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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Syrie - Des points de passage illégaux échappent à tout contrôle Les industriels à la recherche d’alternatives au transport terrestre

Le blocus imposé depuis trois semaines par Damas aux poids lourds se rendant en Syrie continue de paralyser l’activité économique du pays. Malgré les promesses faites il y a quelques jours par les responsables syriens qui se sont engagés à « alléger » les mesures sécuritaires aux postes-frontières, la situation aux points de passage semble empirer de jour en jour. Convaincus que les prétextes sécuritaires avancés par les autorités syriennes recèlent en réalité un acte politique qui se traduit par une « sanction économique imposée aux agriculteurs et industriels libanais » et par voie de conséquence à l’ensemble des Libanais, les mouvements syndicaux ont dénoncé hier le laxisme dont font preuve les contrôleurs syriens sur les points de passage non officiels. « Il existe de nombreux points de passage qui relient les deux pays et sur lesquels il n’y a pratiquement pas de contrôle », souligne un responsable syndical qui indique que toute sorte de contrebande s’effectue via ces couloirs, alors que les contrôles ont été extrêmement renforcés aux postes-frontières de Masnaa et Abboudiyé où sont bloqués plus d’un millier de camionneurs. Hier, seuls une vingtaine de véhicules ont pu traverser de l’autre côté de la frontière, une situation qui a poussé les instances économiques et syndicales à pousser un cri d’alarme, exhortant les responsables à prendre les choses en main s’ils veulent éviter au pays une catastrophe économique. À l’issue d’une visite effectuée aux postes-frontières par les membres de l’Association des industriels, le président de l’association, Fadi Abboud, a publié un communiqué dans lequel il a mis en garde contre « un prochain désastre économique dû à la crise du transport terrestre via la Syrie ». « Ce dont nous avons témoigné sur le terrain aujourd’hui (hier) prélude à une véritable crise nationale. J’ignore s’il se trouve quelqu’un dans le pays pour réaliser la dimension de ce problème », a affirmé M. Abboud, qui a souligné que les industriels libanais exportent pour 60 millions de dollars de marchandises par mois vers les pays arabes, via la Syrie. M. Abboud, qui a exprimé son étonnement de voir que les responsables « n’ont rien fait jusque-là », a insisté sur la nécessité pour les ministres libanais d’entamer, au plus tôt, des négociations avec, d’une part, la Syrie et, d’autre part, la Ligue arabe. Le président de l’association a par ailleurs envisagé l’éventualité de recourir à « d’autres moyens » pour assurer l’exportation des marchandises car, a-t-il dit, si la crise persiste, le secteur industriel sera bientôt complètement paralysé. « Cela veut dire que plusieurs milliers d’ouvriers seront bientôt au chômage », a ajouté M. Abboud. À ce sujet, le président de l’association a souligné qu’un pont maritime est concevable à condition que le gouvernement libanais assure l’ouverture du port à cette fin. D’où la « nécessité pour les autorités de mettre sur pied un comité d’urgence pour trouver une solution à cette impasse », a-t-il dit. M. Abboud a enfin rappelé que cette crise « est politique par essence ». Par conséquent , « il est du devoir des députés de trouver une issue viable », a-t-il ajouté, en affirmant que les industriels sont prêts, de leur côté, à entamer des négociations avec les Syriens. Dans une note adressée au ministère des Travaux publics et du Transport ainsi qu’à la Direction des douanes, M. Abboud a exhorté la Direction des douanes à donner des directives pour que les formalités administratives nécessaires à l’exportation soient réduites à leur plus simple expression en vue de faire baisser les frais d’exportation et de transport. L’association a en outre demandé à la Direction des transports d’exempter provisoirement les industriels de la taxe à l’exportation à partir du port. Pour sa part, le député Waël Faour a demandé hier au haut comité de secours de compenser les agriculteurs et exportateurs qui ont subi d’énormes pertes à la suite du blocus imposé par les Syriens aux frontières.
Le blocus imposé depuis trois semaines par Damas aux poids lourds se rendant en Syrie continue de paralyser l’activité économique du pays. Malgré les promesses faites il y a quelques jours par les responsables syriens qui se sont engagés à « alléger » les mesures sécuritaires aux postes-frontières, la situation aux points de passage semble empirer de jour en jour. Convaincus que les...