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Actualités - OPINION

Aoun se pose en leader de l’opposition La nouvelle donne prend son essor aujourd’hui

Ce jeudi, le Parlement libanais, en entamant le débat de confiance, marque l’entrée du pays politique dans l’ère nouvelle de l’indépendance. Bien entendu, les dirigeants dorment sur leurs deux oreilles : le cabinet Siniora, soutenu par la majorité Hariri-Joumblatt-Kornet Chehwane ainsi que par le tandem Amal-Hezbollah, est assuré de récolter quelque cent suffrages. Les blocs alliés de Michel Aoun et d’Élie Skaff, exclus du gouvernement, sont les seuls à se déclarer opposants. Selon les proches du général, il compte attaquer vertement la déclaration ministérielle pour affirmer qu’elle manque totalement de crédibilité. Ajoutant que le gouvernement n’est pas satisfaisant pour l’opinion, bien qu’il comprenne effectivement quelques éléments compétents et probes, dignes de confiance à titre individuel. On ne sait cependant pas si Aoun aura la latitude de dire tout ce qu’il a sur le cœur. Car le président Nabih Berry souhaite que les interventions des parlementaires soient concises, pour que le débat ne traîne pas trop en longueur, le pays attendant avec impatience que le gouvernement se mette au travail. Le président de l’Assemblée a fait savoir qu’il serait dès lors préférable que chaque bloc désigne un seul orateur. Car le président du Conseil doit traiter sans tarder un dossier présentant un caractère évident d’urgence, à savoir le blocus syrien, qui coûte tant à l’économie nationale. Le chef du gouvernement, Fouad Siniora, doit en effet se rendre à Damas dans les plus brefs délais, après l’investiture de son équipe. D’autres problèmes, d’autres difficultés préoccupent également le nouveau pouvoir. Il y a d’abord des mécanismes à établir pour endiguer la vague d’attentats terroristes, explosions ou assassinats ciblés. Dans ce cadre, il faut accompagner et soutenir les travaux de la commission internationale, dirigée par Detlev Mehlis, qui enquête sur l’assassinat du président Rafic Hariri. À ce propos, les autorités locales croient savoir que le magistrat allemand est parvenu à saisir des fils conducteurs importants, qui, bien suivis, devraient lui permettre d’achever sa mission dans le délai (extensible) de trois mois qui lui est imparti. Il va de soi que les conclusions de la commission internationale, quelles qu’elles soient, auront un effet considérable sur la politique libanaise dans son ensemble et sur les positions des différentes parties concernées, locales ou extérieures. Cette perspective même suscite les appréhensions de nombre de professionnels qui craignent que de nouvelles tentatives de déstabiliser le pays, ou de brouiller les pistes, ne soient déployées dans les jours ou les semaines à venir sur la scène locale. Une scène soumise à de multiples fortes secousses (onze en tout) depuis la prorogation du mandat du président Lahoud, le 3 septembre, l’attentat contre Marwan Hamadé, le 3 octobre, puis l’assassinat du président Hariri le 14 février. Dans l’optique un peu particulière d’un ancien ministre, le Liban a perdu sa solide stabilité de naguère quand il n’a plus voulu suivre la voie baptisée à l’époque par ses adeptes de « ligne nationale ». Mais pour les indépendantistes, il est évident que la stabilité de ces temps révolus se trouvait payée trop cher, en termes de soumission, mais aussi en termes économiques bruts. Cela ne veut évidemment pas dire que ces sources soient pour l’instabilité. Mais qu’elles préfèrent voir la sécurité résulter d’une entente autour des constantes nationales, plutôt que du suivisme, du manque de libertés publiques et de vraie démocratie. En tout cas, on le sait, la conjonction du soulèvement blanc populaire libanais et des pressions de la communauté internationale, France et Amérique en tête, ont dégagé le pays de l’immixtion, de la tutelle et, localement, de la « ligne nationale » en question. Mais les tendances contradictoires subsistent dans le fond. Et les politiciens cités craignent, répétons-le, qu’elles ne facilitent l’éclatement de troubles déterminés. Cependant en principe et en apparence, les deux têtes de l’Exécutif n’ont pas l’air de vouloir en découdre, mais de cohabiter harmonieusement. Cela devrait détendre le climat. Mais un pôle de la majorité souligne qu’il faut maintenant lever toute équivoque, toute possibilité de malentendu, par une nette entente au sein du pouvoir sur une orientation politique bien définie. Cette personnalité relève que l’on ne semble pas avoir été dans la bonne voie de la clarté en ce qui concerne la déclaration ministérielle. Puisqu’on a évité d’y traiter une question aussi importante que la 1559. Philippe ABI-AKL
Ce jeudi, le Parlement libanais, en entamant le débat de confiance, marque l’entrée du pays politique dans l’ère nouvelle de l’indépendance. Bien entendu, les dirigeants dorment sur leurs deux oreilles : le cabinet Siniora, soutenu par la majorité Hariri-Joumblatt-Kornet Chehwane ainsi que par le tandem Amal-Hezbollah, est assuré de récolter quelque cent suffrages. Les blocs alliés...