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Tuéni : Mettre de l’ordre dans les relations libano-syriennes

C’est par une longue intervention de 57 minutes du député Gebrane Tuéni que s’est ouverte la séance du soir. M. Tuéni commence par rendre hommage à son collègue, Mohammed Raad, qui s’était dit ouvert au dialogue au sujet de l’armement du Hezbollah, un armement qu’il a par ailleurs qualifié de « défensif ». M. Tuéni poursuit en avouant qu’il aurait aimé lire une déclaration ministérielle plus fière de ce que le 14 mars a permis, plus élogieuse à l’égard de la jeunesse, plus digne, qui aurait parlé plus ouvertement des Libanais détenus ou disparus en Syrie. À ce sujet, M. Tuéni souhaite l’établissement d’un partenariat avec des parties internationales, afin de tirer au clair les résultats de la commission sur les disparus jadis présidée par le ministre Fouad el-Saad, et dont les conclusions n’ont jamais été rendues publiques. Le parlementaire souhaite que de l’ordre soit mis dans les relations libano-syriennes et l’établissement de relations diplomatiques avec la Syrie. Sur le plan de la sécurité, M. Tuéni relève que la question du dualisme Sûreté générale-Sécurité de l’État n’a pas été soulevée, ni celle des zones d’insécurité interdites aux autorités libanaises. Le député demande également l’abolition pure et simple du ministère de l’Information, ainsi que la réouverture de la MTV. En fin d’intervention, piqué au vif par certaines remarques, le président de la Chambre reprend M. Tuéni sur les deux questions de la 1559 et des détenus libanais en Israël. « J’aimerais savoir si Israël est compris au nombre des pays que je dois remercier pour la 1559 », dit M. Berry, dans une tentative évidente de faire de la surenchère, avant de demander à M. Tuéni pourquoi son intervention n’a pas évoqué les détenus libanais en Israël. « C’est parce que la déclaration ministérielle l’a fait », répond M. Tuéni, avant de préciser que la 1559 émane du Conseil de sécurité de l’ONU. Par ailleurs, les députés ont pu écouter les interventions de MM. Michel Moussa (proche de Amal) et Walid Eido (Courant du futur), qui ont reflété les orientations de leurs blocs politiques. M. Moussa a demandé au gouvernement « de ne pas être trop dépendant du parrain international », et de prêter attention aux « inquiétudes » et aux « besoins » de la population. M. Eido s’est montré particulièrement soucieux de voir définitivement démantelé l’État policier et instauré un ordre « sans coups de téléphone et sans ingérences ». Il a vu dans les communiqués attribués à el-Qaëda et hostiles aux chiites une manigance policière. Hostile à une amnistie en faveur des familles libanaises réfugiées en Israël, M. Eïdo s’est par contre montré soucieux des 25 000 familles flouées dans la faillite de la Coopérative de Beyrouth. Les îlots de sécurité Après Ismaïl Succarieh pour qui l’avenir du Liban ne dépend pas entièrement de Paris II ou de Paris III, mais de l’issue du conflit arabo-israélien, Farid el-Khazen consacre la majeure partie de son intervention au dossier du Liban-Sud. Rappelant que la résolution 1559 du Conseil de sécurité se fonde sur l’accord de Taëf, le député s’est interrogé sur le point de savoir si l’engagement du gouvernement à respecter les résolutions internationales signifie qu’il est prêt à reconnaître l’application entière de la 435, à tracer les frontières entre le Liban et la Syrie pour déterminer l’identité des fermes de Chebaa et à envoyer l’armée au Sud conformément à l’accord de Taëf. « Ces questions sont restées sans réponse dans la déclaration ministérielle », observe-t-il en les jugeant fondamentales pour « dissiper toute équivoque dans l’intérêt du Liban ». « Le Liban n’a aucun intérêt à ignorer l’accord de Taëf et à être en conflit avec la légalité internationale », relève-t-il. Favorable à un dialogue autour des armes du Hezbollah, M. el-Khazen constate que la déclaration ne fait pas mention du mécanisme et du délai prévus pour ce dialogue et estime qu’un dialogue restera inutile « s’il se limite à des compromis linguistiques, à des principes qui font l’unanimité et à des généralités sur lesquelles la déclaration ministérielle a tablé ». Parallèlement au dossier du Liban-Sud, le député évoque le dossier des îlots de sécurité, notamment les camps palestiniens, et déplore le fait que le gouvernement ait omis d’en parler. Tout en se félicitant des engagements de réforme interne et de l’intérêt manifesté au dossier des Libanais détenus dans les prisons syriennes et à la réouverture de la MTV, il formule deux remarques de fond : « La loi électorale est étroitement liée à la décentralisation administrative qui est incidemment prévue dans le texte de la déclaration ; la réforme électorale doit impliquer l’octroi du droit de vote aux émigrés, parce qu’il ne sera pas possible de dynamiser le rôle de la diaspora, souhaité par le gouvernement, sans établir un mécanisme pour associer les émigrés à la vie politique et sans accorder à ces derniers le droit de récupérer leur nationalité. » Ont également pris la parole au cours de la séance nocturne, les députés Hicham Alameddine, Assem Araji, Azzam Dandachi et Riad Rahal.

C’est par une longue intervention de 57 minutes du député Gebrane Tuéni que s’est ouverte la séance du soir.
M. Tuéni commence par rendre hommage à son collègue, Mohammed Raad, qui s’était dit ouvert au dialogue au sujet de l’armement du Hezbollah, un armement qu’il a par ailleurs qualifié de « défensif ».
M. Tuéni poursuit en avouant qu’il aurait aimé lire une...