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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - Les festivaliers de la cité des Doges font un triomphe à Tim Burton La Mostra de Venise aborde le tourisme sexuel au féminin

Le tourisme sexuel au féminin, abordé par le Français Laurent Cantet dans «Vers le sud», a intrigué hier le public vénitien, qui a par ailleurs réservé un accueil triomphal au nouveau film d’animation de Tim Burton, «La fiancée cadavre», présenté hors compétition. Vers le sud entraîne le spectateur dans les années 70 en Haïti, où un groupe d’étrangères d’âge mûr cherche à échapper au train-train de l’existence dans un petit hôtel paradisiaque en bord de plage. Les Américaines Brenda (Karen Young) et Ellen (Charlotte Rampling) se disputent l’affection de Legba (Ménothy Cesar), un jeune Adonis local d’à peine 18 ans qui monnaie ses faveurs contre de l’argent ou des cadeaux. L’oasis que représente l’hôtel est coupée du reste de l’île, misérable et terrorisée par les tontons macoutes de la dictature Duvalier, mais peu à peu la réalité rattrape ce petit monde utopique. « Plus que le sexe, ces femmes recherchent une tendresse que le monde extérieur leur refuse », a estimé Laurent Cantet lors de la conférence de presse du film, se refusant à limiter l’objet de son film au tourisme sexuel. Vers le sud, adapté de trois nouvelles de Dany Laferrière, un auteur haïtien parti en exil sous la dictature des Duvalier, « raconte des histoires très intimes, mais peut avoir un aspect plus général : le film observe la place du touriste dans un monde qu’il ne connaît pas. Derrière la carte postale, il y a une certaine distance », selon le cinéaste. Charlotte Rampling a aussi tenu à souligner la situation terrible de « ces femmes qui, passé un certain âge, n’ont plus de vie amoureuse ». Vers le sud, bien accueilli hier matin par la presse, est le deuxième film français en lice pour le Lion d’or. Également présenté mercredi en compétition, Le fataliste du Portugais Joao Bothelo, adaptation contemporaine de l’œuvre de Diderot Jacques le fataliste. « Tout ce qui se passe de bon ou mauvais ici-bas est écrit là-haut », répète sans cesse Tiago (Rogerio Samora), chauffeur de profession, pour expliquer à son patron les péripéties dans lesquelles il l’entraîne à travers le Portugal au fil de ses multiples aventures amoureuses. Le rapport entre les deux personnages, que Joao Bothelo compare à celui qui unit Don Quichotte à Sancho Pança, illustre les rapports entre dominants et dominés dans l’ordre social. « Qui n’a rien peut savoir, et le savoir est le pouvoir », a souligné le cinéaste pour résumer sa pensée. Le fataliste, marqué par la fantaisie absurde et les délires verbaux de Tiago, s’interroge aussi sur la place de la religion dans le monde actuel. Mais c’est avant tout un film présenté hors compétition qui a fait l’unanimité hier sur le Lido. La fiancée cadavre (The Corpse Bride) de Tim Burton a été applaudi à tout rompre par le public, qui lui a réservé une longue ovation. Ce film d’animation fantastique et poétique raconte le destin étrange de Victor, qui la veille de ses noces part dans un bois répéter ses vœux. Il enfile par hasard l’alliance à une branche qui s’avère être la main du squelette de Victoria, tuée le jour de son mariage. Victoria entraîne alors Victor dans le monde des morts, qui s’avère bien plus gai que celui des vivants, mais le jeune homme reste fidèle au souvenir de sa promise Emily, qu’il cherche à rejoindre par tous les moyens. Pour les voix de ses personnages, le cinéaste américain a eu recours à ses complices habituels, les acteurs Johnny Depp (Victor) et Helena Bonham-Carter (Victoria), auxquels est venue se joindre Emily Watson (Emily).

Le tourisme sexuel au féminin, abordé par le Français Laurent Cantet dans «Vers le sud», a intrigué hier le public vénitien, qui a par ailleurs réservé un accueil triomphal au nouveau film d’animation de Tim Burton, «La fiancée cadavre», présenté hors compétition.
Vers le sud entraîne le spectateur dans les années 70 en Haïti, où un groupe d’étrangères d’âge mûr...