Rechercher
Rechercher

Actualités

Nostra culpa

Autiste, la diplomatie libanaise, emmurée, aveugle, sourde aux conseils, aux injonctions, aux mises en garde de la communauté internationale et aux suppliques de certains responsables locaux ? Bourrée de troubles obsessionnels et compulsifs, la diplomatie libanaise, d’Émile Lahoud au moindre fonctionnaire de troisième catégorie en passant par Faouzi Salloukh ? Résumable en un gimmick, « seule une paix juste, globale et durable peut… », la diplomatie libanaise ? Schizophrène, la diplomatie libanaise ; malade de ses complexes, uniquement réduite, désormais, à un bégaiement idiot, comme nous l’écrivions la semaine dernière ? Quelle erreur. Monumentale erreur. Pardon. Mille fois. Certes, le chef de l’État continue de rabâcher, hier devant un stoïque Pellegrini, ce « seule une paix juste, globale et durable » ; le président Lahoud a visiblement dû épuiser le stock de révélations et autres illuminations qui rythment ses semaines depuis le départ de la « Syrie-sœur ». Mais ce n’est pas bien grave : le brillant nouveau locataire du palais Bustros s’est chargé de prouver hier, tout seul comme un grand, à quel point les bêtas que nous sommes n’avions absolument rien compris à cette diplomatie libanaise que l’on croyait agonisante mais qui a explosé hier dans toute sa vérité, radieuse, pionnière, sûre d’elle. « L’armée est présente au Sud. La Résistance s’y trouve pour l’appuyer, défendre le sol national, la souveraineté et l’indépendance. » C’est signé Faouzi Salloukh. Après cela, comment en vouloir à son collègue au Travail, Trad Hamadé, qui assure que la 1559 « est loin derrière nous » ; comment en vouloir au n° 2 du Hezbollah, le téméraire Naïm Kassem, qui va encore plus loin, en affirmant que les autorités « n’ont plus besoin de perdre leur temps avec les résolutions 1559 et 1614 qui sont derrière nous, grâce à Dieu ». La diplomatie libanaise vient donc de se transcender. D’aller au-delà du dicible et de l’audible. De tuer d’un coup d’épée-concept cette paix « juste, globale et durable ». La diplomatie libanaise a réellement inventé quelque chose : les forces de Damas parties, la Résistance, c’est-à-dire les soldats armés du Hezb, existe, ils sont légitimés et perdureront parce qu’ils soutiennent l’armée. Les Libanais ne savaient pas que leur armée avait besoin d’aide pour défendre le sol national, la souveraineté et l’indépendance des 10 452 km2. Les Libanais étaient persuadés que leur armée était suffisamment forte, suffisamment cimentée, solide, pour remplir son devoir toute seule. La diplomatie de leur pays leur a donc ouvert les yeux, par la voix de Faouzi Salloukh. Qui semble avoir décidé de jouer au démiurge jusqu’au bout en autorisant implicitement le Hezbollah à répondre à toute « transgression maritime, terrestre ou aérienne » par Israël. Et tant pis pour cet État que quelques ministres, quelques députés, quelques citoyens essaient vaillamment de reconstruire. Faouzi Salloukh est le premier ministre des Affaires étrangères du Liban à pousser aussi loin un principe importé il y a quelques décennies d’outre-Masnaa et selon lequel l’intelligence d’un peuple n’est bonne qu’à être giflée. La loi électorale avait réellement besoin de la commission Boutros. Certes. Mais que le sage et ses hommes fassent vite. La diplomatie libanaise n’est plus qu’un champ de ruines. De celles qu’on ne visite même pas. Ziyad MAKHOUL
Autiste, la diplomatie libanaise, emmurée, aveugle, sourde aux conseils, aux injonctions, aux mises en garde de la communauté internationale et aux suppliques de certains responsables locaux ? Bourrée de troubles obsessionnels et compulsifs, la diplomatie libanaise, d’Émile Lahoud au moindre fonctionnaire de troisième catégorie en passant par Faouzi Salloukh ? Résumable en un gimmick, «...