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L’avenir des habitants des territoires occupés toujours incertain La libération de Gaza nourrit la frustration en Cisjordanie

Si les habitants de Gaza ont manifesté hier leur liesse après le retrait de l’armée israélienne, leurs frères de Cisjordanie éprouvent des sentiments plus mitigés qui s’expliquent par l’incertitude qui entoure l’avenir de leur territoire. La majorité des Israéliens approuvaient l’évacuation de Gaza, qui leur retire une épine du pied. Mais ils sont loin en revanche d’être unanimes quant au sort de la Cisjordanie, également occupée en 1967, mais dont aucun des gouvernements successifs d’Israël n’a laissé miroiter un retrait total. Alors que les drapeaux palestiniens flottaient sur les anciennes colonies juives de Gaza abandonnées après 38 ans d’occupation et que crépitaient des tirs de joie, les Palestiniens de Cisjordanie se demandaient, tel l’entrepreneur Yasser Amouri, 53 ans : « Qu’avons-nous à célébrer ? ». L’ensemble des Palestiniens se réjouissent de la récupération de Gaza mais ils se méfient au plus haut point des visées israéliennes sur la Cisjordanie, sans parler de Jérusalem-Est, également occupée en 1967, dont il veulent faire leur capitale et qu’Israël affirme ne pas vouloir rétrocéder. De Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, à Naplouse, dans le nord du territoire capturé à la Jordanie lors de la guerre des Six-Jours, les Palestiniens craignent que la restitution de l’étroite bande de Gaza soit le maximum qu’Israël puisse leur offrir pour fonder un État. En effet, Ariel Sharon n’a pas fait mystère de ses intentions de conserver, voire de développer les colonies juives qui parsèment la Cisjordanie, où ce sont 245 000 Israéliens – et non pas seulement 8 500, comme à Gaza – qui se sont établis depuis 38 ans. Ces territoires revendiqués par Israël sont en cours de délimitation concrète avec la construction du très controversé mur de sécurité qui est censé les protéger des attentats-suicide, mais que les Palestiniens dénoncent contre préjugeant des résultats de futures négociations de paix. Contrairement à Gaza, dont les créances bibliques les plus notables remontent au renversement du temple des Philistins par le prisonnier juif Samson, la Cisjordanie regorge de traces archéologiques du Livre saint qui en font le berceau de la culture et de la religion juives. Les juifs ultranationalistes, qui se sont résignés au retrait de Gaza, ont mis en garde le gouvernement contre tout retrait de Cisjordanie, qu’ils considèrent comme la Judée et la Samarie bibliques. Selon un fonctionnaire de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, Mouine al-Ahmed, la population arabe du territoire est « très frustrée » par la tournure des choses. « Le retrait de Gaza s’est fait à notre détriment en consolidant la présence israélienne en Cisjordanie ».

Si les habitants de Gaza ont manifesté hier leur liesse après le retrait de l’armée israélienne, leurs frères de Cisjordanie éprouvent des sentiments plus mitigés qui s’expliquent par l’incertitude qui entoure l’avenir de leur territoire.
La majorité des Israéliens approuvaient l’évacuation de Gaza, qui leur retire une épine du pied. Mais ils sont loin en revanche...