Siniora pour des relations institutionnelles avec Damas « sans médiateurs ni services de renseignements »

Le Premier ministre, Fouad Siniora, a estimé hier que la crise sur la frontière syro-libanaise était bel et bien terminée, malgré le fait que le passage frontalier du Liban-Nord était toujours bloqué à cause des mesures syriennes. « Le problème réside dans l’exiguïté des voies. Mais des efforts sont en train d’être fournis des deux côtés pour que des travaux d’élargissement soient entrepris », a-t-il expliqué. Interrogé à propos des plaintes syriennes concernant les campagnes que mènerait la Future TV contre Damas, M. Siniora, qui s’est exprimé dans une entrevue diffusée hier sur la chaîne al-Arabiya, a affirmé que ce sujet n’a pas été abordé lors de sa visite en Syrie il y a quelques jours. Il a également indiqué que la réunion présumée des Frères musulmans au Liban, que dénoncent depuis un certain temps les responsables syriens, avait eu lieu avant la formation de son cabinet. « Nous avons d’ailleurs découvert que l’une des deux personnes concernées n’avait rien à voir avec les Frères », a-t-il dit. Quant aux relations avec Damas, le chef du gouvernement a déclaré : « Nous devons envisager l’avenir avec la volonté de renforcer ces relations, mais sur la base du respect réciproque et de l’équilibre. » « Ces relations doivent s’instituer entre deux États, sans passer par les médiateurs ou les services de renseignements », a-t-il ajouté, précisant avoir indiqué aux Syriens que « le Liban respectera tous les accords signés entre les deux pays », sans toutefois écarter la possibilité de réviser les textes « pour renforcer les relations dans l’intérêt des deux peuples ». Concernant l’application de la résolution 1559, M. Siniora a affirmé : « Le fait d’avoir cité ou non cette résolution dans la déclaration ministérielle n’a aucune importance. Le Liban a déjà dit clairement qu’il respectera la légalité internationale et les résolutions internationales. Mais certaines de ces résolutions, comme la 1559, exigent un dialogue interne afin d’aboutir à une conviction à son propos. » « Le gouvernement mettra en place le mécanisme qui permettra de discuter de cette question entre les Libanais », a-t-il ajouté, avant de préciser : « Il ne faut pas uniquement regarder ce qui est exigé de la part du Liban, mais aussi ce que devraient faire les autres, ce que doivent faire Israël ou même nos amis. Ils devraient fournir un effort pour empêcher les agressions qui portent atteinte à l’espace aérien libanais et à l’intégrité du territoire. » Enfin, il a nié l’existence d’un conflit quelconque au sein du Conseil des ministres.