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Actualités - CHRONOLOGIE

Sri Lanka - Les séparatistes tamouls démentent avoir assassiné Lakshman Kadirgamar Chasse à l’homme à Colombo pour retrouver les tueurs du ministre des Affaires étrangères

Un millier de policiers passaient hier au peigne fin la capitale sri lankaise, Colombo, à la recherche des meurtriers du ministre des Affaires étrangères Lakshman Kadirgamar, restant persuadés de l’implication des séparatistes tamouls malgré le démenti de ces derniers. Douze personnes ont été interpellées et remises à la police pour interrogatoire, a déclaré hier le porte-parole de la Défense. Mais « nous ne sommes pas en mesure de dire si elles sont directement reliées à l’assassinat et la police les relâchera une fois que leurs identités seront établies », a-t-il reconnu. Le responsable de la police de la capitale a précisé que l’arme du crime n’avait pas été retrouvée en dépit des multiples perquisitions. « Nous sommes très loin de procéder à des arrestations formelles. Mais nous interrogeons des gens et nous les relâchons », a-t-il ajouté. L’armée a par ailleurs limité les déplacements de la population vers les zones du nord de l’île, contrôlées par les séparatistes tamouls, de crainte que les auteurs de l’assassinat ne s’y réfugient. Les autorités considèrent toujours les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), la guérilla séparatiste, comme les auteurs de l’attentat, malgré leur démenti formel. Le responsable politique des LTTE a déclaré, samedi, que le pouvoir, « laminé par des dissensions et des luttes internes, devrait regarder en son sein pour retrouver les coupables ». Il a évoqué « des sections au sein des forces armées sri lankaises qui opèrent clandestinement en vue de saboter » le cessez-le-feu, officiellement en vigueur entre les deux parties depuis février 2002. La police a lancé un appel à la population pour l’aider à mettre la main sur les tireurs, vraisemblablement deux, qui ont assassiné vendredi M. Kadirgamar. « Nous ne pensons pas que les assaillants aient pu fuir la zone », a déclaré un responsable de la police. M. Kadirgamar a été abattu à son domicile de Colombo de trois balles dans la tête et la poitrine par des tueurs embusqués dans une salle de bains du premier étage d’une maison voisine, qui n’avait pas été contrôlée de manière adéquate par les forces de sécurité. Le ministre, membre de la minorité tamoule et qui avait fait l’objet de nombreuses menaces des LTTE, avait pourtant à sa disposition une centaine de gardes du corps. Dotées de pouvoirs spéciaux que leur a conférés l’état d’urgence décrété par la présidente Chandrika Kumaratunga, les forces de sécurité ont effectué des perquisitions jusque dans les banlieues de Colombo. La sécurité a par ailleurs été renforcée dans la perspective des funérailles nationales prévues aujourd’hui et pour lesquelles l’Inde, le Pakistan, les Maldives et le Japon ont annoncé des délégations de haut niveau. Le ministre norvégien des Affaires étrangères participera à la cérémonie. Oslo fait office de médiateur depuis l’an 2000 entre les Tigres et Colombo. En attendant, les habitants de la capitale, de la minorité tamoule ou de la majorité cinghalaise, rendaient hommage à un ministre très populaire. Des drapeaux blancs ont été déployés en signe de respect tandis que des centaines de personnes défilaient lentement devant le corps du défunt, exposé dans sa résidence officielle. Dans les rues de la capitale, des affiches de nationalistes cinghalais critiquaient la présidente pour ne pas avoir su empêcher ce nouvel attentat. M. Kadirgamar, bien que lui-même tamoul, s’était fait le champion de la lutte contre le séparatisme des Tigres, qui l’avaient classé parmi les traîtres à la cause. L’attentat menace le fragile processus de paix visant à mettre durablement fin à un conflit qui a fait plus de 60 000 morts depuis trente ans.
Un millier de policiers passaient hier au peigne fin la capitale sri lankaise, Colombo, à la recherche des meurtriers du ministre des Affaires étrangères Lakshman Kadirgamar, restant persuadés de l’implication des séparatistes tamouls malgré le démenti de ces derniers.
Douze personnes ont été interpellées et remises à la police pour interrogatoire, a déclaré hier le porte-parole...