Liban-syrie Pour Trad Hamadé, la crise des frontières est l’œuvre de « médias ennemis »

Faisant fi des images de centaines de camions paralysés sur les frontières libano-syriennes durant des semaines, ainsi que des déclarations de nombre d’hommes politiques, Trad Hamadé, ministre du Travail, a décidé de faire hier comme si la crise aux frontières n’avait jamais existé et qu’elle n’avait été que fabulations proférées par des « médias ennemis ». Ainsi, au cours d’une interview accordée au journal syrien al-Saoura, M. Hamadé a nié toute crise aux frontières entre les deux pays, considérant que « si cette crise a pris de telles dimensions, c’est en raison de l’intervention de médias ennemis qui en ont fait une grande affaire et en ont donné une image erronée ». M. Hamadé a précisé que cette crise a pris plusieurs formes différentes et qu’elle a revêtu un aspect sécuritaire, « et il s’est avéré que le Liban et la Syrie sont visés ». Le ministre a également soulevé l’aspect logistique, considérant que « les points de passage frontaliers ont besoin de développement et d’élargissement, sans compter qu’il faut créer de nouveaux centres ». Par ailleurs, le ministre du Travail a rappelé que les ouvriers syriens avaient contribué à reconstruire le Liban, insistant sur le fait que la main-d’œuvre libanaise et syrienne devait être organisée dans les deux pays. Il a assuré que « les ouvriers syriens ont le droit de revendiquer leurs droits devant la justice libanaise ». « Nous soutiendrons toutes les causes en rapport avec ces ouvriers et nous serons à leurs côtés », a-t-il souligné, appelant les Forces de sécurité intérieure à se montrer très fermes envers toute agression dont ils seront victimes. Comme pour faire écho aux déclarations de M. Hamadé, le député Ghazi Zeaïter a lui aussi démenti, dans une interview au journal syrien Techrine, l’existence d’une crise frontalière, précisant que « certains médias provoquent de telles crises pour empêcher la normalisation des relations entre le Liban et la Syrie ». Il a par ailleurs appelé « au renforcement de la coordination entre les deux pays pour faire face au danger sioniste ». « Il est de l’intérêt des deux pays frères de poursuivre leur coopération et d’appliquer les accords bilatéraux qu’ils ont conclus, notamment le traité de coopération, de coordination et de défense commune », a poursuivi M. Zeaïter. Il a critiqué, à cette occasion, certaines parties et personnes « qui veulent faire assumer à la Syrie la responsabilité de leurs erreurs et de leur impuissance ».