Finul Rapport équilibré d’Annan

C’est en principe aujourd’hui mercredi que Kofi Annan doit remettre au président du Conseil de sécurité, aux fins d’étude par les délégués, son rapport de recommandation concernant le renouvellement du mandat de la Finul. On sait que le Liban demande une reconduction semestrielle (courant du 1er août au 31 janvier) de simple routine. Sans changement ni dans l’ordre de mission ni dans les effectifs. Selon des sources diplomatiques citées par notre correspondant Khalil Fleyhane, le rapport d’Annan est équilibré. Il signale les transgressions commises des deux côtés de la ligne bleue ces derniers mois. Ainsi que les flambées qui ont pu opposer le Hezbollah aux Israéliens, en les pressant, comme toujours, d’exercer la plus extrême retenue. Ces sources estiment que la demande libanaise a toutes les chances d’être agréée. À cette nuance près qu’il faudra voir quelle position au juste Américains et Français, coauteurs de la 1559 qui vise le Hezbollah, vont adopter. En effet, des diplomates français ont indiqué dans les coulisses du palais de Verre qu’il est temps de se préparer à un dégraissage substantiel de la Finul, qui est à leur avis par trop dispendieuse. Ainsi qu’à une révision de son statut, donc de sa mission. Surtout, et la pression est évidente, si le Liban ne déploie toujours pas ses forces régulières sur la ligne bleue comme le commande la légalité internationale depuis le retrait israélien, il y a cinq ans. Sur le plan juridique pur, les spécialistes relèvent un élément assez étrange : depuis ce retrait israélien, opéré en mai de l’an 2000, le Liban demande et obtient la prorogation de la Finul en base des résolutions 425 et 426 du 19 mars 1978. C’est ce qu’il vient encore de faire, à travers la note remise le 11 du mois courant à Annan par le chargé d’affaires libanais à New York, Ibrahim Assaf. Or, le Conseil de sécurité avait déclaré, après le retrait israélien, que la 425 avait été définitivement et complètement appliquée. En d’autres termes, le feu vert onusien concernant le maintien de la Finul ne se fonde plus sur une résolution du Conseil le légalisant. Ce point semble techniquement à l’avantage du Liban qui soutient, comme on sait, que la 425 n’a pas été complètement exécutée, puisque Chebaa reste occupé. Du reste, dans sa dernière requête, le Liban souligne qu’en outre le troisième alinéa de la 425, qui ordonne la consolidation de la paix et de la sécurité internationale dans la région frontalière, reste lettre morte. Comme en atteste, notamment, le 34e paragraphe du rapport onusien de terrain établi en janvier dernier.