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Actualités - CHRONOLOGIE

Damas « facilitera » le travail de la commission Mehlis, assure SANA Ouverture aujourd’hui du volet syrien de l’enquête sur l’assassinat de Hariri

Le volet syrien de l’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri s’ouvre tout grand aujourd’hui, avec l’arrivée à Damas de Detlev Mehlis, fort des conclusions auxquelles il est déjà parvenu, à Beyrouth, et de nouvelles informations dont il a pu prendre connaissance, à New York, où il a rendu compte de sa mission au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. La Syrie va « coopérer et faciliter » le travail du chef de la commission d’enquête, attendu aujourd’hui dans la capitale syrienne, a affirmé hier l’agence officielle Sana. « Detlev Mehlis arrive demain (aujourd’hui) à Damas pour y entamer sa mission. La Syrie va coopérer avec lui et faciliter du mieux possible » le travail de la commission, a indiqué l’agence, citant une source syrienne bien informée. Car, a poursuivi cette source, « il est dans l’intérêt de la Syrie de parvenir à la vérité sur (...) l’assassinat de Rafic Hariri ». M. Mehlis arrivera à Damas à la tête d’une équipe élargie d’enquêteurs et d’interprètes, apprend-on. Il conduira ses interrogatoires au siège de l’ONU, dans la capitale syrienne. Le quotidien officiel syrien as-Saoura avait affirmé samedi que Damas allait « coopérer avec sérieux et responsabilité » avec Detlev Mehlis, tout en exprimant des craintes sur une possible « politisation » de la mission du juge allemand. Le journal a souligné « la crainte que la mission Mehlis ne soit politisée (...) pour réaliser des objectifs menaçant la sécurité de la région et son avenir », évoquant des « objectifs politiques de certains parties et individus qui ont planifié ce crime visant la stabilité au Liban et en Syrie ainsi que la relation fraternelle qui lie les deux pays ». « Israël a tant œuvré pour réaliser de tels objectifs en planifiant et en pratiquant (des actes) de terrorisme », a poursuivi le journal. Le magistrat allemand souhaite entendre l’actuel ministre de l’Intérieur, ancien chef des services de renseignements militaires de Damas au Liban (1982-2002) Ghazi Kanaan, son successeur Rustom Ghazalé (2002-avril 2005) et deux de ses principaux collaborateurs à Beyrouth, Mohammed Khallouf et Jameh Jameh. M. Mehlis pourrait également demander à entendre la déposition de M. Assaf Chawkat, le chef des SR militaires syriens. M. Kanaan a notamment été témoin d’une discussion orageuse que le président Bachar el-Assad a eue avec Rafic Hariri, au palais al-Raouda, quelques semaines avant la prorogation du mandat du président Lahoud, et au cours de laquelle il s’était adressé de façon humiliante et dérogatoire à l’ancien Premier ministre. « Embarras » « En dépit des apparences, le régime syrien est embarrassé », estiment des sources diplomatiques occidentales à l’ONU. Cet embarras vient du fait que Damas n’a pas immédiatement coopéré avec l’enquête internationale, alors même que les principaux suspects arrêtés dans le sillage de cette enquête sont des militaires étroitement liés au régime syrien. Parallèlement à ces commentaires, le quotidien politique koweïtien as-Siassa a publié hier un article dans lequel, citant « des sources informées à Beyrouth », il affirme que des mandats d’arrêt pourraient être décernés à Beyrouth, dans les 48 heures, contre d’anciens députés et ministres libanais soupçonnés d’avoir été dans le secret de la conspiration visant Rafic Hariri. Selon as-Siassa, les suspects seraient Nasser Kandil, déjà longuement interrogé par la commission Mehlis, à deux reprises, mais laissé en liberté, Abdel Rahim Mrad, qui s’est rendu hier en Espagne, où le président de la Chambre, Nabih Berry, passe des vacances en famille, Assem Kanso, Assaad Hardane, Adnane Arakji et Élie Ferzli, ancien vice-président de la Chambre. Selon as-Siassa, le président de la Chambre, Nabih Berry, interromprait ses vacances pour rentrer au Liban, en prévision d’une séance législative au cours de laquelle l’immunité parlementaire d’un certain nombre de députés que la commission Mehlis souhaite interroger serait levée. Enfin, citant une source « très bien informée », as-Siassa a annoncé dans son édition d’hier la révocation du général Rustom Ghazalé et son assignation à résidence, avec interdiction de recevoir des visiteurs ou de parler au téléphone. Cette révocation serait due, selon le quotidien, à la mise en cause de Ghazalé par les généraux arrêtés au Liban, et en particulier par le général Jamil Sayyed, qui aurait des enregistrements de ses entretiens avec l’officier syrien. Selon le quotidien, le général Ghazalé aurait tenté, sans succès, de mettre fin à ses jours, jeudi dernier. Les « souhaits » de Feltman L’ambassadeur des États-Unis au Liban, Jeffrey Feltman, a « souhaité » hier que Damas « coopère » avec la commission Mehlis. S’exprimant sur l’écran de la LBCI, le diplomate a affirmé ne pas savoir quelle personnalité syrienne l’enquêteur allemand allait interroger à Damas. « Nous ne le savons pas et nous ne devrions pas le savoir », a dit M. Feltman, qui a ajouté : « Nous répondons à des demandes de M. Mehlis, mais ce dernier mène son enquête de façon totalement indépendante. Nous ne savons pas ce qu’il va faire à Damas. » Toutefois, M. Feltman a estimé que la Syrie « dispose certainement de nombreuses informations » utiles aux enquêteurs. Par ailleurs, l’ambassadeur US a refusé d’anticiper sur « les conséquences politiques » que les conclusions de l’enquête Mehlis auront et du procès qui devra suivre. « Ce qui nous importe et importe à la communauté internationale, a-t-il dit, c’est de nous assurer que les conclusions de la commission Mehlis soient pleinement prises en considération. » La prison de Roumieh Au Liban, au terme d’une période d’hésitation d’une dizaine de jours au cours de laquelle ils ont été déplacés de prison en prison, les quatre généraux ont été conduits samedi à la prison de Roumié, où des conditions de détention honorables semblent leur avoir été trouvées. C’est, selon le ministre de la Justice, Charles Rizk, sur l’insistance du chef de l’État que cette solution a été mise en avant. Le président Lahoud avait retardé la signature du décret légalisant la prison du quartier général des FSI, où devaient être détenus les trois officiers supérieurs provenant du cadre militaire (les généraux Moustapha Hamdane, Jamil Sayyed et Raymond Azar), afin de mieux faire aboutir sa demande. M. Rizk a précisé qu’il s’était rendu en compagnie du ministre de l’Intérieur et du directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, pour s’assurer que le nécessaire avait été fait. À Roumieh, les quatre accusés sont détenus dans des chambres individuelles recevant le soleil, a précisé M. Rizk, et disposent d’une installation sanitaire individuelle. Ils sont à l’abri des regards des détenus de droit commun et ont la possibilité d’effectuer des promenades en plein air. Selon une source informée, l’un des avantages de la prison de Roumieh est d’être à faible distance du QG de Detlev Mehlis, à Monteverde. Samedi, le juge d’instruction Élias Eid avait interrogé, pour la seconde fois depuis son arrestation et trois heures durant, le général Azar, en présence de son avocat, Nagi Boustany. Enfin, on affirme de source informée que la commission d’enquête internationale a transmis au juge d’instruction libanais le procès-verbal du nouvel interrogatoire de l’ancien député Nasser Kandil, la semaine dernière.
Le volet syrien de l’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri s’ouvre tout grand aujourd’hui, avec l’arrivée à Damas de Detlev Mehlis, fort des conclusions auxquelles il est déjà parvenu, à Beyrouth, et de nouvelles informations dont il a pu prendre connaissance, à New York, où il a rendu compte de sa mission au secrétaire général de...