Rechercher
Rechercher

Actualités

Une maladie identifiée il y a un siècle

La grippe aviaire n’est pas une maladie nouvelle. Provoquée par une souche A du virus de l’influenza, elle a été en effet identifiée pour la première fois en Italie, il y a près d’un siècle. Les autorités sanitaires reconnaissent quinze sous-types du virus grippal aviaire. Toutefois, « toutes les flambées de la forme hautement pathogène ont été causées par des virus grippaux A de sous-types H5 et H7 », note l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport, précisant que « normalement », les virus aviaires « n’infectent pas d’autres espèces que les oiseaux et les porcs ». Les virus grippaux de type A, néanmoins, « y compris ceux retrouvés chez l’homme, sont génétiquement instables et échappent aux défenses immunitaires de l’hôte, souligne l’OMS. Il en résulte que leur composition génétique change à mesure qu’ils se répliquent chez l’homme ou l’animal, et une nouvelle variante antigénique remplace bientôt la souche de départ », ajoute l’organisation. Et de signaler que les virus A peuvent échanger et fusionner, un processus qui « aboutit à la création d’un nouveau sous-type, différent des deux virus dont il est issu ». « Comme les populations n’ont aucune immunité contre ce nouveau sous-type et qu’aucun vaccin ne permet de s’en protéger, ces variations antigéniques majeures ont entraîné dans le passé l’apparition de pandémies avec une mortalité élevée, insiste l’OMS. Pour qu’un tel événement puisse se produire, le nouveau sous-type doit avoir des gènes provenant de virus grippaux humains qui lui donnent la possibilité de se transmettre facilement et durablement d’une personne à l’autre. » Heureusement, l’humanité est jusque-là à l’abri de cette éventualité. Mais la transmission interhumaine du virus demeure la hantise des autorités mondiales de la santé ainsi que des spécialistes. « Nous avons peur que le virus ne réussisse à se combiner avec le virus humain et donner un tout nouveau virus qui serait adapté à l’homme », explique le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses, responsable de la division de bactériologie à l’hôpital Rizk et chef du département de médecine interne à la faculté de sciences médicales de l’Université libanaise. « Nous savons que souvent ce pouvoir de recombinaison existe grâce à des animaux intermédiaires, comme le porc chez qui le virus humain et le virus aviaire peuvent se développer. Les virus pourront ainsi se remarier chez l’animal et être de nouveau retransmis à l’homme, ajoute-t-il. Fort heureusement, aucun cas de transmission interhumaine n’a été enregistré jusqu’à présent. Or rien n’empêche le virus A (H5N1) de muter, vu la capacité des virus de la grippe de se modifier, de se recombiner et de muter. Et puisque cette souche est nouvellement détectée, les populations vivantes ne disposent d’aucune immunité contre elle. » Pour se prémunir, il s’agit, selon le Dr Mokhbat, de contrôler en premier lieu l’importation des volailles, surtout vivantes. « Il faudrait de même suivre de près l’évolution internationale du virus et stocker des antibiotiques et des antiviraux, poursuit-il. Il est inutile de prendre ces médicaments dès à présent, d’autant qu’ils doivent être pris sous contrôle médical. » Il faudrait enfin que les personnes qui voyagent en Asie du Sud-Est prennent les précautions nécessaires et évitent d’être en contact direct avec des volailles contaminées. « Les contrôles à l’aéroport ne sont pas pratiques, d’autant qu’ils sont inutiles, insiste le Dr Mokhbat. S’il y a de grandes épidémies mondiales, des mesures de quarantaine pourront être prises, mais cela n’est pas évident. »
La grippe aviaire n’est pas une maladie nouvelle. Provoquée par une souche A du virus de l’influenza, elle a été en effet identifiée pour la première fois en Italie, il y a près d’un siècle.
Les autorités sanitaires reconnaissent quinze sous-types du virus grippal aviaire. Toutefois, « toutes les flambées de la forme hautement pathogène ont été causées par des virus grippaux...