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Conférence de presse sur le bilan et les perspectives d’avenir Franc succès de la campagne « Haqqi » pour les droits des handicapés

«Souvenez-vous des promesses que vous nous avez faites. » C’est, en résumé, le message que deux associations, l’Union des handicapés du Liban et l’Association pour la jeunesse non voyante, ont adressé hier aux nombreux hommes politiques rencontrés lors de la campagne « Haqqi », qui a marqué les élections législatives de 2005. Cette campagne visait, d’une part, à promouvoir le droit des handicapés à participer au scrutin en toute dignité, ce qui suppose l’introduction de modifications architecturales simples qui font toute la différence, et, d’autre part, à introduire les droits de cette catégorie dans le discours politique. Force est de constater que, malgré la complexité d’une situation politique en pleine mutation et la succession d’événements qui ont défrayé la chronique, les associations revendiquant les droits des handicapés ont clairement fait entendre leur voix. Hier, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’Ordre de la presse à Raouché, en présence de son président Mohammmed Baalbacki, les responsables des deux associations ont tenu à rendre hommage à ceux qui les ont aidés à transmettre leur message, notamment la presse, les médias, les ONG et les agences de publicité, aux représentants desquels ils ont distribué des écussons en signe d’appréciation et de remerciement. Ils ont également effectué un bilan de leur action dans le cadre de leur campagne (financée par l’organisation internationale IFES) et annoncé les étapes futures, avec des objectifs bien précis, notamment l’adoption d’un article spécifique dans la loi électorale et l’application de la loi n°220 sur les droits des handicapés, émise en 2000 mais restée lettre morte depuis. Nizar Ibrahim, coordinateur de la campagne, a rappelé que celle-ci a comporté de nombreuses activités et réunions avec des hommes politiques, et qu’elle s’est terminée par une conférence régionale au cours de laquelle des représentants d’associations pour handicapés de divers pays arabes sont venus profiter de l’expérience des ONG libanaises. Il a souligné que la campagne a montré l’ampleur du problème, soulignant que les obstacles rencontrés par les handicapés lors du scrutin étaient d’ordre logistique (nécessitant des modifications architecturales très simples dans les bureaux de vote), d’ordre social (attitudes négatives des chefs de bureau et des autres électeurs) et d’ordre purement électoral (certains délégués qui profitent des difficultés rencontrées par les handicapés pour influencer leur choix après avoir proposé de les aider). Sylvana Lakkis, présidente de l’Union des handicapés du Liban, a abordé le problème sous son angle politique. Elle a annoncé que la campagne « Haqqi » arrivait au terme de sa première étape, mais dans la perspective d’en lancer une autre et de ne s’arrêter que lorsque la discrimination ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Mme Lakkis a rappelé aux politiciens leurs promesses d’avant les élections, appelant le Parlement, président et députés, à initier de nouvelles méthodologies basées sur un réel partenariat avec la société civile. Elle a demandé à la Chambre des députés de lancer un atelier de travail permanent regroupant des comités parlementaires, des ONG et des experts, pour mettre au point des critères de développement et d’insertion sociale. Comme mesures urgentes, Mme Lakkis a revendiqué une mise en place des services de base aux handicapés, soulignant que la question de leur insertion devait faire partie intégrante du concept de développement. Pour sa part, Amer Makarem, président de l’Association de la jeunesse non voyante, a estimé que le succès de la campagne augmentait la confiance des militants dans le partenariat entre les différentes composantes de la société civile pour le règlement des questions sociales. Cette expérience des ONG libanaises a été discutée durant deux jours par des représentants de la société civile de pays environnants, qui étaient présents à la conférence de presse. Mohammed Tarawni, de Jordanie, a trouvé que cette initiative était précieuse, mettant en valeur la coopération sociale qui l’a soutenue. Il a souligné que, dans son pays, une loi sur les droits des handicapés a été votée en 1993. Elle est actuellement appliquée à quelque 60 %. Le militant jordanien a insisté sur l’importance des conférences régionales pour l’échange d’expertise. Achraf Merhi, d’Égypte, a indiqué que l’expérience « Haqqi » constitue désormais un exemple dans la manière de sensibiliser la société en période électorale. Interrogé sur la possibilité de prendre une initiative similaire au pays du Nil, il a avoué s’être inspiré des idées présentées par ses confrères libanais, tout en se devant de les adapter à une réalité sociale et politique sensiblement différente. M. Merhi a souligné que les droits des handicapés ne faisaient pas encore l’objet d’une seule loi en Égypte et que l’adoption d’une telle loi était l’un des objectifs d’une campagne soutenue de la part de l’association qu’il préside, Nass. S. B.
«Souvenez-vous des promesses que vous nous avez faites. » C’est, en résumé, le message que deux associations, l’Union des handicapés du Liban et l’Association pour la jeunesse non voyante, ont adressé hier aux nombreux hommes politiques rencontrés lors de la campagne « Haqqi », qui a marqué les élections législatives de 2005. Cette campagne visait, d’une part, à promouvoir le...