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Actualités - CHRONOLOGIE

Festival De Zouk - Coup d’envoi de Liban Jazz avec un percussionniste indien Trilok Gurtu, le magicien généreux (Photo)

Événement tant attendu pour cette saison, Trilok Gurtu a inauguré en force, samedi soir, le Festival Liban Jazz à l’amphithéâtre de Zouk Mikaël. Un musicien qui a inscrit son nom sur la liste des grands du jazz et celui qui a fait connaître sa musique en dehors des frontières de l’Inde. Il a osé les mélanges et relié par sa musique les cultures orientale et occidentale. Accompagné de ses trois musiciens, Trilok Gurtu, percussionniste indien à la dimension internationale, a servi aux jazzophiles un spectacle de deux heures, percutant et endiablé, qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. Programmé pour 20h30, le concert n’avait pas encore commencé à 21h00. Un responsable monte sur scène, s’excuse du retard et demande à un public restreint de patienter encore quinze minutes. Et les questions qui se posent naturellement à chaque spectacle, de facture nationale ou internationale, resurgissent : quand les Libanais apprendront-ils à être ponctuels ? Quand les organisateurs sauront-ils enfin être exigeants par respect des spectateurs et des artistes ? La leçon viendra plus tard du musicien lui-même, lorsque le quartette entre en scène et se met à jouer. Gurtu s’adresse alors aux hôtesses d’accueil qui filtrent les retardataires : « Laissez-les entrer, crie-t-il . Il n’y a pas foule ici. » Puis réalisant, par la suite, que le retard semble être une coutume libanaise, il dira d’un ton excédé : « S’il y a quelqu’un qui doit arriver, ce n’est plus la peine qu’il se déplace, nous nous chargerons de lui commenter le spectacle. » Approche cavalière, mais combien justifiée, de la part de ce géant de la musique qui ne s’est pas empêché de réclamer une attitude plus respectueuse envers des artistes qui ont pris la peine de venir se produire dans un pays où la situation est, pour le moins dire, trouble ces temps-ci. Si cette gifle pouvait servir de leçon définitive aux uns et aux autres en cette fin de saison estivale… Ainsi, Trilok Gurtu a donné la note. Il entend passer deux bonnes heures avec le public libanais et ne permettra donc pas que la tiédeur s’installe. Il renchérit, aussitôt le concert commencé : « Si vous me donnez de la chaleur, je vous donnerai en retour de la musique, car un musicien sent la salle. » Car, bien qu’averti, le public paraissait figé, voire même fatigué au départ. L’artiste s’est alors immédiatement empressé de le réveiller. Suivra un enchaînement de compositions et d’improvisations. Un florilège de musiques métissées et panachées. Jazz, world music, funk ou soul ? Lui-même ne saurait la définir. « Je donne une définition parfois pour plaire aux journalistes, mais ma musique est simplement un langage universel. La seule langue avec laquelle je peux toucher le monde. » Musicien généreux, Trilok Gurtu instaure alors un dialogue musical avec son public durant toute la soirée, l’entraînant sur les rivages des mélodies douces après l’avoir assouvi de notes plus trépidantes. Passé le cinquième morceau, le courant passe, la salle se réchauffe. Ayant usé jusque-là de tous ses atouts à l’aide de ses instruments (tabla, tambour, batterie), le magicien va encore une fois soulever le public. Sous la direction du musicien qui s’est improvisé maestro, les spectateurs vont applaudir, taper des pieds et scander des sons gutturaux. Le spectacle était autant sur scène que dans la salle surchauffée, avide de musique et de liberté. Le concert s’achève sur une note bien libanaise. En effet, invité à monter sur scène par Trilok Gurtu, le percussionniste libanais Bachar Khalifé exercera son talent sur un caisson et enflammera ainsi l’audience déjà debout depuis un moment. Un spectacle réussi et un bon démarrage pour le festival, n’était-ce la mauvaise note du retard. Lorsqu’on aime, on donne. Le grand musicien l’aura prouvé en partageant généreusement sa musique avec son public. Et ce dernier le lui a enfin bien rendu. Colette KHALAF
Événement tant attendu pour cette saison, Trilok Gurtu a inauguré en force, samedi soir, le Festival Liban Jazz à l’amphithéâtre de Zouk Mikaël. Un musicien qui a inscrit son nom sur la liste des grands du jazz et celui qui a fait connaître sa musique en dehors des frontières de l’Inde. Il a osé les mélanges et relié par sa musique les cultures orientale et occidentale....