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Actualités - CHRONOLOGIE

L’armée condamne la « vision étriquée » de certains sur les permutations internes Aridi : Certains doivent se souvenir que le temps du monopole de la décision est révolu

À défaut d’être décidées, enfin, en Conseil des ministres, et de permettre ainsi un salutaire retour à la norme démocratique tout en ravivant une des principales flammes du 14 mars, les nominations continuent d’être l’objet de toutes les polémiques et de toutes les accusations. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a ainsi estimé hier que la proposition concernant un officier « noble et patriotique » (i.e. Bassam Abou el-Hassan) au poste de chef d’état-major de l’armée « a poussé certains à mener une véritable campagne bourrée d’allégations en tous genres ». Pour lui, ces gens-là « sont les derniers à avoir le droit de faire ces remarques, surtout que ce sont eux qui ont détruit, par leur façon de faire, les institutions, et souillé tous les critères ». Il a également tenu à rappeler à un grand nombre de « hauts » responsables que « sans les sacrifices de partisans patriotiques, la plupart d’entre eux n’auraient pas occupé les postes qui sont les leurs aujourd’hui ». Selon ses visiteurs d’hier, le ministre Aridi ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a tenu également à rappeler à ceux qui prétendent que la nomination du général de brigade Abou el-Hassan ne respectera pas la hiérarchie, qu’au temps où Émile Lahoud avait été nommé commandant en chef de l’armée, « de nombreux officiers et de nombreuses règles n’avaient pas été respectés. Idem lorsque son mandat à la tête de l’armée a été prorogé, et une très grande frange des Libanais a ressenti l’injustice ». Le ministre de l’Information a indiqué que la hiérarchie n’a pas non plus été respectée lorsque Michel Sleimane, « que nous respectons », avait été nommé après Émile Lahoud, pas plus lors des nominations au sein du Conseil militaire, « qui avaient été faites par complaisance à l’égard de tel ou tel responsable et de sa cour ». Ghazi Aridi a également évoqué les récentes nominations au sein des FSI, qui n’ont pas respecté non plus la hiérarchie. « Si les circonstances imposent aujourd’hui la désignation de Bassam Abou el-Hassan, je suis sûr que ses camarades, et plus particulièrement ses collègues officiers, comprendraient tout à fait la situation, et empêcheraient quiconque de profiter d’eux à des fins partisanes, personnelles ou politiques », ont ajouté les visiteurs du ministre. Lequel s’est interrogé sur les tenants et aboutissants de cette campagne contre les partis et les partisans. « Pourquoi ces provocations continues ? Il y a des nobles dans chaque parti, des compétences et des capacités dont il faudrait profiter. Il est inadmissible de prétendre que les partisans sont inaptes », a-t-il asséné. « Il faudrait avertir ceux qui pensent ainsi que le temps du monopole de la décision est révolu. Et s’ils s’étaient habitués à utiliser certains partis et certains partisans – et abuser d’eux – à des fins personnelles, qu’ils sachent que le Liban ne compte pas de nouveau en payer le prix. Que l’on juge uniquement celui qui a fauté, quelle que soit sa position », ont poursuivi ces mêmes visiteurs. Ghazi Aridi a également évoqué un package de nominations administratives distribué à égalité entre les communautés et sur lequel tout le monde s’était mis d’accord. « Nous y sommes attachés, mais nous sommes prêts à débattre de son amendement, à appliquer le principe d’alternance aux différents postes. Mais ce qui est étrange, c’est que ceux-là mêmes, qui ont violé cet accord et nommé des fonctionnaires à un poste qui n’est pas dévolu à leur communauté en prétendant qu’ils ne sont pas confessionnels, ont nié ces orientations lorsque les circonstances ont changé. Ils ont commencé à multiplier les slogans et les sensibilités confessionnels, et à assurer vouloir préserver la dignité de telle ou telle communauté. Ils n’ont fait que monopoliser les postes, détruit les institutions et placé leurs hommes liges, que ce soit au niveau de la sécurité, de la justice, de l’administration ou dans certains secteurs privés. Ils ont outrepassé l’usage et la loi, et aujourd’hui, ils veulent donner des leçons à propos de la bonne marche des institutions. Les Libanais n’ont pas oublié ce que ces gens-là ont fait, et ils n’oublieront pas. Les tentatives d’attiser les sensibilités confessionnelles ne réussiront pas », a souligné, toujours selon ses visiteurs, le ministre Aridi, qui s’en est ensuite violemment pris à l’ancien ambassadeur Johnny Abdo. Pour sa part, le député de Aley et membre du Rassemblement démocratique Fouad el-Saad a exhorté la majorité à jouer son rôle, se demandant pourquoi le gouvernement « n’a pas encore démarré ». Interrogé par l’agence al-Markaziya, il a rappelé que son bloc parlementaire est loyaliste et qu’il est représenté par trois ministres au sein de l’équipe Siniora, « mais nous ne sommes absolument pas loyalistes par rapport au régime actuel. Et si nous nous rendons compte que le gouvernement se laisse entraîner dans le sillage de ce régime, nos ministres démissionnerons. Mais cela est encore prématuré », a-t-il ajouté. Le commandement de l’armée Pour sa part, la direction de l’orientation au sein du commandement de l’armée a réagi hier aux propos avancés par « certaines parties qui avaient évoqué la conjoncture interne au sein de l’armée, notamment la question des nominations et la situation des officiers ». Dans un communiqué, le commandement de l’armée précise que les nominations et les permutations au sein de l’institution militaire relèvent d’une « procédure routinière qui se renouvelle à un rythme bien défini au sein des différentes unités et au niveau de l’ensemble des échelons ». Cette procédure « dépend en outre des vacances au niveau des postes ainsi que des critères de compétence et d’aptitude. Elle est effectuée en respect des lois en vigueur ». Le communiqué indique par ailleurs qu’il « n’existe pas au sein de l’institution des postes importants et d’autres moins importants, mais plutôt un ensemble de fonctions qui se fondent et se complètent au sein d’une seule organisation ». Le communiqué soutient également, dans une allusion à peine voilée au chef du PSP Walid Joumblatt, que les « arguments avancés par certains au sujet des permutations ne sont pas réalistes et reflètent une vision étriquée ». Tout en « remerciant la bienveillance de ces parties par rapport à l’institution militaire », il condamne vivement le fait que « ces questions soient abordées à partir de considérations personnelles », et exhorte l’ensemble des citoyens « à épargner à l’institution des débats médiatiques, surtout au cours de ces circonstances particulières où tous les espoirs sont portés sur le rôle de l’armée pour ce qui est de la sauvegarde de la stabilité générale et de la défense du pays ».
À défaut d’être décidées, enfin, en Conseil des ministres, et de permettre ainsi un salutaire retour à la norme démocratique tout en ravivant une des principales flammes du 14 mars, les nominations continuent d’être l’objet de toutes les polémiques et de toutes les accusations.
Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a ainsi estimé hier que la proposition concernant un...