Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Pétrole - Le baril de brut a bondi de 61 % depuis août 2004 L’essence à la pompe n’en finit pas de flamber en Europe

Les automobilistes européens, à qui l’essence coûte déjà 10 % plus cher qu’il y a un an, n’ont pas fini de payer le prix fort à leur passage à la pompe, alors que les cours du pétrole brut vont de record en record. Dopées par une forte demande mondiale, des pannes récurrentes dans les raffineries américaines et des incertitudes géopolitiques au Proche-Orient, les cours du brut ont enfoncé la barre des 66 dollars le baril cette semaine à New York et à Londres. « Il s’agit de savoir quand les cours vont atteindre 70 dollars », estime Bruce Evers, analyste à la banque Investec. Il prévient qu’à la pompe, « des prix de l’essence à une livre, le litre (1,45 euro) en Grande-Bretagne, sont désormais inévitables ». Le 5 août, le litre d’essence sans plomb a atteint 90,2 pence (1,31 euro) en moyenne dans les stations-service du Royaume-Uni, selon l’organisation Catalist. Celui du diesel a touché 94 pence. « C’est un vrai désastre », lance Kate Gibbs, porte-parole de l’association du transport routier Road Haulage Association, qui représente un véhicule sur cinq de plus de 3,5 tonnes sur les routes britanniques. « Un pence le litre, cela fait une différence vraiment écrasante pour les gros consommateurs routiers de carburant », remarque-t-elle. Fin juillet, le prix du carburant sans plomb était supérieur d’environ 10 % à la même période en 2004 en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Espagne et en Italie. En France, le prix moyen de l’essence sans plomb a progressé de 10,9 % à 1,19 euro le litre à la fin de juillet. Sur la même période, il a augmenté de 9,5 % à 1,26 euro en Allemagne, de 9,5 % également à 1,289 euro le litre en Italie, et de plus de 12 % à 1,019 euro le litre en Espagne. Et les automobilistes ne ressentent pas encore les retombées des prix record du pétrole brut atteints cette semaine, qui promettent des factures encore plus salées à la pompe. « Cela prend environ six semaines pour que la hausse du prix du pétrole brut fasse son chemin jusqu’à la pompe », explique Luke Bosdet, porte-parole de l’association automobiliste britannique Automobile Association. « Ce qui nous semble le plus frustrant, c’est que le prix de l’essence avant les taxes (en Grande-Bretagne) est le plus bas en Europe », a réagi Kate Gibbs, de la Road Haulage Association. L’essence est taxée à hauteur de 67 % en Grande-Bretagne. Mais le « prix du produit », qui correspond au coût réel du pétrole brut, est en effet relativement faible. Le baril de brut a bondi de 61 % depuis août 2004. Mais ajusté à l’inflation, ce prix demeure sous les niveaux d’après la révolution iranienne de 1979, qui correspondrait aujourd’hui à environ 80 dollars. Le pétrole à l’état brut est transformé en différents produits, dont l’essence, dans les raffineries, avant d’être transféré dans les stations-service. « Quand le carburant quitte la raffinerie, un impôt sur ce produit est appliqué. Et quand vous faites le plein à la pompe, vous payez aussi la TVA, donc vous payez une double taxe » en Grande-Bretagne, souligne Kate Gibbs. Aux États-Unis, premier consommateur de carburant, l’essence est à un prix record actuellement, mais reste bien inférieur au prix européen, à environ 60 cents de dollars le litre.
Les automobilistes européens, à qui l’essence coûte déjà 10 % plus cher qu’il y a un an, n’ont pas fini de payer le prix fort à leur passage à la pompe, alors que les cours du pétrole brut vont de record en record.
Dopées par une forte demande mondiale, des pannes récurrentes dans les raffineries américaines et des incertitudes géopolitiques au Proche-Orient, les cours du brut...