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Actualités - OPINION

Les clowns entre eux

Les querelles de chiffonniers entre les deux camps de l’Exécutif sur les nominations, notamment sécuritaires, ne sont plus rien d’autre que de la bouffonnerie. Le comble, c’est que cela ne fait plus rire personne. Le pire, c’est que les acteurs de cette pantalonnade sont purement et simplement devenus complices, malgré eux pour certains, des sales mains des poseurs de bombes, ces fantômes, ces gnomes de l’ombre qui continuent de prendre bien plus de place que quatre millions de Libanais. Un comble pour le Liban de l’après-14 mars. Hier, Émile Lahoud a encore une fois refusé de signer le projet de décret des nominations au sein des FSI simplement parce qu’il y a, parmi les noms proposés, des hommes proches de tel ou tel de ses adversaires politiques. Quant à Fouad Siniora, il a continué de pousser le mimétisme avec son mentor-martyr en avalant, hop, encore une autre couleuvre, en oubliant, encore une fois, qu’il parle au nom d’une majorité, une vraie, transconfessionnelle, transrégionale, multiple. Hasard ou coïncidence, quelques heures plus tard, une énième bombe explosait dans un quartier populaire et touristique de la banlieue est de Beyrouth. Detlev Mehlis a dû apprécier. La quasi-totalité des Libanais attendait, l’estomac en lambeaux, ce nouveau bang qui, pire que la douzaine de blessés et les impressionnants dégâts matériels, a fini d’anéantir les rachitiques espoirs des citoyens qui commençaient à peine de renaître pour la millionième fois. Sans compter les très probables départs précipités, aujourd’hui, des quelques touristes qui ont décidé, envers et contre tout (tous…), de refaire confiance au Liban. Parce que trop, c’est trop ; parce qu’il y a, plus monstrueuse que tout le reste, cette terrible impression que le Liban régresse à l’heure même où il devrait être en train de faire des bonds de géant, il est temps, plus que temps, de laisser travailler, pour une fois, la majorité au pouvoir. Il est plus que temps de faire en sorte qu’elle puisse réorganiser l’ensemble de l’appareil sécuritaire, du chef des renseignements militaires jusqu’au commandant en chef de la gendarmerie en passant par le DG de la Sécurité générale, qu’elle puisse faire ce phénoménal et urgentissime ménage, qu’elle puisse épurer. C’est à ce moment-là seulement que cette majorité au pouvoir sera obligée d’assumer ses responsabilités et qu’elle pourra donc être sanctionnée ; à ce moment-là seulement que les Libanais pourront, enfin, demander des comptes. En attendant, Émile Lahoud, avec ses anciens et nouveaux alliés, bloque, et Fouad Siniora répète ad libidum ses incantatoires inchallah. Bouffonnerie ? Non. Sabotage. Ziyad MAKHOUL
Les querelles de chiffonniers entre les deux camps de l’Exécutif sur les nominations, notamment sécuritaires, ne sont plus rien d’autre que de la bouffonnerie. Le comble, c’est que cela ne fait plus rire personne. Le pire, c’est que les acteurs de cette pantalonnade sont purement et simplement devenus complices, malgré eux pour certains, des sales mains des poseurs de bombes, ces...