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MUSIQUE Le chef d’orchestre Pierre Boulez fait ses adieux à Bayreuth

Le chef d’orchestre français Pierre Boulez faisait mardi soir ses adieux au Festival de Bayreuth (Sud) en y dirigeant la cinquième et dernière représentation de Parsifal, l’opéra de Wagner qui avait marqué ses débuts sur « la Colline verte » en 1966. La boucle est bouclée. «J’ai commencé avec Parsifal et je vais arrêter avec Parsifal», souligne le chef d’orchestre âgé de 80 ans. Depuis son arrivée au temple de la musique wagnérienne en 1966, Pierre Boulez a été presque cent fois au pupitre de l’opéra offert à Richard Wagner par le fantasque roi de Bavière Louis II et construit d’après les plans du compositeur sur « la Colline verte ». Les amateurs de Wagner associent son nom à la représentation il y a presque 30 ans, en 1976, de l’œuvre maîtresse de Richard Wagner (1813-1883), La Tétralogie (Ring des Nibelungen), dans la mise en scène de son compatriote Patrice Chéreau. À l’époque, la prestation de Pierre Boulez avait été un triomphe. La boucle est bouclée En 1966, le chef d’orchestre français était arrivé à Bayreuth pour diriger le Parsifal mis en scène par Wieland Wagner, le frère aîné de Wolfgang Wagner, actuel directeur du Festival de Bayreuth et petit-fils du compositeur Richard Wagner. Wieland Wagner est décédé juste après cette 55e édition du festival. «J’ai trouvé la scène, la fosse d’orchestre et la salle vraiment fantastiques», se souvient M. Boulez dans un nouveau livre de photographies, Pierre Boulez à Bayreuth, où il décrit ses premières impressions à Bayreuth. À l’époque, son prédécesseur, le chef d’orchestre allemand Hans Knappertsbusch, lui avait laissé un lourd héritage en ayant dirigé treize fois Parsifal, entre 1951 et 1964, au festival. Avec une interprétation plus fluide de cet opéra composé de 1877 à 1882 et créé la même année à Bayreuth, Pierre Boulez avait été accueilli au début avec réserve. Il a dirigé Parsifal jusqu’en 1970. Six ans plus tard, il revenait à l’occasion de la célébration du centenaire du Ring, «complètement surpris» non seulement de se voir proposer de diriger La Tétralogie, mais aussi de pouvoir suggérer des metteurs en scène. Wolfgang Wagner souhaitait un concept de mise en scène écrit, mais Patrice Chéreau, sur lequel Pierre Boulez avait jeté son dévolu, s’y refusait. «Je lui ai dit: écrivez n’importe quoi», se rappelle Pierre Boulez, racontant la naissance de cette légendaire production, huée lors de la première représentation puis bombardée d’applaudissements interminables lors de la dernière en 1980. Il faudra attendre 2004 pour le voir revenir à Bayreuth y diriger deux représentations de Parsifal, joué dans une mise en scène provocatrice de l’enfant terrible du théâtre allemand, Christoph Schlingensief, qu’il avait défendue dès le départ. «On doit aussi pouvoir oser, sinon cela devient ennuyeux», affirme-t-il. «Éminence grise» de la musique contemporaine, Pierre Boulez a été ovationné à l’issue de la représentation de Parsifal signée Schlingensief au 94e Festival de Bayreuth. Il a étonné avec ses temps agiles durant les trois actes d’une lecture élégante, cohérente et poétique, transparente dans le moindre détail.

Le chef d’orchestre français Pierre Boulez faisait mardi soir ses adieux au Festival de Bayreuth (Sud) en y dirigeant la cinquième et dernière représentation de Parsifal, l’opéra de Wagner qui avait marqué ses débuts sur « la Colline verte » en 1966.
La boucle est bouclée. «J’ai commencé avec Parsifal et je vais arrêter avec Parsifal», souligne le chef d’orchestre âgé...