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Les terroristes ont-ils voulu empêcher les initiatives européennes au Moyen-Orient ? Les attentats de Londres ont retardé la tournée de Straw au Liban et dans la région

C’est une tradition solidement établie : le chef de la diplomatie du pays qui préside rotativement (pour six mois) l’Union européenne visite le Liban, la Syrie, les Territoires, Israël et la Jordanie. Pour affirmer la contribution du Vieux Continent au processus de paix régional. Cet acte de présence, Jack Straw, ministre britannique des Affaires étrangères, y a dérogé. Pour la simple et bonne raison que les sanglants attentats du 7 juillet à Londres, suivis le 21 d’une quadruple tentative avortée, ont eu lieu juste une semaine après la prise en charge anglaise de la présidence de l’Union. Le gouvernement de Sa Majesté a donc dû, tout entier, se focaliser sur le dossier du terrorisme domestique, qui comporte évidemment des implications internationales. Straw s’est trouvé mobilisé dans ce cadre comme tous les autres ministres de Blair. D’autant qu’après ceux de Madrid, les attentats de Londres ont secoué toute l’Europe qui tente de cerner les réseaux, d’identifier les coupables, par des enquêtes coordonnées. Certains n’excluent pas que l’un des buts présumés des terroristes, ou de leurs commanditaires effectifs, ait été de troubler les possibles initiatives diplomatiques de l’Union, sous la férule britannique, au Moyen-Orient. Des sources locales autorisées se refusent à avaliser ou à informer ces spéculations. Elles indiquent n’avoir pas de données suffisantes à ce propos. Ni d’ailleurs, plus simplement, à propos d’une tournée régionale de Straw, avant le rendez-vous annuel de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. En tout cas, en tant que capitaine semestriel du navire Europe, la Grande-Bretagne a eu l’occasion d’énoncer ses priorités diplomatiques lors de la conférence des cadres politico-sécuritaires du partenariat européen et du comité dit de Barcelone tenue le 26 juillet à Bruxelles. En fait, l’exposé britannique était succinct et se limitait pratiquement à un seul sujet : la lutte contre le terrorisme. Ce qui est bien compréhensible après les attentats de Madrid et de Londres. Du reste, les Américains organisent chez eux à Washington, le 21 septembre, dix jours après la commémoration du drame de 2001, une table ronde élargie. Pour voir s’il est possible d’organiser une conférence internationale de lutte contre le terrorisme, en vue de mieux cerner les mécanismes techniques d’une indispensable coopération mondiale. En tout cas, les sources libanaises autorisées notent que les Britanniques n’ont pas lié les attentats terroristes chez eux à la situation qui règne au Moyen-Orient. Ces sources ajoutent qu’il faut espérer voir se dissiper l’amalgame fréquent en Occident entre le terme de terrorisme et les actions de résistance à l’occupation que légitime la Charte des Nations unies. Les Arabes ont toujours tenté, soit par des démarches bilatérales, soit à travers la Ligue, de faire préciser cette différence. Mais dans le fond sans grand succès, car les grandes puissances continuent à classer comme terroristes les actions dirigées contre l’occupation. Alors même que la force militaire n’a pas réussi à réfréner ces actions, ni en Palestine, ni en Irak, ni en Afghanistan. Actions couronnées de succès, comme on sait, au Liban-Sud, d’où Israël a dû se retirer en mai de l’an 2000. Khalil FLEYHANE

C’est une tradition solidement établie : le chef de la diplomatie du pays qui préside rotativement (pour six mois) l’Union européenne visite le Liban, la Syrie, les Territoires, Israël et la Jordanie. Pour affirmer la contribution du Vieux Continent au processus de paix régional. Cet acte de présence, Jack Straw, ministre britannique des Affaires étrangères, y a dérogé. Pour la...