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Actualités - CHRONOLOGIE

La maison du député de Zghorta à Ehden encore une fois l’objet d’une agression Samir Frangié : On cherche à m’assassiner sous couvert de conflits électoraux locaux

Depuis la fin des élections législatives au Nord le 19 juin dernier, la maison du député Samir Frangié à Ehden semble constituer l’enjeu principal de la vie politique – assez particulière – de la région de Zghorta. Après l’incendie provoqué dont elle a été l’objet au lendemain du scrutin, et dont les auteurs sont toujours inconnus, la demeure du député nouvellement élu a été encore une fois, dans la nuit de vendredi à samedi, au centre d’événements controversés qui illustrent la tension qui a suivi l’échec électoral de l’ancien ministre Sleimane Frangié, et la victoire de son cousin Samir. Alors que le second dénonçait hier une tentative camouflée d’assassinat, le premier raillait les « hallucinations » du fils de Hamid Frangié. Quoi qu’il en soit, la portée politique de l’événement devient de plus en plus importante, une réunion de tout le bloc des députés des régions de Tripoli, Minié, Koura, Batroun et Zghorta étant prévue aujourd’hui pour discuter de la question. Dans une conférence de presse tenue à Zghorta, Samir Frangié a expliqué hier que dans la nuit du 22 au 23 juillet, « le mouvement Marada (affilié à son cousin Sleimane) a organisé un rassemblement » devant sa maison d’Ehden (caza de Zghorta). Le « prétexte » étant de célébrer un événement dont il n’a pas pu, malgré tous ses efforts, déterminer la nature, et sans que les forces de l’ordre ne lui fournissent la moindre explication à ce sujet, a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Après une heure de “ célébrations ”, les acclamations saluant l’ancien député Sleimane Frangié se sont transformées en insultes contre moi, contre mon père Hamid Frangié et contre les députés de Zghorta, des Forces libanaises, et contre d’autres symboles de l’opposition. Il était clair que le but recherché était de susciter une réaction de ma part qui pourrait justifier une attaque contre ma maison, aboutissant à l’élimination de tous ceux qui étaient à l’intérieur. J’ai donné les instructions nécessaires pour empêcher toute réaction de la part de mes gardes du corps. Peu après, on a commencé à lancer des pierres et des œufs sur la maison, et ce jusqu’à cinq heures du matin. Enfin, des coups de feu ont également été tirés, dans le cadre d’une dernière provocation. » M. Frangié a en outre précisé avoir contacté « dès le début » les responsables sécuritaires pour leur demander d’intervenir afin de mettre un terme à l’agression. « Des renforts de l’armée ont été envoyés sur place. Mais j’ai été surpris de voir que leur mission se réduisait à “ accompagner ” les événements et à “ convaincre ” les personnes rassemblées de ne pas envahir ma demeure, sachant que leur nombre était inférieur à celui des soldats », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Lorsque j’ai demandé pourquoi les forces de sécurité n’accomplissaient pas leur devoir, notamment après que des vitres eurent été brisées par les jets de pierres, on m’a répondu que Zghorta était un cas spécial et qu’ils ne pouvaient pas disperser de force les manifestants. » Le député de Zghorta a ensuite placé cette agression dans la lignée des menaces qu’il a reçues depuis la tentative d’assassinat du ministre Marwan Hamadé en octobre dernier, notamment de la part « des services de renseignements syriens de retour à Tripoli pour travailler en faveur de Sleimane Frangié », précisant qu’il pourrait faire partie d’une liste de personnalités à éliminer, des « informations » ayant d’ailleurs indiqué il y a trois semaines qu’un « scénario » était sur le point d’être mis en place pour permettre son assassinat sous couvert de conflits électoraux locaux , ce qui diluerait la responsabilité et garderait inconnue l’identité des criminels. « Ce n’est pas la première fois que les forces de sécurité faillissent à leurs devoirs au Nord », a-t-il déclaré, soulignant les difficultés qu’ont rencontrées ses partisans auprès de ces forces lors des dernières législatives lorsqu’ils devaient porter plainte contre des agresseurs dont ils avaient été victimes. Il a également rappelé l’incendie que des inconnus avaient provoqué dans sa maison il y a près d’un mois, ainsi que le meurtre par l’un des partisans de Sleimane Frangié de deux militants FL. « Jusqu’à aujourd’hui, le meurtrier est toujours libre, alors que tout le monde à Zghorta sait où se situe son nouveau domicile », a-t-il ajouté. Quant aux mesures qu’il compte prendre, M. Frangié a indiqué avoir informé le président de la Chambre, Nabih Berry, et le président du Conseil, Fouad Siniora, des détails de l’agression. Il a également présenté une action en justice contre ses instigateurs et ses exécuteurs. Politiquement, le député de Zghorta a affirmé qu’il a contacté les députés de la deuxième circonscription du Nord qui ont décidé de se réunir aujourd’hui afin de débattre de l’agression. Enfin, Samir Frangié a déclaré vouloir redonner à l’opinion publique libanaise la véritable image de la ville de Zghorta qui a, selon lui, donné naissance à de grands hommes parmi lesquels il a placé son père Hamid et son oncle, l’ancien président de la République Sleimane. « Cette histoire glorieuse ne peut être ternie par une période noire durant laquelle l’hégémonie syrienne sur le Liban a été utilisée pour favoriser un style milicien fondé sur l’accaparement des ressources de l’État et la protection des pratiques illicites », a-t-il conclu. Par ailleurs, une série de personnalités politiques ont soutenu Frangié, notamment les députés Nayla Moawad, Ahmed Fatfat, Boutros Harb, Akram Chéhayeb, Waël Bou Faour et Jawad Boulos, ainsi que le Mouvement de la Gauche démocratique. La réponse de Sleimane Frangié Auparavant, le bureau de l’ancien député Sleimane Frangié avait précisé dans un communiqué que « les Maradas en tant qu’institution n’ont rien à voir avec ce qui s’est passé à Ehden ». Et d’ajouter : « Personne n’a tiré des coups de feu dans la ville. Les rapports des forces de sécurité qui étaient intensément présentes autour de la maison du député Samir Frangié, et tout au long des routes qui y mènent, le prouvent de manière irrévocable. Mais c’est bien là le style de Samir Frangié, qui a recours aux exagérations pour s’attirer une sympathie qui lui manque. Jusqu’au point d’entendre dans les battements de marmites des coups de feu. Peut-être verra-t-il demain des grenades dans les œufs (qu’on lui jette), ou bien des fusils dans les balais », a-t-il dit. Le bureau de Sleimane Frangié a ensuite estimé que ce qui s’est passé était « spontané et exprime la grande colère populaire des habitants de Ehden ». « Voilà pourquoi M. Samir Frangié a accusé les Maradas, afin d’éviter de reconnaître que les habitants de sa ville le reçoivent avec un refus. Il pourra d’ailleurs revenir aux résultats des élections pour connaître les raisons de cette colère », a-t-il déclaré. Enfin, le bureau a indiqué que vers quatre heures et demie du matin, l’ancien ministre de l’Intérieur a reçu un appel téléphonique du commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, qui lui a demandé d’intervenir personnellement. Il s’est alors dirigé vers la maison de Samir Frangié et a dispersé le rassemblement, appelant les personnes présentes « au calme et à la raison, et soulignant la nécessité de limiter tout moyen d’expression dans le cadre de la légalité », a indiqué le communiqué.
Depuis la fin des élections législatives au Nord le 19 juin dernier, la maison du député Samir Frangié à Ehden semble constituer l’enjeu principal de la vie politique – assez particulière – de la région de Zghorta. Après l’incendie provoqué dont elle a été l’objet au lendemain du scrutin, et dont les auteurs sont toujours inconnus, la demeure du député nouvellement élu a...