Fadlallah publie une fatwa interdisant les attaques contres les civils Condamnations unanimes des attentats de Charm el-Cheikh

Les attentats de Charm el-Cheikh ont suscité des condamnations unanimes virulentes parmi les responsables. C’est l’ensemble de la classe politique qui a stigmatisé cet acte de terrorisme qui a fait 88 morts et 200 blessés parmi les touristes arabes et étrangers. Le chef de l’État, Émile Lahoud, a vivement dénoncé l’horrible attentat. Dans un télégramme adressé à son homologue égyptien, Husni Moubarak, M. Lahoud a présenté ses condoléances « au peuple égyptien », soulignant que le Liban « se tient à ses cotés durant cette épreuve difficile ». Pour sa part, le Premier ministre Fouad Siniora a stigmatisé l’acte criminel. « Il faut absolument trouver de nouveaux moyens pour combattre ces crimes qui visent à terrifier les croyants et à déstabiliser les pays », a-t-il dit. Se prononçant au nom de l’Assemblée qu’il préside et au nom de la Fédération arabe des parlements, Nabih Berry a stigmatisé ces attaques meurtrières « visant à saper les structures de l’économie égyptienne, sa sécurité et son rôle dans la région ». De son côté, le ministre des Affaires étrangères et des Émigrés, Fawzi Salloukh, a contacté son homologue égyptien Ahmed Aboul Ghayth à qui il a fait part de ses regrets pour les victimes innocentes tombées au cours de l’attentat. Pour sa part, le député Saad Hariri a fermement condamné ce qu’il a appelé « le feuilleton criminel et terroriste (…) qui se déplace d’un pays à un autre et qui contredit les principes et les préceptes de l’islam ». Le général Michel Aoun, quant à lui, a présenté ses condoléances au peuple égyptien et à ses responsables par le biais de l’ambassadeur égyptien, Hussein Harrar. Le député a espéré que « la paix puisse enfin prévaloir dans la région au lieu de la violence ». Pour le député druze, Walid Joumblatt, « nous continuerons d’adresser des télégrammes de condoléances à la suite de chaque attentat terroriste (…) tant que nous ne nous sommes pas posé la question centrale, adressée notamment à l’Occident, qui est celle de savoir “pourquoi ils nous haïssent” ». « Je dirais plutôt : pourquoi est-ce que vous nous poussez à vous haïr ? » a ajouté le leader druze. « Tant que nous n’avons pas de réponse à cette interrogation, le sang continuera de couler », a affirmé le chef du PSP en soulignant que toute solution de « type policier et visant à l’oppression est vaine ». Pour M. Joumblatt, les pays arabes sont en état « d’autodéfense » car ils se sentent « agressés », que ce soit en Afghanistan, en Palestine ou en Irak. Le guide spirituel chiite, sayyed Mohammed Hussein Fadlallah, a été bien plus loin dans sa condamnation en publiant hier une fatwa religieuse interdisant les attaques contre les civils, notamment à la suite des attaques meurtrières dans la station balnéaire égyptienne. « Nous interdisons les actes barbares contre les innocents qui n’ont aucun lien avec les revendications politiques des terroristes », a déclaré sayyed Fadlallah. « Il ne s’agit pas d’opérations martyres, mais d’actes suicidaires barbares qui ne vaudront à leurs auteurs que la punition de Dieu », ajoute le texte. Le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a dénoncé pour sa part « le complot de déstabilisation du monde arabe ».