiment de supériorité. Liban la forge. Liban, nu translucide dans l’effroit du cauchemar qui l’entoure. Liban, éclair transperçant les ondes marines empoisonnées d’encre à la pieuvre. Tel que tu es, reste et résiste ! N’attend pas, dévaste, éblouis ! Tiens haut ta chandelle, qu’elle brûle ! Que leurs ailes crament à ton toucher, que leurs tympans crèvent au son de tes vérités. Le tic-tac de ton heure venue les assourdit, ils en sont malades, jaunis, comme les feuilles de l’automne qui, une à une, tombent, pour ne laisser place qu’à un arbre sublime dans la nudité, splendide de pureté. Que ta grandeur ultime étincelle et marque au fer rouge les pages de leur livre d’histoire. Ô combien plus intéressantes sont tes marques, toi ma marge intemporelle ! Ensuite, et bien après que les feuilles tombent et que les roses se fanent et que les épines s’égrènent, tes bourgeons pointeront durs, arrogants et fiers, pour s’abreuver de la rosée de tes matins et s’arroser de ton soleil ardent, et pour nous purifier dans ton feu. Respire Liban. Suzanne CAMBAR SARGON La vérité sur le 14 septembre 1982 En cette commémoration du 14 septembre, tout le monde attendait l’allocution de Madame Solange Gemayel. Ce fut plus touchant encore que les années précédentes. Elle a notamment demandé que la justice, une fois libérée des entraves de la sujétion, « nous révèle qui a planifié l’assassinat du président martyr Béchir Gemayel et qui a exécuté le meurtre ». L’identité du tueur a été vite connue, et l’exécution du forfait a été décrite plus d’une fois dans diverses publications : c’est Habib Tanios Chartouni, dont les parents étaient locataires de l’étage sis au-dessus du centre Achrafieh, où Béchir tenait les réunions du mardi avec le groupe d’élite de ses collaborateurs. Le dimanche 12 septembre, il déposa 35 kilos de TNT dans cet appartement occupé uniquement par sa sœur. Le mardi 14, faisant le guet entre les voitures stationnées dans la rue, il a vu le président élu pénétrer dans le local. Il téléphona alors à sa sœur, lui demandant de venir le rejoindre à l’hôpital, prétextant qu’il avait eu un accident. Dissimulé derrière des voitures, il attendit que sa sœur s’éloigne d’un pas pressé avant d’appuyer sur le klaxon de la radio-commande de sa voiture, et ce fut la catastrophe… Passons sur les détails de l’arrestation. Elle fut accomplie grâce à un concours exceptionnel de circonstances. En quelques jours après la date tragique du 14 septembre 1982, Chartouni fut entre les mains du procureur général, qui ouvrit contre lui une procédure judiciaire l’inculpant du meurtre du chef de l’État. Personne n’a compris pourquoi ce monstrueux assassin a moisi en prison huit longues années sans passer en jugement devant la cour criminelle. Toujours est-il que, le 13 octobre 1990, les troupes syriennes, envahissant la partie orientale du Liban, le libérèrent avec les honneurs. Présenté comme un héros, il donnera des conférences de presse et participera à des émissions télévisées. Pour en revenir à la demande de Madame Solange, la question incontournable est la suivante : Quand un criminel est hors de portée de la justice, on applique la procédure de poursuites par défaut. Si les organes judiciaires laissent tomber le dossier, ils commettent un déni de justice, leur devoir impérieux étant de continuer les poursuites et, passés les délais, condamner l’inculpé « par contumace ». Cela, un étudiant en droit le sait. Mais, hélas, jusque tout récemment, nous étions sous tutelle et l’inculpé était le protégé de qui l’on sait. Aujourd’hui, qu’est-ce qui empêche la justice libanaise de lancer un mandat international d’arrêt contre Chartouni et de poursuivre la procédure ? Laisser plus longtemps en jachère un dossier depuis huit ans, dans l’affaire du meurtre du président de la République avec ses compagnons, est une situation inacceptable pour le bon sens d’un Libanais moyen. Albert SARA Hommage à nos morts Nous y sommes presque ; nous arrivons à l’heure où nous pouvons demander à connaître la vérité afin que nos souffrances soient allégées et que nos morts, de tous bords et de toutes confessions, puissent enfin reposer en paix. Nous attendions. Nous espérions. Nous, Libanais du Liban, Libanais de l’étranger ou Libanais de l’émigration, forcés de quitter notre pays pour un jour mieux le servir, espérons et voulons croire en cette justice que nous prônons et qui est appliquée de manière égalitaire dans tous les pays démocratiques qui nous ont accueillis. Notre espoir et notre attente seront-ils, une fois de plus, trahis ? L’heure est arrivée où chacun de nous doit assumer ses choix et ses responsabilités. La mort d’un seul homme, ami des grands de ce monde, a provoqué cela. Il reposera en paix après que l’on aura déterminé l’identité de ses assassins, encore inconnus. Mais les autres martyrs, célèbres et moins célèbres, connus ou non, le pourront-ils ? Notre pays s’est réveillé. Il ne doit plus désormais se rendormir. Découvrira-t-on un jour qui se cache derrière le poseur de la bombe du 14 septembre 1982 ? Oubliera-t-on tous ceux qui sont morts ce mardi 14 septembre pour l’amour d’une seule idéologie, celle de servir leur patrie afin qu’elle continue à produire des hommes libres et indépendants, cultivés et éduqués, des modèles d’une cohabitation interconfessionnelle, certes écornée, mais qui continue à surprendre et à faire pâlir d’envie beaucoup d’États du monde. Pour qui sonne le glas ? Avec le renouveau qui se profile, nous nous devons, nous Libanais, de saisir notre justice, afin d’enclencher à nouveau les enquêtes sur les assassinats de nos concitoyens, de nos dirigeants, de nos hauts fonctionnaires, de nos journalistes. Un ancien Premier ministre a été assassiné et huit mois auront suffi pour qu’une enquête soit menée à son terme, ou presque. Vingt-trois ans après, l’assassinat d’un président de la République, d’un haut fonctionnaire et de 22 autres innocents demeure un mystère des plus opaques. Le contexte, les hommes et les relations personnelles internationales ne sont certes pas les mêmes, mais l’égalité des hommes face à la vérité est, et se doit, d’être immuable. Pour que cette « guerre des autres » que l’on nous a obligés à mener nous permette de forger un avenir sain, sans haine ni amertume, et que cela nous donne le gage d’une certitude que nous posons nos fondations sur le roc et non sur le sable, nous voulons aussi savoir qui. Qui a tué notre président élu ? Qui a tué Roger Chemali, haut fonctionnaire apolitique, connu et apprécié de tous et de toutes les parties pour son haut degré de professionnalisme, son intégrité, son indépendance et son sens poussé de l’État et de son service au point de lui consacrer et de lui laisser sa vie ? Qui a tué les vingt-deux autres innocents présents ce jour-là à Achrafieh ? Mais tuer des individus ne tue pas leur mémoire, et encore moins celle d’un peuple, ni son espérance et son honneur. Tuer des hommes capables de faire avancer un pays repousse l’échéance du progrès, mais ne l’éradique pas. Que le nom de nos morts reste gravé dans le marbre et que leur sang n’ait pas coulé pour rien, eux et tous ceux qui, comme eux, sont morts innocents, la tête haute, fiers de leur libanité, de leur nation et confiants en leur État. Ce que nous réclamons ? Le droit de connaître la vérité. Nous gardons l’espoir de savoir un jour ; peut-être aussi que nous ne saurons jamais… Mais nous avons soif, soif de vérité, et c’est en la justice de notre pays que nous remettons aujourd’hui le calice du sang de nos martyrs du 14 septembre 1982 pour que le secret de leur mort puisse être élucidé, et pour que cet État pour lequel ils se sont sacrifiés ne les oublie pas, une fois encore. Antoine Roger CHEMALI Si ce n’est toi, c’est donc ton maître ! Lettre ouverte au mohafez de Beyrouth qui s’inquiète de la prolifération des chiens domestiques. Ayant un chien depuis treize ans dans mon appartement beyrouthin, je le promène tous les jours, car je le lui dois et il en a besoin comme tout être vivant créé par Dieu sur cette planète. Me voilà ravie de ramasser la crotte que mon chien pourrait laisser derrière lui sur le trottoir, mais pour en faire quoi ? Où la jeter ? Telle est la question. Si nous tenons à être à la fois propres et modernes, il faudrait installer des boîtes à crottes pour y jeter les déjections de nos petites bêtes et amies. Et je ne suis pas sûre que ce soit actuellement le sujet primordial qui occuperait la ville de Beyrouth, car ce n’est pas sous les crottes des chiens que notre pays succombe. Alors, à défaut de bouc émissaire, on s’acharne sur les chiens et leurs maîtres. Revenons aux boîtes à crottes qui devraient être installées et vidées au moins deux fois par jour, car une crotte qui sèche sous un arbre ou au coin d’un trottoir vaut mieux que la vermine dans une boîte à crottes puante ou dans la « première poubelle trouvée » (poubelle dont les sacs en plastique sont vidés tous les jours par terre par des personnes « intouchables » qui récupèrent les bouteilles en plastique et le métal, et cela apparemment ne préoccuperait pas la ville de Beyrouth, les rats sont devenus nos amis). Mon chien a été dressé pour faire ses besoins dans la litière à chat intra muros, mais cela n’a jamais empêché certaines personnes qui se promènent « sans muselière et sans laisse » de m’affubler de tous les noms d’oiseaux. Ces gens-là ne respectent pas la liberté de l’autre d’avoir un chien chez lui, et comme qui dirait : ils ont une dent contre mon chien. D’un autre côté, je voudrais vous féliciter pour l’interdiction de promener son chien sans laisse et sans collier sur lequel devraient être inscrits le nom et l’adresse du maître. Mais pour être dans les normes internationales, ne vaudrait-il pas mieux tatouer nos toutous ? Quant à la muselière… Est-ce que nous promenons des pittbulls ? Nous sommes en 2005 et le décret numéro 710 du 28 juillet 1934 est bien dépassé ! Ce serait également honteux d’euthanasier immédiatement un chien trouvé sans collier ! Dans les pays civilisés, on les place dans une fourrière et on donne une deuxième chance à ces bêtes et à leurs maîtres. Le Libanais n’est ni barbare ni ignare, et il connaît ses devoirs envers la bête qu’il héberge, parmi ses enfants, et il sait qu’un animal domestique doit être suivi par un vétérinaire pour ses vaccins et son vermifuge. Pourtant, une question essentielle devrait vous préoccuper : le pourquoi de l’amplification du phénomène d’adoption des chiens domestiques dans les villes ? Si vous écoutez les réponses à cette question posée aux maîtres des chiens, les bras vous en tomberont. Un chien à la maison n’est pas un jouet, mais plutôt un être qui donne de l’amour et de la tendresse lorsque les bipèdes comme nous deviennent avares d’eux- mêmes et insécurisants. Alors pour bien faire les choses (car il est grand temps dans notre pays de ne plus dénicher de vieux décrets à appliquer aveuglément), il faudrait établir une étude, un plan complet facilitant la vie du maître, du chien, de la ville et de ses habitants : 1. Tatouer les chiens et les inscrire sur les registres d’une organisation officielle ou dans un bureau relevant du ministère de l’Agriculture. 2. Installer des boîtes à crottes à vider tous les jours. 3. Mettre en vente le « nécessaire pour le ramassage ». 4. Moderniser le décret numéro 710 du 28 juillet 1934 qui exigea de promener son chien muselé, car nous parlons de toutous et non de fauves. 5. Ne jamais euthanasier immédiatement un chien sans collier car ce serait une honte. 6. Savoir que si le chien est dressé (ce qui n’est pas facile) à faire ses besoins dans une litière à la maison, il aura toujours besoin de sortir se promener et ce n’est pas une raison pour harceler son maître en lui donnant tous les noms d’oiseaux. Il est primordial de garder sa ville propre, mais chaque chose en son temps. Ne vaudrait-il pas mieux pour le moment occuper les patrouilles à protéger les Libanais d’une éventuelle agression à la voiture piégée que de s’occuper de l’explosion d’une crotte ? Peggy HADDAD À quelque chose malheur est bon Si le désastre Katrina a réveillé la presse et l’opinion américaines contre les méfaits de leur président, une personne au moins y trouve matière à rire… Un ami américain, John Haines, m’envoie ceci puisé dans le New York Times du 14 septembre : le président Bush a déclaré mardi qu’il assumait la responsabilité des manquements du gouvernement fédéral face à l’ouragan Katrina, ajoutant par ailleurs qu’il n’était pas sûr que le pays puisse faire face à une autre catastrophe naturelle ou à une attaque terroriste. Et l’ami en question de commenter : Eh bien, c’est compréhensible… Il n’a eu que quatre ans pour se préparer, bien qu’il ait dû sacrifier plusieurs jours de vacances. Puis, comme par hasard, alors que nous étions sur le point de piéger Ben Laden en Afghanistan, voilà que nous sommes détournés de notre poursuite par l’Irak qui nous attaque avec ses armes de distraction massives. Gaby BUSTROS « Estivales » à 10 000 watts La municipalité de Deir el-Qamar a fait bétonner le jardin public de la ville et déplacer de son centre la fontaine qui s’y trouvait pour permettre la tenue des « Estivales ». Soit, quoique bétonner un jardin public… Mais alors pourquoi organiser des soirées techno et hard rock dans le centre de la ville, au milieu des habitations, avec des haut-parleurs de 10 000 watts à rendre fous tous les riverains ? Yolla BOUSTANY Sécurité routière et YASA Je ne peux que rendre hommage à la YASA pour son cri d’alarme ( L’Orient-Le Jour du mercredi 14 septembre). Je me dois cependant d’ajouter que les torts sont partagés, et à tous les niveaux. Des exemples, chacun pourrait en citer des dizaines. Ainsi, entre Dahr el-Souwan où j’habite et Jdeidet el-Metn où se trouve mon bureau, je n’ai jamais rencontré un seul agent de la circulation. Ce sont les agents des municipalités locales qui font le travail, et fort bien. Mais des policiers, le dos carrément tourné à la circulation, en train de mordre à belles dents dans un sandwich ou bien de se curer le nez (plus rarement l’oreille), de deviser avec un automobiliste quitte à bloquer la chaussée, on en trouve à tous les coins de rue à Beyrouth. D’un autre côté, que dire des automobilistes sans ceinture de sécurité, de ceux qui roulent avec le téléphone portable collé à l’oreille, des conducteurs de deux-roues qui vous doublent à droite… Étonnons-nous après cela du nombre de victimes sur nos routes. L’étonnant serait plutôt qu’il n’y en ait pas davantage. Dimitri STANCOFSKI Plaidoyer pour l’écologie Étudiant français en sciences politiques, j’ai effectué l’année dernière une année universitaire au sein de l’Université Saint-Joseph. Ne lisant pas l’arabe, ma seule référence journalistique a été durant cette année L’Orient-Le Jour. Je continue aujourd’hui de le lire régulièrement sur l’Internet, et je vous écris pour déplorer l’absence quasi perpétuelle d’articles consacrés à l’environnement et à l’écologie qui pourraient servir de base à une réflexion globale. Combien y a-t-il eu d’incendies de forêt cet été (orchestrés par les promoteurs immobiliers ?). Combien de déchets ont été déversés sauvagement dans la mer ? Combien de personnes ont utilisé à outrance la climatisation (le nombre de fois où je suis allé au cinéma en apportant un pull pour ne pas avoir froid...) ? Combien de personnes ont encore jeté des papiers par terre en dépit de tout bon sens civique alors qu’il existe plus de 200 associations à but environnemental ou écologique (toutes ne sont certes pas efficaces), pour défendre un environnement en danger face à un « développement » promis par un libéralisme des plus sauvages. La création d’une page spéciale consacrée à l’environnement serait un bon point et ne devrait pas être très difficile à remplir. Rémi NDLR Certes, il n’existe pas de rubrique fixe et régulière consacrée à l’écologie, mais le journal ne manque jamais de dénoncer les atteintes à l’environnement et de mener campagne pour le respect de la nature. Le choc des attentats Me voilà de retour de vacances au Liban et j’apprends que les attentats reprennent. Cette nouvelle m’affecte énormément. Avec ma fille de 18 ans, nous avons passé un séjour idyllique, l’accueil des gens, leur gentillesse, le plaisir de nous rendre service, impensable d’avoir la même chose en France… Nous avons visité le Liban du nord au sud, d’ouest en est et partout la même hospitalité. Durant notre séjour, il y a eu des attentats que nos amis nous cachaient pour ne pas nous effrayer, mais nous n’avions pas peur, sinon en voiture. Votre pays est tellement beau ! C’était pour moi la quatrième fois que je m’y rendais et j’en suis tombée amoureuse. Je suis venue au Liban en touriste sans connaître personne, durant des périodes « calmes », même si, la dernière fois, en mars 1983, nous avons eu des missiles à Beyrouth. J’espère que le peuple libanais ne basculera pas dans un univers de haine, qu’il ne va pas écouter ces sirènes qui voudraient le chaos. Je prie pour votre pays et espère que le peuple libanais réagira dans le calme. Une Française amoureuse du Liban Des décisions à prendre C’est le moment idéal pour prendre une décision qui s’impose d’elle-même, inéluctable, sans laquelle le pays ne saurait renaître de ses cendres encore fumantes. Interdire au Liban des partis politiques dont l’idéologie va à l’encontre de l’existence, du devenir de notre pays. Je cite le Parti syrien national social et le Baas prosyrien, partis politiques interdits dans les temps bénis du passé et qui ont refait surface à la faveur de l’entrée des troupes syriennes au Liban. Est-il concevable qu’un parti soi-disant libanais, ayant pignon sur rue, ayant des partisans, voire même des députés, soit « nationaliste syrien » ? Cela relève du domaine de l’inimaginable. Randa A. MOUSSALLI Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com

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