SPECTACLE Le Théâtre de 10 heures, tous les vendredis et samedis, à l’hôtel « Monroe » « Lista… Lista… Zay ma hiya ! », une certaine dérision (Photo)

Revoilà le Théâtre de 10 heures. La célèbre troupe de chansonniers revient sur scène après cinq ans d’absence. Sans Pierre Chamassian, mais avec les frères Chikhani (Michel et Jean-Pierre), Mirna Ghaoui, Georges Cherfan et Nancy el-Ahmar. Et avec une treizième revue intitulée Lista… Lista… Zay ma hiya ! Derrière ce titre, qui pourrait laisser présager une critique hilarante des dernières élections électorales, quatorze tableaux qui stigmatisent, avec une certaine drôlerie, les pratiques politiques et sociales au pays du Cèdre. Les visites des candidats aux électeurs. Ces rituelles corvées de présence aux mariages, naissances et funérailles, durant lesquelles les uns n’ont rien à dire aux autres et vice versa. Mais dont les uns et les autres ont tout à gagner, sont passés au scalpel du rire. Viennent ensuite les déclarations à l’emporte-pièce des politiciens de tout bord, ainsi qu’une galerie de portraits d’hommes et de femmes politiques. Clou du spectacle les très réussies imitations par Mirna Ghaoui de Solange Gemayel et Sethrida Geagea. Mais là où on attendait Saad Hariri, c’est Fouad Siniora qui apparaît. En guest star. Plutôt que le célèbre Monsieur « Zay ma Hiya », c’est donc le non moins célèbre Premier ministre, dans son inoubliable rôle d’ex-ministre des Finances, qui tient la vedette de ce spectacle. Un Siniora suceur de sang et vampire des impôts, campé par les trois comédiens masculins, dans une adaptation arabe du fameux sketch des humoristes français, Les Inconnus. Mais il y a aussi Michel Aoun, Michel Murr, Sleiman Frangié, Walid Joumblatt, ainsi que toutes les gloires du show-biz libanais, de Wadih es-Safi à Haïfa, en passant par Sabah, Nancy Ajram, Madonna, Waël Kfouri… Mirna Ghaoui n’épargne aucun de leur faux pas. Tandis que ses acolytes masculins campent, eux, les figures du monument au Martyrs réveillées par l’agitation des jeunes manifestants de l’intifida de l’indépendance. Jeux de mots – et de chiffres : la 1559 est saupoudrée à toutes les sauces –, dérision, rigolades agrémentées de quelques piques, l’actualité politique présentée par ces joyeux lurons, même sans grande verve, reste un sympathique divertissement … De deux heures avec entracte, tous les vendredis et samedis, à l’hôtel Monroe, Aïn el-Mrayssé (à 21h). Z.Z.