Le Premier ministre désigné se donne jusqu’à dimanche pour former un cabinet extraparlementaire ou se récuser ... Et rebelote pour Fouad Siniora Aoun, Joumblatt et le Hezbollah méfiants (Photo)

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, et les mêmes exigences les mêmes blocages, les milieux politiques n’étaient pas optimistes, hier, sur les chances du Premier ministre désigné de parvenir à former un cabinet extraparlementaire après avoir échoué à former deux cabinets d’union. C’est pourtant bien l’intention de M. Fouad Siniora, qui s’est accordé jusqu’à la fin de la semaine pour réussir ou se récuser. Le chef de l’État a encouragé la formation d’un gouvernement de technocrates, rappelant que beaucoup de blocs parlementaires s’étaient prononcés pour le non-cumul entre les fonctions de député et de ministre. Tandis que M. Walid Joumblatt exprimait sa méfiance à l’égard de cette initiative, on affirmait en soirée, de source proche du CPL, qu’il faudra juger le cabinet sur pièce et que personne n’avait encore pris contact avec le général Aoun. Le Hezbollah, pour sa part, s’est contenté d’exiger à nouveau le respect des équilibres parlementaires. Ce qui signifie, en termes gouvernementaux, l’attribution du ministère des Affaires étrangères au Hezb. Exigée par le chef de l’État, la fameuse question de la minorité de blocage, le tiers des membres du cabinet, pourrait une fois de plus faire échouer les projets du Premier ministre désigné. Cette minorité est la dernière prérogative du chef de l’État, au niveau de l’Exécutif, et lui permet de s’opposer dans des circonstances qu’il considère comme étant graves à la volonté de la majorité parlementaire telle que reflétée au sein du cabinet. Pour beaucoup d’observateurs, le nouvel essai de Fouad Siniora n’est qu’une formule élégante pour constater qu’on est retourné à la case départ.