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Les lecteurs ont voix au chapitre

On vit d’espoir et d’oubli Plus de six mois sont passés depuis la mort de Hariri. Le Liban, depuis, semble se contenter de vivoter dans la grisaille du statu quo. Oubliés les slogans généreux. Une indifférente harmonie s’est installée. Les questions les plus pressantes, telles que le désarmement du Hezbollah et des camps palestiniens, sources d’éventuels conflits à venir, relèvent désormais de l’art de la diplomatie. Vive la guerre des roses ! C’est à celui qui chantera le plus les vertus de l’État dans l’État. Si bien que M. Trad Hamadé, ministre du Travail, semble y croire assez pour clamer haut et fort la mort par omission de la 1559 (et donc du désarmement du parti de Dieu), fruit d’un « consensus national ». Seule ombre au tableau : la nation n’a pas vraiment été consultée. On vit d’espoir et d’oubli… Souhaitons simplement que notre classe politique défendra âprement l’assainissement politique d’un Liban souverain. Car c’est uniquement dans notre souveraineté que nous enterrerons à jamais le spectre de la guerre. Mona ALAMI Loin des clichés d’usage Oui, il fait beau vivre au Liban, avec son interminable printemps et ses étés chauds, sa douce montagne et ses vues imprenables. Oui, je pourrais sortir indéfiniment tous les clichés d’usage, qui font que ceux qui ne connaissent pas ce pays rêvent d’y venir. Pour ma part, ce ne sont plus ces images de carte postale qui me feront espérer un avenir serein, digne d’une société civile moderne. Les surenchères de nos politiciens refont surface, et certains se permettent même de se poser en uniques défenseurs de la souveraineté du pays. Jusqu’à quand continuerons-nous d’être pris en otages ? Jusqu’au règlement de la crise palestinienne ? Jusqu’au jour ou les réfugiés obtiendront leur droit de retour ? Jusqu’au règlement du statut de Jérusalem ? Car ce ne sont pas les raisons qui manqueront pour justifier la nécessité d’une résistance armée au Liban. Après le règlement du problème de l’occupation des fermes de Chebaa, il se trouvera sûrement d’autres causes aussi honorables qui justifieront la résistance armée. À la grande satisfaction, d’ailleurs, des faucons israéliens, qui y trouveront ainsi une justification à leur politique offensive. Merci pour la démocratie retrouvée. Jean-Claude DELIFER Montréal, Canada Les armes du Hezbollah Désarmer le Hezbollah ? Pourquoi pas ? Dans ce cas, que l’on demande aux Israéliens de retirer leurs soldats, présents sur une bonne partie du territoire et surtout, sur plusieurs kilomètres au sud du Liban... François SALLOUM Aux organisateurs du 14 août à Faqra Non, ce n’est pas permis. Ce n’est pas permis de rester quatre heures bloqués en voiture dans un embouteillage monstre pour traverser les quelques mètres qui mènent jusqu’à la sortie de Faqra ! J’ai eu la (très) mauvaise idée de prendre mes enfants pour assister au feu d’artifice à l’occasion de la fête de la Vierge, et croyez-moi, ce sera bien la dernière fois. Je m’adresse à vous, les organisateurs d’un événement qui était supposé faire la joie des grands et des petits. Vous avez rendu cette journée infernale. Si Faqra ne peut recevoir plus de, mettons, 5 000 personnes, pourquoi en avoir accueilli 25 000 ? Pourquoi n’avoir pas posté des gendarmes pour régler la circulation afin de permettre aux voitures de sortir plus rapidement ? Ou bien, tout simplement, s’être procuré des navettes qui transportent les gens à l’intérieur ? Pour une journée mémorable, c’en fut une. Et l’étincelle qui brillait dans les yeux de nos enfants à la vue de ce beau feu d’artifice s’est bien vite éteinte sur le chemin du retour. Joanna SAAB Qui a droit au nucléaire ? L’Iran affirme devant l’AIEA ne pas vouloir s’équiper en armes nucléaires bien que Washington continue à l’accuser du contraire. Mais quand bien même l’Iran souhaiterait renforcer son armement militaire, dans le contexte de plus en plus tendu et dangereux que connaît le Moyen-Orient, n’est-il pas d’une certaine façon souverain de sa décision, laquelle engage, il va sans dire, sa responsabilité devant l’ONU et le monde entier ? Pourquoi suis-je pour la poursuite du programme nucléaire iranien ? Étant donné que notre monde est dominé par l’arbitraire, par la loi du plus fort, et que la détention du pouvoir (militaire) semble être la prérogative de quelques puissances, il me semble justement qu’une telle monopolisation des forces peut faire craindre les pires dérives (l’Amérique de Bush nous en a donné un avant-goût en Irak). Pour quelle raison l’Iran n’aurait-il pas le droit de développer son programme nucléaire, fût-il exclusivement militaire ? Parce qu’on le juge « belliqueux, hostile » ? Parce qu’il « constitue une menace directe » pour Israël, l’Amérique et le monde dit « libre » ? Mais pour la plupart des pays du Moyen-Orient, Israël et son expansionnisme constituent bien la seule et réelle menace (et son armement nucléaire n’est plus un secret). Quant aux Américains, ils y sont quasiment perçus comme des agresseurs. Il est ironique de constater que la nation qui menace aujourd’hui l’Iran d’avoir recours à la force en cas de refus d’annuler son programme nucléaire fut justement dans l’histoire la seule à utiliser la bombe atomique... Si le désarmement nucléaire doit se faire un jour, il faudra que toutes les nations se plient à la décision, et que cela se transforme en un mouvement global et unanime. Chady HAGE ALI Juge et partie La nouvelle Chambre des députés compte des députés du groupe majoritaire, dont l’élection fait l’objet de contestation et de recours en invalidation auprès du Conseil constitutionnel. Des juristes membres de la majorité proclament que le Parlement a le droit de renvoyer le Conseil constitutionnel actuel auquel doit succéder un autre en vertu d’une nouvelle loi. Je ne suis pas juriste, mais le simple bon sens dit qu’on ne peut pas être à la fois juge et partie. Or, amender la loi sur le Conseil constitutionnel, renvoyer tous ses membres pour en nommer de nouveaux en profitant de sa majorité au Parlement et au gouvernement, c’est bien être à la fois juge et partie. On pourrait parier sans risquer de se tromper que ce nouveau Conseil statuera immanquablement en faveur de la majorité qui l’a nommé. Ces nouveaux députés sont supposés avoir été élus pour ramener la démocratie au Liban. En agissant ainsi, ils nous convaincraient du contraire, si nous n’en étions pas déjà convaincus. Roger AKL Taxes municipales et factures de garage Messieurs les membres du conseil municipal de notre belle ville de Beyrouth, c’est vers vous que je me tourne, ne sachant à qui d’autre m’adresser. Voyez-vous, je viens coup sur coup de m’acquitter des taxes à vous dues et de payer la facture présentée par mon garagiste. Douloureuses, toutes les deux. Le rapport entre les deux « douloureuses » ? Mes problèmes mécaniques, m’a-t-on expliqué, sont principalement causés par les multiples « passages cloutés » (lesquels ne servent nullement à assurer la sécurité du piéton mais visiblement à garnir le compte en banque de l’importateur) ainsi que par les bosses que si généreusement, vous avez installées dans nos rues. Nous sommes sans gardiennage de nuit, dotés de semblants de trottoirs qui d’ailleurs servent de parcs de stationnement aux mastodontes qui ont envahi la capitale, d’agents qui font tout (ou plutôt rien) sauf régler la circulation automobile et d’une chaussée qui depuis longtemps a rendu l’âme. Nous ne bénéficions même pas du minimum auxquels le citadin d’un pays prétendument civilisé a droit. Mais, Dieu soit loué, nous avons vos bosses. À nos édiles méritants, les citadins reconnaissants. Albert T. HABIB Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
On vit d’espoir et d’oubli
Plus de six mois sont passés depuis la mort de Hariri. Le Liban, depuis, semble se contenter de vivoter dans la grisaille du statu quo. Oubliés les slogans généreux. Une indifférente harmonie s’est installée.
Les questions les plus pressantes, telles que le désarmement du Hezbollah et des camps palestiniens, sources d’éventuels conflits à venir,...