RELANCE DE DOHA Les ténors du commerce mondial au chevet des négociations à l’OMC

Les ténors du commerce mondial convergeaient hier vers le siège de l’Organisation mondiale du commerce à Genève pour participer aux négociations sur la libéralisation des échanges, où aucune avancée significative ne semblait pourtant en vue. Libéré dans la nuit par l’adoption à la Chambre des représentants d’un accord de libre-échange avec l’Amérique centrale, le représentant américain pour le Commerce, Rob Portman, était attendu sur les bords du Léman où se trouvaient déjà ses homologues européen, Peter Mandelson, et indien, Kamal Nath. L’adoption par 217 voix contre 215 de l’accord avec l’Amérique centrale à Washington a été bien accueillie par les partenaires commerciaux des États-Unis, qui redoutaient une montée du sentiment protectionniste dans ce pays. Les ambassadeurs des 148 pays membres sont réunis depuis mercredi pour un « conseil général », l’instance suprême de l’OMC, afin de préparer l’importante conférence ministérielle de Hong Kong prévue en décembre. La précédente conférence, réunie à Cancun (Mexique) en 2003, s’était soldée par un échec cuisant sur fond de rivalité Nord-Sud à propos des échanges agricoles. Les pays membres auraient dû en principe adopter cette semaine à Genève une ébauche du texte qui sera soumis aux ministres à Hong Kong. Mais les sempiternelles divergences sur l’agriculture continuent à bloquer les négociations lancées à Doha (Qatar) en 2001 sur la libéralisation des échanges mondiaux. Très alarmiste au cours des dernières semaines, le directeur général de l’OMC, Supachai Panitchpakdi, s’est efforcé hier de montrer une lueur d’optimisme dans un discours aux États membres. « La situation est décevante mais pas catastrophique, a déclaré M. Supachai. Un important travail a été accompli au cours des derniers mois. Nous achevons le mois de juillet sans percée significative mais avec une vision beaucoup plus claire des questions fondamentales qui requièrent des décisions urgentes, ainsi que des liens entre ces questions. » Le patron thaïlandais de l’OMC, qui sera remplacé le 1er septembre par le Français Pascal Lamy, a appelé les pays membres à se retrouver à la mi-octobre, soit deux mois avant le rendez-vous de Hong Kong, pour s’approcher le plus possible d’un accord. « Nous devons répondre aux attentes légitimes des pays en développement », a réclamé M. Supachai, rappelant que le cycle de Doha a pour ambition de mettre le commerce au service du développement des pays pauvres.