Le beau-fils du leader assassiné a rencontré l’ancien Premier ministre Madayan : « Les propos de Aoun sur Haoui ont été mal interprétés »

L’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, a reçu hier à Rabieh Rafi Madayan, membre du Renouveau démocratique et beau-fils de Georges Haoui, qui l’a remercié pour la participation du CPL aux funérailles de Haoui. Les deux hommes ont également évoqué un certain nombre d’idées communes sur l’édification de l’État, l’initiation de réformes politiques et la mise en place de mécanismes de dialogue sur le plan national entre des forces politiques de différentes tendances au niveau de la loi électorale. « Cette loi constitue l’entrée en matière nécessaire pour la réforme du régime confessionnel au Liban », a indiqué M. Madayan à l’issue de la réunion. « Nous avons des positions très proches au niveau des mécanismes de modernisation du régime politique au Liban », a-t-il ajouté. M. Madayan a par ailleurs levé l’équivoque sur la réaction du général Aoun à la suite de l’assassinat de Georges Haoui, lorsque le chef du Courant patriotique libre, interrogé sur les raisons éventuelles de l’attentat, avait fait allusion aux nombreux contacts (internationaux) de l’ancien secrétaire général du Parti communiste libanais. La phrase avait été mal perçue par les compagnons de route du leader de gauche, qui avaient accordé un caractère péjoratif aux propos du général. « Les propos du général Aoun ont été mal interprétés. Il voulait dire que Georges Haoui avait une dimension nationale et, partant, de nombreuses relations, qu’il était une personnalité à la fois arabe et internationale », a indiqué Rafi Madayan. « Le général Aoun a aussi voulu dire qu’il y avait plusieurs pistes potentielles au sujet des parties qui ont pu participer au crime. Il a affirmé que Georges Haoui était un ami à lui, qu’il avait été le voir à Paris, qu’ils avaient tous les deux tourné la page de la guerre et qu’ils avaient eu en avril dernier des entretiens très fructueux », a poursuivi M. Madayan. « Pour ma part, j’ai assuré au général Aoun que Georges Haoui tenait à poursuivre le dialogue avec lui et le CPL après les élections, parce qu’ils représentent une partie nationale essentielle de l’équation politique », a-t-il indiqué. Rafi Madayan a par ailleurs indiqué qu’il n’y avait pas de nouveaux éléments dans l’enquête sur l’assassinat de Georges Haoui. « Le dossier de l’enquête, qui est géré par le magistrat Abdel-Rahman Hammoud, ne comporte aucun élément sérieux capable de mener aux coupables. Il y a certains rapports du FBI, des enquêteurs français et des différents services de sécurité. Cependant, les informations sont toujours maigres, peut-être parce qu’il n’y en a pas beaucoup, ou bien en raison de la concurrence des services », a-t-il indiqué. Concernant ses relations politiques avec le CPL, dans la mesure où il était sur la liste rivale au Metn lors des dernières législatives, M. Madayan a affirmé : « En tant que membre de l’opposition, nous étions d’accord avec le CPL sur plusieurs points importants, en matière notamment de réforme politique, ainsi que sur le retrait syrien. Il y avait un dialogue permanent. » « Les élections législatives sont une étape qui ne nous empêche pas de nous retrouver ultérieurement, d’autant que nous sommes avec le CPL dans l’opposition au système politique confessionnel. Il existe également une possibilité de coordination sur tout ce qui sert le Liban et le développement de l’État », a-t-il conclu. Le général Michel Aoun a par ailleurs reçu pour la première fois l’ambassadeur du Japon, Tokumitsu Murakami. L’occasion pour le diplomate nippon de s’informer sur « le programme réformiste du CPL ».