Colère à Baalbeck contre une amnistie « inéquitable »

Le mouvement de contestation de la loi d’amnistie votée lundi par le Parlement a pris de l’ampleur hier dans la région de Baalbeck-Hermel. Il est principalement reproché à la législation, qui a bénéficié au leader FL, Samir Geagea, et aux détenus de Denniyé, de ne pas englober également les prisonniers originaires du nord de la Békaa, en majorité incarcérés pour des affaires de trafic de drogue. Les manifestants ont notamment bloqué la route Riyak-Baalbeck sur une longueur de 4 km, entre Telia et Tibé, avec des obstacles de différentes natures. La route Baalbeck-Homs (Syrie) a également été obstruée. L’armée et les FSI se sont rapidement déployées dans la région, avant d’ouvrir toutes les voies et de disperser les manifestants. Quatre personnes ont également été arrêtées. Parallèlement, la « Commission de l’amnistie générale », un organisme local, a appelé les manifestants à poursuivre leur mouvement de contestation pacifique, et à mettre en place des « tentes de la liberté semblables à celles qui ont permis la libération de Geagea ». De leur côté, les « habitants de Brital » se sont demandés dans un communiqué « comment peut-on libérer le criminel et l’assassin, tout en laissant en prison ceux qui ont été sanctionnés pour avoir tenté de gagner leur pain quotidien ». Par ailleurs, le député de la région, Ghazi Zeaïter, a affirmé hier vouloir poursuivre « jusqu’à la fin » ses efforts en vue de promulguer une loi d’amnistie générale. M. Zeaïter avait présenté à ce sujet une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence.