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Actualités - OPINION

Selon des diplomates, le rapport onusien pourrait entraîner une présidentielle avant la fin de l’année

Selon l’analyse de sources diplomatiques expérimentées, le rapport Mehlis aurait pour effet d’entraîner au Liban l’élection d’un nouveau chef de l’État avant la fin de l’année en cours. De son côté, et dans le même sens, Walid Joumblatt affirme que dans trois mois le président Émile Lahoud ne trouverait plus de partie pour le protéger. Nombre de présidentiables croient dur comme fer à ces perspectives et se mettent déjà en campagne dans les coulisses. Tandis que d’autres politiciens pensent que des législatives anticipées auraient lieu l’an prochain. Sur base du projet de loi équitable que la commission Boutros aurait proposé. Toujours est-il que, partout, il n’est question que du rapport Mehlis. Aux questions qui se posent, chacun apporte sa réponse, selon ses tendances ou ses vœux. Ce tissu épais de spéculations a récemment fait l’objet d’un débat groupant nombre de députés et de politiciens. Ils ont d’abord sérié comme suit les interrogations de base : – Comment réagir si le rapport devait nommer au chapitre de la culpabilité de hauts responsables libanais ou syriens ? Le gouvernement actuel, qui souffre d’un déficit certain de cohésion, pourrait-il faire face à ces accusations ? À la demande expresse des autorités de ce pays, la justice libanaise doit prendre juridiquement le relais, transformer l’essai, comme disent les rugbymen, et juger l’affaire. Dans sa situation organique présente, pour ainsi dire indécise et désarticulée, serait-elle en mesure d’assumer ses responsabilités et d’enquêter auprès de grands inculpés ? Plus globalement, que ferait l’État libanais si le Conseil de sécurité de l’Onu le sommait de donner au rapport Mehlis les suites concrètes qui s’imposeraient ? Et, peut-être pire encore, que ferait ce même État si le Conseil, constatant son impéritie, intervenait judiciairement en organisant un procès international ? Tout comme les forces syriennes ne se seraient pas retirées sans la 1559, la 1595 relative à l’assassinat du président Hariri implique la mise en place de mécanismes d’exécution. Dans les deux cas, il s’agit d’opérer sans mettre en péril la stabilité intérieure du Liban. C’est sans doute ce qui porte le président Siniora à soutenir que le rapport Mehlis, contrairement à la menace qu’agitent certains, ne provoquera pas l’effondrement du pays, mais, ajoute le chef du gouvernement, la perdition des coupables. Ajoutant sa certitude que les Libanais se dresseront comme un seul homme contre les auteurs du crime. Un point de vue que le président de l’Association des banques, Joseph Torbey, qui se veut également rassurant, partage entièrement. Dans une rencontre secrète avec Detlev Mehlis, un député influent a soulevé la question des retombées de l’acte d’accusation potentiel dans la situation politique, sécuritaire et judiciaire du Liban. Il a souligné qu’en fait, ce pays convalescent n’est pas en mesure de faire face aux résultats de l’enquête internationale, quels qu’ils soient. Pour souligner qu’il est extrêmement important de protéger la stabilité générale du Liban, par le biais d’une résolution spéciale du Conseil de sécurité prévoyant des mesures d’application bien étudiées. Pour en revenir aux interrogations énumérées lors du cénacle politique cité plus haut, les participants se sont demandé ce qu’il adviendrait si le rapport Mehlis ne nommait pas les comploteurs, mais, éventuellement, uniquement les exécutants. N’y aurait-il pas là un signal dangereux d’encouragement à la reprise des assassinats, puisque les commanditaires n’auraient pas été démasqués ? Et qu’ils pourraient continuer à agir en vue de propager une anarchie sanglante semblable à l’enfer irakien ? La chaîne contaminant ensuite d’autres pays de la région, le but étant de la disloquer en y répandant le virus du fédéralisme, sinon de la partition. – Le rapport Mehlis serait-il utilisé éventuellement pour faire pression sur les parties qu’il viserait, afin de les porter à souscrire à un arrangement régional déterminé ? Risque-t-il de provoquer une explosion au Liban ? – Après le rapport, ce pays pourrait-il encore espérer normaliser ses relations avec la Syrie ? Au cas où le document ne citerait pas de responsables syriens, Damas ne refuserait-elle pas de traiter avec les tenants du pouvoir qui, au Liban, ont pu mettre en doute son rôle dans l’assassinat du président Hariri ? La Syrie n’exigerait-elle pas la mise sur la touche de ces parties comme condition de la normalisation ? Pour une redistribution des cartes et une promotion politique de ses fidèles. Qui, d’ailleurs, ont déjà réussi à bloquer la prise de pouvoir effective de la majorité qui a remporté les législatives. Émile KHOURY
Selon l’analyse de sources diplomatiques expérimentées, le rapport Mehlis aurait pour effet d’entraîner au Liban l’élection d’un nouveau chef de l’État avant la fin de l’année en cours. De son côté, et dans le même sens, Walid Joumblatt affirme que dans trois mois le président Émile Lahoud ne trouverait plus de partie pour le protéger. Nombre de présidentiables...