Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Pour le Premier ministre, le rapport Mehlis ne provoquera pas d’explosion Siniora, au sujet des nominations : Nous négocions pour préserver notre unité

«Dire que la vérité (i.e. le rapport Mehlis) va faire exploser la situation ne sont que des mots creux. Pourquoi une explosion ? Nous voulons la vérité, et nous voulons punir le coupable. La vérité devrait nous unir davantage et pas raviver les conflits entre nous », a dit hier Fouad Siniora. Mais c’est tout naturellement en insistant sur l’importance de la jeunesse que le Premier ministre a commencé à s’adresser à un groupe de jeunes Libanais venus l’écouter hier au Sérail. « En tête des priorités, il y a le contact avec les jeunes, ils représentent l’avenir, et nous, nous souhaitons construire un avenir tel que le veulent ces jeunes. Voilà pourquoi un contact permanent avec eux est indispensable », a-t-il dit, soulignant l’importance du dialogue « à cœur ouvert » et rappelant celle de l’Université libanaise, « le lieu idéal pour la cohésion des jeunes et leur unité ». Et puis Fouad Siniora est passé aux choses sérieuses : le gouvernement. « Ce gouvernement est âgé de 17 jours, et il y a une pléthore de défis et de dossiers épineux et complexes dont il faut que nous nous occupions tous, à commencer par les responsables. Il y a des questions politiques qu’il nous faudra appréhender en gardant en tête à la fois l’unité du Liban et celle des Libanais, ainsi que la crédibilité et la réputation du pays », a-t-il rappelé. Premier objectif : « Creuser la route des réformes, malgré le fait que ce soit une route désertée et tellement peu pratiquée. Mais nous n’avons que cette route si l’on veut aller vers l’avant », a insisté le n° 3 de l’État. Il a évoqué ce changement qui « préserve les intérêts, consolide le pays et permet aux Libanais de s’adapter à l’évolution des choses ». Sauf que pour s’adapter, il faut comprendre et faire les bons choix : « L’ultime critère selon lequel on accepte ou on refuse quelque chose doit être l’intérêt des Libanais sur les moyen et long termes. Parce que sur le court terme, il y aura nécessairement des obstacles et des souffrances », a-t-il ajouté. Le PM a ensuite évoqué les trois décisions majeures adoptées en dix-sept jours par le Conseil des ministres. D’abord, la création de la commission chargée de plancher sur la future loi électorale, la loi sur les partis, et puis le projet de loi, adopté jeudi et relatif au mécanisme de nomination des fonctionnaires de première catégorie. À propos de ce dernier, Fouad Siniora a évoqué « le retour à la prééminence de la compétence, de l’intégrité, du travail et de la loyauté à l’égard de la patrie, sur l’appartenance géographique, la communauté, la secte ou l’allégeance à tel ou tel zaïm. Ce projet est une étape fondamentale sur le chemin de la réforme », a-t-il martelé. Soulignant à plusieurs reprises l’attachement de son gouvernement à redonner à Taëf tout son lustre, notamment en ce qui concerne la séparation des pouvoirs. « Mais si dans l’avenir les circonstances font qu’on pourrait revoir certains articles de cette Constitution, il serait tout à fait naturel de le faire, dans l’intérêt des Libanais. Mais pour l’instant, il faut appliquer ce texte sur lequel se sont entendus les représentants des Libanais », a-t-il affirmé. Concernant les nominations, Fouad Siniora a indiqué qu’elles font en ce moment l’objet de négociations et de prospections « afin que nous puissions arriver à quelque chose d’utile et de sain, capables de préserver notre unité et notre capacité à adopter les meilleures décisions ». Il a souhaité que le blocage à ce niveau n’occulte pas tout ce qui a déjà été fait et tout ce qui va suivre, déplorant que certains s’emploient, inconsciemment ou pas, à désespérer les Libanais. « Il faut que nous sachions que l’opération de réformes est difficile, mais qu’après, il y aura des résultats », a-t-il dit. « La différence entre les perdants et les gagnants, c’est que ces derniers arrivent à dénicher, du cœur du problème, une chance (pour construire l’avenir), alors que les perdants transforment, par leur mentalité et leur pessimisme, une chance en problème », a asséné le PM, soulignant qu’on « ne peut pas continuer à aplanir de nouveaux obstacles avec d’anciennes méthodes ». Interrogé par ses jeunes interlocuteurs sur sa relation avec le député Michel Aoun, Fouad Siniora a souligné qu’il était nécessaire qu’une opposition existe, qu’on « fasse en sorte qu’elle puisse donner son avis et que nous ayons le courage d’entendre l’avis de l’autre. Nous sommes attachés à garder le contact avec lui, cela est utile, et nous pourrons nous entendre sur plus d’un sujet », a-t-il ajouté. Et sur les relations avec la Syrie, il a réaffirmé la nécessité de bâtir « une coopération franche et sincère qui n’avorte pas au premier tournant. Nous avons des intérêts communs », a-t-il dit, assurant avoir ressenti de la part de Bachar el-Assad et de Nagi Otri « une entière disposition à renforcer les relations entre nos deux pays, mais sur la base d’un respect mutuel, de l’indépendance des deux pays et de l’équité ». Enfin, concernant la résolution 1559 de l’ONU, Fouad Siniora a rappelé l’attachement du Liban à un dialogue avec la légalité internationale, « de façon à préserver notre unité et nos constantes nationales ».
«Dire que la vérité (i.e. le rapport Mehlis) va faire exploser la situation ne sont que des mots creux. Pourquoi une explosion ? Nous voulons la vérité, et nous voulons punir le coupable. La vérité devrait nous unir davantage et pas raviver les conflits entre nous », a dit hier Fouad Siniora.
Mais c’est tout naturellement en insistant sur l’importance de la jeunesse que le Premier...