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Actualités

L’art de la récupération

Les politiciens manquent décidément d’imagination. Lorsque tout va mal et qu’ils ne trouvent plus d’arguments pour justifier leurs prises de positions, ils se rabattent sur le 14 mars. Cet événement, qui avait regroupé des Libanais de toutes tendances et confessions, unis dans une même volonté de retrouvailles et dans un même élan de souveraineté et d’indépendance, semble être devenu aujourd’hui un prétexte pour faire tout et son contraire, attaquer, critiquer, exclure et vouer aux gémonies. Il serait donc bon de rappeler certaines réalités, pour rafraîchir les mémoires vacillantes. D’abord, le 14 mars, journée de rassemblement et d’unité, avait été conçu, organisé et réalisé par le Courant du futur, le PSP, les Forces libanaises, Kornet Chehwane et le courant aouniste, dont les partisans étaient descendus en masse dans la rue, venant des coins les plus reculés du pays pour joindre leur voix à celle de leurs compatriotes. Pour des raisons politiques, on dirait qu’aujourd’hui certains voudraient oublier ce fait qui est pourtant bien plus qu’un détail. De plus, le 14 mars, tel qu’il a été souhaité et réalisé par les centaines de milliers de Libanais descendus dans la rue, était avant tout l’expression d’une certaine idée du Liban, un Liban pour tous ses fils et pour ses fils seulement, loin des considérations politiciennes. Or, aujourd’hui, le grand élan patriotique semble se réduire comme une peau de chagrin, utilisé par les uns et les autres, les alliés d’hier, pour s’accuser de trahison mutuelle de l’esprit du 14 mars. Que reste-t-il de cette journée qui a marqué l’histoire du Liban ? Un souvenir amer et une sauce pour épicer les polémiques internes. Un bien triste constat, pour ce qui aurait dû rester un grand moment. Mais au Liban, l’art de la récupération est devenu un sport national. À défaut d’une véritable entente nationale. Scarlett HADDAD

Les politiciens manquent décidément d’imagination. Lorsque tout va mal et qu’ils ne trouvent plus d’arguments pour justifier leurs prises de positions, ils se rabattent sur le 14 mars.
Cet événement, qui avait regroupé des Libanais de toutes tendances et confessions, unis dans une même volonté de retrouvailles et dans un même élan de souveraineté et d’indépendance, semble...