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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉTATS-UNIS - La consommation et l’emploi pourraient accuser durement le contrecoup du cyclone Verdict décisif attendu de Greenspan sur les conséquences de Katrina

Le président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan va devoir jouer serré face aux conséquences du cyclone Katrina, pour gérer une nouvelle crise à quelques mois de son départ. Son verdict sur l’ampleur des dégâts, tout autant que la prochaine décision sur les taux directeurs attendue le 20 septembre, donneront sans doute le « la » sur les marchés, quant aux conséquences réelles du cyclone. En même temps il doit veiller à apporter une réponse appropriée qui n’étouffe pas l’économie et ne la fasse pas s’emballer non plus. Le problème est que l’évaluation est pour le moment très difficile et change de jour en jour. Lundi, le cyclone avait contourné La Nouvelle-Orléans et le pire semblait évité ; mardi, des inondations provoquées par la rupture de digues assombrissaient le bilan ; mercredi et jeudi, les craintes s’aggravaient avec les images de catastrophe humanitaire et de pénurie dans les stations-service. Pour les investisseurs, cela signifie des incertitudes accrues sur la portée du cyclone. Or les marchés ne détestent rien autant que les incertitudes. C’est pourquoi le jugement d’Alan Greenspan, le grand sage de l’économie américaine, risque d’être déterminant. Prêt à prendre sa retraite en janvier après 18 ans à la tête de la Fed, Greenspan a été encensé pour sa façon de piloter l’économie au travers de multiples chocs et crises. Le cyclone Katrina sera comme un dernier test pour lui, et l’occasion rêvée de mettre en œuvre la « gestion des risques » qui lui est si chère. Même s’il s’agit de deux catastrophes très différentes, dans un contexte économique tout à fait distinct, la Fed n’avait pas hésité à réduire ses taux de 1,75 point en l’espace de quatre mois après les attentats du 11 septembre 2001. Cette fois la tâche risque d’être délicate compte tenu des nombreuses inconnues, que tous les économistes n’évaluent pas de la même manière. De plus en plus d’entre eux estiment que la Fed va faire une pause lors de sa prochaine réunion et ne pas augmenter ses taux comme elle en avait jusqu’alors l’intention. Le « Fed funds » est fixé à 3,5 %, après 10 hausses de 0,25 point consécutives. La consommation risque de souffrir de la flambée des prix de l’essence et le marché de l’emploi pourrait accuser durement le contrecoup de Katrina. Une inconnue pèse aussi sur le moral des ménages. Mais certains voient les choses différemment. « En dépit des immenses destructions, Katrina n’aura sans doute qu’un effet modeste sur l’économie nationale », juge Ethan Harris, de Lehman Brothers. Les trois États touchés par le cyclone (Louisiane, Mississippi et Alabama) représentent 3 % du PIB des États-Unis, souligne l’économiste. Pour le moment, la Fed a été très discrète. À l’issue d’une rencontre avec M. Greenspan jeudi, le président George W. Bush a assuré que Katrina perturbait de façon « temporaire » le secteur pétrolier.
Le président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan va devoir jouer serré face aux conséquences du cyclone Katrina, pour gérer une nouvelle crise à quelques mois de son départ.
Son verdict sur l’ampleur des dégâts, tout autant que la prochaine décision sur les taux directeurs attendue le 20 septembre, donneront sans doute le « la » sur les marchés, quant aux...