Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

SANTÉ - Rupture fréquente des stocks de certains médicaments vitaux Les malades du sida à la merci des dédales kafkaïens de l’administration

Et rebelote. Une fois de plus, les patients atteints de la maladie du sida se retrouvent à court de traitement. Une fois de plus, les responsables au ministère de la Santé leur ressortent la même rengaine : le médicament sera disponible dans les plus brefs délais. La rupture du stock de la Pharmacie centrale ne se limite malheureusement pas aux patients du sida, mais à tous les patients atteints de maladies chroniques dont le traitement ne doit pas être interrompu, même dans un cas de force majeure. Depuis plusieurs mois que dure ce problème, patients et médecins n’arrivent toujours pas à comprendre les causes de ces interruptions répétées de stock : est-ce l’incapacité des responsables concernés de saisir l’ampleur du problème et le caractère grave de cette maladie ? Est-ce une mauvaise gestion du stock ? Une mauvaise planification budgétaire ?… Il s’agit, manifestement, de la somme de tous ces facteurs. Les responsables de la santé semblent se préoccuper de tous les problèmes sauf de ceux liés à la santé. Un petit suivi des grandes étapes des formalités administratives pourrait toutefois être une des clés à la compréhension du problème : les responsables de la Pharmacie centrale ne procèdent à une évaluation du stock que lorsqu’ils constatent que certains médicaments ne sont plus disponibles. Ils soumettent ainsi une liste des produits à fournir au responsable de l’achat des médicaments au sein du ministère de la Santé qui lance, à son tour, un appel d’offres aux importateurs. Les offres sont ensuite soumises au comité scientifique du ministère de la Santé, puis au responsable du dossier au ministère des Finances qui s’assure de la légalité du processus (au risque de tout recommencer, ce qui s’est produit fréquemment, retardant encore plus le processus), puis à la direction des adjudications qui décide du montant du crédit, qui doit être débloqué par la BDL. Le responsable des achats du médicament peut enfin faire la commande, après avoir obtenu, bien évidemment, « la signature » du ministre. Le feu vert est enfin donné à la Pharmacie centrale qui passe ses commandes auprès des importateurs. Mais l’affaire n’est pas encore résolue, puisqu’il faut attendre plusieurs semaines pour que les produits arrivent à l’aéroport. Les formalités administratives recommencent, d’autant que les importateurs doivent obtenir un permis spécial pour introduire certains médicaments non inscrits auprès du ministère, bien qu’approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (ce qui est le cas d’un des médicaments pour le traitement du sida), qu’ils ne remettront à la Pharmacie centrale qu’après avoir décroché une autorisation de livraison du ministère de la Santé… Des va-et-vient administratifs qui durent parfois six mois. Conscients de ces délais, les responsables de la Pharmacie centrale et du ministère de la Santé ne se prennent jamais à l’avance pour éviter ces ruptures de stocks, question de respecter le processus d’usage. Le problème n’est pas plus compliqué. Entre-temps, les personnes souffrant du sida (et bien d’autres personnes atteintes de différentes maladies chroniques) se retrouvent plongées dans le désarroi, immunisées contre les promesses, mais non contre la maladie. Nada MERHI
Et rebelote. Une fois de plus, les patients atteints de la maladie du sida se retrouvent à court de traitement. Une fois de plus, les responsables au ministère de la Santé leur ressortent la même rengaine : le médicament sera disponible dans les plus brefs délais.
La rupture du stock de la Pharmacie centrale ne se limite malheureusement pas aux patients du sida, mais à tous les patients...