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Actualités - CHRONOLOGIE

« Les noms renvoient tous au même camp politique », note Marwan Hamadé Le « Raï el-Aam » koweïtien publie une liste des lignes téléphoniques interrompues, Cardahi et Rizk s’expliquent

La décision du ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, d’interrompre un certain nombre de lignes de téléphonie mobile utilisées par plusieurs personnalités politiques et sécuritaires aux dépens de l’État s’inscrit bel et bien dans le cadre d’un début d’assainissement des institutions publiques. Si M. Hamadé s’est refusé à rendre publique la liste des numéros et de leurs propriétaires, c’est le quotidien koweïtien al-Raï el-Aam qui s’en est chargé hier. Selon le quotidien, l’ancien ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, avait attribué un certain nombre de numéros à l’ancien responsable des SR syriens au Liban, le brigadier Rustom Ghazalé, au général Mohammed Nassif, alias « Abou Waël », à l’ancien ministre syrien des Télécommunications, Makram Obeid, et au responsable des écoutes téléphoniques, Ghassan Toufayli. Toujours selon le quotidien, 70 lignes ont également été attribuées au palais présidentiel de Baabda, parmi lesquelles 15 à la garde républicaine. Une ligne a également été attribuée au ministre de la Justice, Charles Rizk, deux au ministre de la Santé, Mohammed Khalifé, trois à l’ancien ministre Issam Naaman, une au ministre de l’Environnement, Yaacoub Sarraf, et une au capitaine Yammine, garde du corps de l’ancien ministre Sleimane Frangié. Toutes ces lignes – le quotidien publie d’ailleurs les numéros dans ses colonnes – ont été gelées par Marwan Hamadé. Selon le quotidien, elles coûtaient 6 millions de dollars par an au Trésor. À L’Orient-Le Jour, Marwan Hamadé a confirmé la crédibilité de la liste publiée par le journal koweïtien, estimant qu’elle n’était pas exhaustive. « Ce qui est étonnant, c’est que les noms renvoient tous à un seul camp politique… », a-t-il affirmé, en guise de commentaire. À la LBCI, il a fait état de la présence de voitures appartenant à Ogero au palais présidentiel. M. Hamadé a estimé que cette mesure constitue le début d’une réforme au sein d’un des ministères. « Il faut que le gaspillage et que le clientélisme cessent dans chaque ministère. La question ne se pose pas uniquement aux Télécommunications », a-t-il dit. Concernant le dossier des écoutes téléphoniques, M. Hamadé a précisé que l’objectif de son action était d’assurer la confidentialité des communications, et qu’il existe un processus judiciaire ou administratif pour décider de mettre quelqu’un sur écoute si besoin est (terrorisme, affaire judiciaire, etc.). Le ministre a précisé qu’il fallait interdire les écoutes en dehors de ce processus et de ces cas de figure. Il a ajouté qu’il fallait fixer les lieux où les écoutes seront permises, et que c’est un organisme bien précis qui remplira cette fonction dans le respect des textes constitutionnels. D’autres sources bien informées au sujet du dossier des télécommunications ont également confirmé à L’Orient-Le Jour les informations parues dans le quotidien koweïtien, estimant qu’il ne s’agit là que de « la partie visible de l’iceberg ». Réponses de Cardahi et Rizk De son côté, l’ancien ministre Jean-Louis Cardahi a publié un communiqué, estimant qu’il « fallait mettre fin aux diffamations ». « Un accord a été signé en 1997 entre le Premier ministre Rafic Hariri, qui était à l’époque à la fois chef du gouvernement et ministre des Télécommunications, et les sociétés de téléphonie mobile. L’accord stipulait qu’il fallait mettre à disposition de l’État et de ses institutions civiles et militaires des lignes de téléphonie mobile gratuites, dont le nombre était évalué à 300 de chacune des deux sociétés de téléphonie mobile, qui appartenaient à l’époque aux familles Mikati et Dalloul », a indiqué le communiqué. « Tous les ministres qui se sont succédé à ce poste depuis 1997 ont appliqué cet accord signé par le Premier ministre Hariri. C’est une erreur de dire que le ministre Cardahi est celui qui a attribué ces lignes aux responsables cités aux dépens du Trésor, par décision personnelle », ajoutait le texte. « Le ministre Cardahi avait déjà évoqué cette question en Conseil des ministres lorsqu’il a pris en charge ses fonctions, réclamant une décision du Conseil réuni à ce sujet. Cependant, la question n’a pas été évoquée et la décision est restée en vigueur », a souligné le communiqué, avant de préciser qu’avant son départ, M. Cardahi avait remis une liste de toutes les lignes mises au service des institutions étatiques à son successeur, Alain Tabourian. Pour sa part, le ministre de la Justice, Charles Rizk, qui figure au nombre des personnalités citées par le quotidien, a adressé une lettre à M. Hamadé, précisant que la ligne dont il a été question et qui le concerne lui avait été attribuée par le ministère des Télécommunications, en sa qualité de ministre de l’Information et du Tourisme, et pour une période de trois mois. M. Rizk a adjoint à sa lettre la puce de la ligne téléphonique concernée.
La décision du ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, d’interrompre un certain nombre de lignes de téléphonie mobile utilisées par plusieurs personnalités politiques et sécuritaires aux dépens de l’État s’inscrit bel et bien dans le cadre d’un début d’assainissement des institutions publiques. Si M. Hamadé s’est refusé à rendre publique la liste des numéros et...