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Pour le Dr Khalifé, la falsification est plus courante qu’on ne le croit Haroun invite le ministre de la Santé à dénoncer nommément les hôpitaux fraudeurs (photo)

Le président du syndicat des hôpitaux, Sleimane Haroun, a passé en revue hier, avec le Premier ministre, Fouad Siniora, la situation dans le secteur de la santé. C’est avec un sentiment d’urgence qu’il a affirmé, à l’issue de la réunion, que les « solutions provisoires ont fait leur temps ». « Il faut que nous ayons le courage de reconnaître nos erreurs, a affirmé M. Haroun, et d’accepter de faire les sacrifices nécessaires. » M. Haroun a appelé, en fait, à une « opération vérité », invitant le ministre de la Santé, qui a accusé certains hôpitaux de falsifier leurs factures, d’aller jusqu’au bout de sa démarche et de nommer les établissements fraudeurs. « Il ne faut plus, à chaque fois que l’on se heurte à une difficulté, rejeter la responsabilité sur les hôpitaux, a-t-il dit. Quand des difficultés surgissent, tout le monde doit reconnaître ses erreurs, les hôpitaux, l’Administration et même les tiers payants. » « Le ministre de la Santé, le Dr Mohammed Khalifé, a affirmé que son département a annulé, en six mois, quelque 300 contrats fictifs, faisant faire au Trésor une économie de plusieurs dizaines de milliards de livres, a enchaîné M. Haroun. Mais le Dr Khalifé a corrigé ses propos, en précisant que ce ne sont pas des “contrats fictifs ” qu’il a annulés, mais des “factures falsifiées ”. » « La différence est énorme, a ajouté M. Haroun. Nous l’avons dit et le répétons : le ministre doit désigner nommément les hôpitaux dont les factures falsifiées ont émané. On n’a pas le droit de parler d’infractions sans dire qui les a commises. Nous apprécions le courage dont le ministre de la Santé a fait preuve en s’attaquant à un tel dossier, et nul ne se félicite plus que nous de ce que ce dossier ait été ouvert. Toutefois, on ne peut s’arrêter en chemin, mais l’on est tenu de poursuivre ce qui a été commencé jusqu’au bout. Ne pas divulguer les noms des institutions qui ont émis des factures falsifiées, c’est jeter le soupçon sur tout le secteur hospitalier et commettre une injustice. Nous nous tiendrons aux côtés du ministre jusqu’au bout et appuyons sa volonté de réforme. Comme instance syndicale, nous souhaitons que les sanctions les plus fermes frappent les établissements hospitaliers qui ont falsifié des factures. » « Pour mettre fin aux échanges d’accusations auxquels nous nous livrons, et comme entrée en matière à la réforme que nous souhaitons, trois choses sont nécessaires, a conclu M. Haroun : l’établissement d’une carte de la santé au Liban, la poursuite du contrôle de qualité par le ministère de la Santé et enfin la révision du coût de la santé que nous voulons assurer aux Libanais. » Le partage des responsabilités Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, le ministre de la Santé a considéré que la tâche de dénoncer les établissements contrevenants revient au syndicat des hôpitaux. Le Dr Khalifé a précisé qu’en principe, selon la convention qui existe entre l’État et les hôpitaux privés, les malades hospitalisés aux frais du ministère de la Santé doivent payer 15 % de la facture, dont le montant restant, soit 85 %, est réglé par le ministère de la Santé. « En réalité, et vous pouvez faire votre enquête, a insisté le ministre, de nombreux hôpitaux font assumer aux malades 30 à 40 % de la facture. Mais les hôpitaux réclament quand même à l’État 85 % de la somme. Ainsi, entre 15 et 25 % de la facture est payé deux fois, une fois par le patient et une seconde fois par l’État. La fraude est là. » Pour le Dr Khalifé, « ce genre de fraude tout à fait courant impose au ministère d’exercer un contrôle rigoureux des factures, et entraîne donc le retard considérable dans leur règlement dont se plaint le syndicat des hôpitaux. Ce dernier n’a donc qu’à s’en prendre à lui-même ».
Le président du syndicat des hôpitaux, Sleimane Haroun, a passé en revue hier, avec le Premier ministre, Fouad Siniora, la situation dans le secteur de la santé. C’est avec un sentiment d’urgence qu’il a affirmé, à l’issue de la réunion, que les « solutions provisoires ont fait leur temps ».
« Il faut que nous ayons le courage de reconnaître nos erreurs, a affirmé M. Haroun,...