GOUVERNEMENT - Pas de Conseil des ministres demain Concertations au sommet à propos des nominations (Photo)

Le gouvernement ne tiendra pas en principe une réunion pour plancher sur le dossier des nominations, demain jeudi, même si le Premier ministre, Fouad Siniora, n’a pas voulu être affirmatif sur ce plan, hier, après un entretien avec le président Émile Lahoud. M. Siniora s’est rendu en fin d’après-midi à Baabda pour discuter avec le chef de l’État du mécanisme en fonction duquel les nominations doivent avoir lieu et qui doit être présenté pour examen en Conseil des ministres. Les concertations de Baabda n’ont cependant pas débouché sur une convocation du gouvernement à une réunion demain, ce qui suggère la présence de divergences entre MM. Lahoud et Siniora. De sources politiques, on dément cependant l’existence de différends, affirmant que les chefs de l’État et du gouvernement souhaitent s’entendre sur un mécanisme détaillé des nominations avant de le soumettre au Conseil des ministres où il sera examiné en profondeur. MM. Lahoud et Siniora sont d’accord sur l’idée de base : confier aux organes de contrôle le choix des fonctionnaires, afin de soustraire les nominations au clientélisme et aux influences politiques qui les ont longtemps caractérisées. Ils n’ont cependant pas décidé si les organes de contrôle – que l’État souhaite dynamiser – doivent eux-mêmes désigner les personnes à même d’occuper un poste déterminé parmi les candidatures qui leur seront présentées ou s’ils doivent opérer un choix préliminaire et laisser la décision finale au Conseil des ministres. À sa sortie de Baabda, M. Siniora a affirmé en réponse aux questions de la presse que « le projet de nominations est à 99 % prêt » et que la décision relative à la convocation d’un Conseil des ministres, demain, sera prise « dès que le chef de l’État prendra connaissance de l’ordre du jour de la séance ». Or l’ordre du jour n’avait toujours pas été établi hier et le Conseil des ministres ne peut se tenir que si son agenda est distribué 48 heures à l’avance aux membres du gouvernement. Laconique, M. Siniora a affirmé avoir soulevé avec le président Lahoud des questions « qui intéressent le pays, après une évaluation de la réunion d’hier » (lundi), avant de faire état d’une convergence de vues avec le chef de l’État. Prié de dire si le Conseil des ministres se tiendra demain, jeudi, il a répondu évasivement : « En principe. Le chef de l’État doit prendre connaissance de l’ordre du jour avant qu’une décision ne soit prise. » Interrogé sur le point de savoir s’il s’est entendu avec le président Lahoud sur le mécanisme envisagé pour les nominations, il a répondu : « Une grande partie du chemin a été parcourue et le projet est presque prêt », mais sans vouloir en dire davantage. De mêmes sources, on indique qu’en ce qui concerne les nominations judiciaires et le choix des responsables de sécurité, les chefs de l’État et du gouvernement se sont entendus pour choisir des personnes œuvrant au sein de ces deux corps, mais n’ont toujours pas trouvé une formule commune pour appliquer le principe de la rotation au niveau de la première catégorie dans l’Administration. Les deux dirigeants semblent vouloir consulter le Conseil de la fonction publique sur ce point. Interrogé au sujet de la réouverture de la frontière libano-syrienne aux camions libanais, M. Siniora a répondu : « Mais qu’est-ce que vous pensez qu’on fait ? Les contacts sont effectués en permanence. » Plus tôt dans la journée, recevant une délégation du Conseil supérieur de l’audiovisuel, le Premier ministre a réaffirmé son attachement à l’indépendance de la justice ainsi qu’à la liberté de l’information, avant de plaider de nouveau en faveur de l’établissement de relations solides et fraternelles avec la Syrie.