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Scepticisme après la rencontre à Genève entre Mehlis et deux diplomates syriens De nouveau sous pressions internationales, Damas se déclare prêt à « poursuivre la coopération »

La Syrie a affirmé hier être prête à « poursuivre la coopération » avec la commission d’enquête internationale sur l’assassinat du président martyr Rafic Hariri, après avoir été sommée par le Conseil de sécurité de l’ONU de coopérer à cette investigation. « La Syrie est prête à poursuivre la coopération avec la commission d’enquête internationale pour parvenir à la vérité sur (...) l’assassinat de Rafic Hariri », a déclaré un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères, cité par l’AFP. « La Syrie a reçu (un message comportant) des questions adressées par (le chef de la commission d’enquête) Detlev Mehlis à des citoyens syriens en tant que témoins, et le ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh y a répondu », a affirmé ce responsable sous le couvert de l’anonymat. Cependant, a-t-il poursuivi, le juge Mehlis n’a pas reçu la lettre à temps « en raison de ses activités et voyages », et c’est pour cela que son rapport au Conseil de sécurité « ne mentionnait pas » le message de la Syrie. Ce responsable s’est en outre dit « étonné des déclarations faites par des parties qui n’ont pas pris en considération toutes ces informations ». Quoi qu’il en soit, Detlev Mehlis a rencontré hier au siège de l’ONU à Genève deux diplomates syriens. Aucune information (ou réaction) officielle n’a pu filtrer, mais des observateurs locaux avisés, interrogés par L’Orient-Le Jour, ont fait remarquer que Damas « devra faire beaucoup plus que d’envoyer de simples fonctionnaires ; l’enquête nécessite une collaboration bien plus sérieuse », ont-ils souligné. Rappelons que le président en exercice du Conseil de sécurité, l’ambassadeur du Japon Kenzo Oshima, sans citer nommément la Syrie, avait appelé jeudi « tous ceux qui peuvent posséder des informations pertinentes sur ce crime (...), en particulier ceux qui n’ont pas encore répondu de manière adéquate, à coopérer pleinement » avec la commission. Peu auparavant, le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des affaires politiques, Ibrahim Gambari, avait indiqué dans un rapport au Conseil que la Syrie n’avait pas encore répondu aux demandes de coopération de la commission, alors que « la Jordanie et Israël ont réagi positivement aux demandes d’aide » de l’équipe Mehlis. « Ce manque de coopération est inacceptable », avait asséné l’ambassadeur US aux Nations unies, John Bolton. Les médias syriens ont passé sous silence ces déclarations. Pour l’analyste Nagib el-Ghodbane, professeur de sciences politiques aux États-Unis, interrogé par al-Jazira avant la réaction officielle syrienne, « la position syrienne (de non-coopération avec la commission) n’est pas pertinente. La Syrie doit coopérer avec la commission au risque d’alourdir les doutes qui pèsent sur elle » depuis le 14 février. Quant à la Syrie, elle a affirmé à plusieurs reprises que sa Constitution interdit que des responsables soient interrogés par une partie étrangère ou jugés à l’étranger. Elle a par ailleurs affirmé qu’il était interdit, selon le même texte, à une commission d’enquête étrangère d’opérer sur le territoire syrien, au risque de « porter atteinte à la souveraineté nationale ». Le Quai d’Orsay Quant à la France, elle a estimé hier « indispensable » que la Syrie coopère pleinement avec la commission Mehlis, comme l’avait demandé la veille le Conseil de sécurité de l’ONU. « Le rapport (du chef de la commission d’enquête internationale Detlev Mehlis) fait état du manque de coopération de la Syrie », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. « Nous rappelons qu’il est indispensable que toutes les parties concernées coopèrent pleinement avec les travaux de la commission d’enquête, comme vient de le demander une nouvelle fois le Conseil de sécurité », a ajouté le diplomate du Quai d’Orsay. La France s’est par ailleurs félicitée « des progrès de l’enquête ainsi que de la bonne coopération des autorités libanaises avec l’équipe de M. Mehlis ». Saad Hariri Pour sa part, le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a affirmé hier, dans une allusion à la Syrie, que tous les membres de l’ONU, notamment « les pays frères et amis du Liban, sont tenus de coopérer après le rapport du juge Detlev Mehlis, présenté jeudi au Conseil de sécurité, et que nous considérons comme une étape cruciale pour l’enquête (…) – une étape qui met en jeu la crédibilité des Nations unies et de la communauté internationale ». Pour le député de Beyrouth, cette demande « appartient à l’ensemble des Libanais puisque ce crime, qualifié de terroriste par la résolution 1595 de l’ONU, ne visait pas la famille de Rafic Hariri, mais tout le Liban ». Et « ce n’est qu’en faisant la lumière sur (ce crime) que la série d’attentats perpétrés aujourd’hui au Liban sera jugulée. Nous attendons impatiemment le rapport final de la commission d’enquête internationale, et demandons de nouveau à tous les États et individus, au Liban et ailleurs, de faire montre d’une coopération maximale pour que le Liban puisse savoir qui a tué le symbole qui avait sorti le pays de l’obscurité et de la destruction, en vue de le traduire en justice et lui infliger le châtiment qu’il mérite », conclut le communiqué. Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, a déclaré hier qu’il allait « attendre la publication du rapport définitif pour connaître la vérité. C’est ce que chaque Libanais souhaite, pour que les questions soient élucidées et parce que le martyr était un homme d’État international ».
La Syrie a affirmé hier être prête à « poursuivre la coopération » avec la commission d’enquête internationale sur l’assassinat du président martyr Rafic Hariri, après avoir été sommée par le Conseil de sécurité de l’ONU de coopérer à cette investigation.
« La Syrie est prête à poursuivre la coopération avec la commission d’enquête internationale pour...