BILLET Logique à l’envers

Comment peut-on faire avaler des couleuvres aux gens ? En leur présentant des préceptes qui semblent s’inspirer d’une logique. Mais en fait, c’est l’inverse de la logique, ou la logique à l’envers. Exemple : « Attention d’envoyer tes troupes à la frontière : tu ferais plaisir à l’ennemi en accédant à ses désirs (sic)… » Avec un tel syllogisme, on perd de vue que le bon sens populaire vous enverrait promener, sans pour cela avoir besoin d’un nouveau 14 mars. De tels propos sont un affront à l’intelligence. De qui a-t-on peur, pour affirmer clairement que l’État a comme devoir essentiel d’occuper, par ses forces armées, la zone Sud qui n’a pas connu de tranquillité véritable depuis l’invasion israélienne de mars 1978, soit depuis vingt-sept ans ? Ceux qui prétendent le contraire avancent l’argument que, si l’armée occupe efficacement le Sud, on n’aura plus besoin de laisser la Résistance garder son armement. Et alors, quel malheur en résultera-t-il ? Rappelons simplement les propos que le président de la République a tenus à ses visiteurs le 10/5/2000 : « Je le répète, sans la Syrie, je n’aurais pas réussi à réédifier le pays et l’armée, aujourd’hui forte de 75 000 militaires, qui peuvent seuls prendre en main la situation lorsque quelqu’un osera porter atteinte au pays. » (L’Orient-Le Jour du 11/5/2000, page 2) Une armée de 75 000 hommes, qui coûte au contribuable plus de 25 % du budget – chiffre publié plusieurs fois sans avoir jamais été contesté. Est-ce que le but ultime des citoyens est d’empêcher que la Résistance ne se débarrasse de ses armes ? Et devrons-nous, pour plaire à certains, affronter la colère internationale et faire litière des nombreuses décisions itératives du Conseil de sécurité de l’ONU ? Ce serait vraiment inverser la logique et envisager allègrement de nous mettre à dos tout le monde. Albert SARA