Amnistie - Black-out sur le lieu de présence du chef des Forces libanaises après la publication de la loi au « Journal officiel » Samir Geagea sera mardi à l’AIB (photo)

Khalil Matar et Geryès Khoury, condamnés tous deux à la prison dans le cadre des mêmes affaires à cause desquelles le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, vient de passer onze années en détention ont été libérés hier dans l’après-midi. La décision de les relâcher avait été publiée dans la matinée par le procureur général près la Cour de cassation, Saïd Mirza, tout de suite après la publication de la loi d’amnistie au Journal officiel. Normalement, M. Geagea aurait dû être également relâché. Sauf qu’aucune indication n’a été donnée sur les mesures le concernant après la publication de la loi d’amnistie au JO. En soirée, le député Georges Adwan a précisé que le chef des FL sera mardi à l’aéroport où il rencontrera des officiels et des journalistes avant de prendre l’avion pour une destination inconnue. Mais où sera Samir Geagea d’ici là ? Était-il toujours au ministère de la Défense mardi ou en était-il sorti ? Il était impossible hier de pouvoir répondre à ces questions. Un black-out total entourait le sort du chef des FL pour des questions évidentes de sécurité, mais aussi, peut-être, pour éviter les débordements de joie et les excès qui ont marqué le vote, lundi, de la loi d’amnistie. Dans la matinée, Mme Sethrida Geagea a pris, comme chaque jeudi depuis onze ans, le chemin de Yarzé pour voir son mari. Sauf qu’hier, en plus du bouquet de fleurs et du repas habituel qu’elle lui avait apportés, elle avait amené avec elle des vêtements neufs ainsi que des cartons vides pour y placer les ouvrages que M. Geagea avait lus durant sa détention. Dans une déclaration à la presse avant de quitter sa demeure, elle a indiqué que la libération de M. Geagea « n’est plus qu’une question de jours ». « Nous sommes en train de finaliser certains détails et certaines affaires routinières en rapport notamment avec les passeports et les visas », a-t-elle dit, sans préciser le lieu où elle doit se rendre avec son époux après sa libération. À la question de savoir ce qui empêche la sortie du chef des Forces libanaises de prison du moment que la loi d’amnistie est parue au Journal officiel, elle a répondu : « Nous avons une hantise fondamentale. C’est la sécurité du “hakim”. Nous n’avons pas attendu onze ans et trois mois pour prendre des risques. C’est la question que nous étudions pour le moment. » Sans vouloir dire quand M. Geagea sortira de prison, la députée de Bécharré a affirmé qu’« avant de partir à l’étranger pour une courte période, Samir Geagea s’adressera aux Libanais. Ils pourront tous le voir sans exception. Les détails seront fournis au moment opportun. C’est une question de jours. Celui qui a attendu onze ans et trois mois est capable d’attendre encore quelques jours ». Dans une interview accordée en soirée à la LBCI, dans le cadre du programme Kalam an-Nas , le député Georges Adwan a précisé que M. Geagea sera mardi à l’aéroport de Beyrouth où il rencontrera un certain nombre d’hommes politiques et de journalistes qui viendront sur base d’une invitation nominative. Il devra passer quelques semaines « à l’étranger » où il subira une série d’examens médicaux avant de regagner Beyrouth. Des propos tenus par M. Adwan il ressort que le chef des Forces libanaises se rendra dans plusieurs pays. Sa sécurité durant ses déplacements sera assurée par les pays hôte, a-t-il expliqué, précisant que M. Geagea sera accompagné de son épouse, de sa belle-sœur, Denise Fayad, et des gardes du corps. Aucun entretien officiel n’est prévu au cours de ce voyage, placé sous le signe de la convalescence.