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Actualités - CHRONOLOGIE

Charles Rizk : Le rapport Mehlis, une sonnette d’alarme

Le ministre de la Justice, Charles Rizk, a multiplié les déclarations au cours du week-end. Il se devait, en effet, de commenter officiellement le rapport technique du juge Detlev Mehlis, d’autant que les appels pour un procès international, hors du Liban, commencent à se multiplier, résonnant comme un désaveu de la justice libanaise. Dans une interview à la Voix du Liban, Charles Rizk a donc précisé que le rapport du juge Mehlis a un côté judiciaire et un autre sécuritaire. Sur le plan judiciaire, Rizk a répété que les lacunes de la justice ne sont pas au niveau des magistrats – même s’il y a quelques-uns qui ne sont pas à la hauteur – mais au niveau des enquêteurs, chargés des investigations. En fait, selon le ministre, le juge en charge d’une affaire doit faire appel à des instruments qui ne dépendent pas de lui. D’où souvent l’incapacité d’aboutir à des résultats concrets. M. Rizk a rappelé que la sécurité et la justice sont des piliers de l’État. C’est pourquoi il faudrait opérer des réformes dans ces deux domaines. Le ministre s’est toutefois déclaré convaincu que la justice libanaise saura dépasser la crise actuelle, si la classe politique et les responsables prennent conscience de la gravité de la situation et donnent à la justice les moyens d’accomplir son travail. Selon lui, le rapport Mehlis a tiré la sonnette d’alarme, pressant les Libanais de mettre un terme à leurs divisions sur des questions mineures, pour se doter de moyens pour les aider à affronter l’étape à venir, notamment en équipant mieux la justice. Le ministre a minimisé l’affirmation publiée dans le rapport Mehlis, selon laquelle des témoins auraient demandé au juge allemand de ne pas révéler le contenu de leurs dépositions par peur de représailles éventuelles. M. Rizk a affirmé que ces témoins avaient peut-être des situations particulières, mais ce fait ne devrait pas pousser les Libanais à douter de leurs institutions. Selon Charles Rizk, le juge allemand aurait déclaré dans ses entretiens avec certains responsables qu’il était redevable à l’enquête libanaise de beaucoup d’éléments qu’il a repris dans ses propres investigations. Il aurait aussi exprimé son mécontentement des campagnes menées en son nom. M. Rizk a aussi relevé le fait que les responsables syriens ont d’ailleurs été très dérangés par le fait que certaines parties libanaises se sont transformées en procureur au nom de M. Mehlis. Et il a ajouté que le rapport de M. Mehlis n’est pas un acte d’accusation. Au sujet d’un éventuel recours à une cour internationale, Rizk a estimé que si le débat stérile sur le sexe des anges se poursuit, on pourra bien en arriver là. Le ministre a encore répété qu’il fallait que les Libanais resserrent les rangs et que seule l’unité interne peut leur permettre de traverser cette étape délicate sans dommages. Il a enfin rappelé que, sur le dossier des nominations, le ministre de la Justice n’est pas le seul à décider. « Il y a trois jours, a-t-il dit, nous étions arrivés à un accord sur les nominations au Conseil supérieur de la magistrature. Mais à la dernière minute, l’accord est tombé à l’eau. »
Le ministre de la Justice, Charles Rizk, a multiplié les déclarations au cours du week-end. Il se devait, en effet, de commenter officiellement le rapport technique du juge Detlev Mehlis, d’autant que les appels pour un procès international, hors du Liban, commencent à se multiplier, résonnant comme un désaveu de la justice libanaise.
Dans une interview à la Voix du Liban, Charles Rizk...