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Actualités - CHRONOLOGIE

UNION EUROPÉENNE - Présentation du projet de réforme au Conseil des ministres de l’Agriculture Les betteraviers dans les rues de Bruxelles pour « sauver le sucre »

Entre 6 000 et 8 000 producteurs de betteraves européens ont manifesté hier à Bruxelles contre le projet de réforme du sucre de la Commission européenne, au moment même où cette proposition est présentée au Conseil des ministres européens de l’Agriculture. La remise en cause d’un système figé depuis des décennies a été imposée par la condamnation de l’UE à l’Organisation mondiale du commerce, sur plainte de pays émergents (Brésil, Thaïlande) et de l’Australie. La baisse proposée de 39 % d’ici à fin 2007 du prix garanti aux producteurs européens, actuellement trois fois plus élevé que le cours mondial, fait craindre aux syndicats agricoles la disparition de 120 000 planteurs de betteraves en deux ou trois ans. Cette réforme risque également de toucher les secteurs sucriers des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), qui bénéficient d’un accès privilégié à un marché européen fortement rémunérateur. Les organisateurs de la manifestation se sont dit « très satisfaits » d’avoir rassemblé 8 000 agriculteurs (6 360 selon la police), venant de 21 pays européens, alors que les travaux d’été battent leur plein dans les fermes. Émaillé de coups de sifflet et de battements de tambour, le cortège, après un court parcours dans la ville, est arrivé à la mi-journée dans le quartier européen de Bruxelles où il s’est disloqué sans incident. La compensation à hauteur de 60 % des pertes de revenu résultant des baisses de prix proposée par Bruxelles était jugée « insuffisante » par les orateurs qui se sont succédé à la tribune dressée près du bâtiment abritant le Conseil des ministres. « Il faut revoir les compensations », estimait notamment le Français Dominique Ducroquet, président de la CGB (Confédération des planteurs de betteraves). « La réforme ne profitera qu’à quelques multinationales qui dominent le marché du sucre et sera négative pour les agriculteurs européens et pour les pays du Sud », regrettait Roger Saenen, porte-parole du syndicat agricole flamand Boerenbond. Beaucoup de manifestants mettaient également en cause le Brésil et sa main-d’œuvre « proche de l’esclavage », ce pays étant selon eux le seul bénéficiaire de la réforme annoncée. Les opposants (Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Italie, Irlande, Lituanie et Portugal) craignent la disparition pure et simple de la production betteravière sur leur territoire, au profit des pays plus compétitifs, France et Allemagne en particulier.


Entre 6 000 et 8 000 producteurs de betteraves européens ont manifesté hier à Bruxelles contre le projet de réforme du sucre de la Commission européenne, au moment même où cette proposition est présentée au Conseil des ministres européens de l’Agriculture.
La remise en cause d’un système figé depuis des décennies a été imposée par la condamnation de l’UE à...