COMMÉMORATION - Né il y a deux siècles, il vécut malheureux et n’eut aucun enfant Il était une fois, Hans Christian Andersen (photos)

Partout dans le monde, on fête en 2005 le bicentenaire de la naissance de l’écrivain et poète danois Hans Christian Andersen. Un voyage dans le monde du «Vilain petit canard», de «La petite sirène» et de «La princesse au petit pois». Aujourd’hui, nos amis les Danois fêtent le bicentenaire de la naissance de leur plus célèbre représentant. Le conteur le plus prolifique du monde lettré (et littéraire) a laissé une empreinte indélébile sur l’univers onirique et féerique de dizaines de millions d’enfants dans le monde, sans compter que Disney lui doit au moins la moitié de ses revenus... Une sirène qui vend des allumettes, un rossignol qui rencontre un canard, un réverbère qui s’endort à la lueur d’un briquet, une bergère, un ramoneur et un brave petit soldat de plomb. Voilà de quoi peupler des contes et des rêves d’enfants sages. Les débuts de la vie de H. C. Andersen n’ont guère été faciles : il est né le 2 avril 1805, à Odense, d’un père cordonnier très pauvre. Après la mort de son père en 1816 et le remariage de sa mère, il est parti seul et presque sans ressources à Copenhague (1819) pour y chercher fortune. Mais ce fut, au départ tout au moins, un échec. En 1822, grâce à l’intérêt d’un directeur de théâtre, Jonas Collin, il obtient une bourse qui lui permet de suivre des études régulières. Son baccalauréat passé, il commence à publier, à partir de 1830. La jeune réputation d’Andersen lui procure, grâce à l’appui de Jonas Collin, une bourse de voyage. En 1833 et 1834, il visite la France et l’Italie. De retour dans son pays, Andersen publie, en 1835, le premier fascicule des Contes racontés aux enfants. Ce recueil connaît un grand succès. Il sera suivi d’un autre presque chaque année (comme par exemple La petite sirène, La petite fille aux allumettes, Poucette, Le vilain petit canard, La reine des neiges). Devenu célèbre, Andersen partagera son temps entre les voyages et les séjours auprès d’amis influents. Il écrit ainsi des récits de voyages (Reflets d’un voyage dans la Harz, 1831), des pièces de théâtre (Amour sur la tour de Saint-Nicolas), des poèmes (Fantaisies et esquisses, 1831), des romans (L’Improvisateur, 1832 ; Les deux baronnes, 1848). Andersen meurt le 4 août 1875 à Copenhague. Ce sont ses 156 contes pour enfants et adultes qui lui ont apporté la notoriété, comme La reine des neiges, La petite fille aux allumettes, Les soulieurs rouges, ou encore Les habits neufs de l’empereur. Mais Andersen est également l’auteur de nombreux poèmes et de récits de voyages. Cependant, son œuvre essentielle, qui lui valut la célébrité mondiale, est constituée par ses contes. S’inspirant des récits populaires, empruntant ses personnages et ses intrigues à la légende, à l’histoire ou à la vie quotidienne, il écrivit 164 contes, dont les quatre premiers furent publiés en 1835. Destinés aux enfants, ils s’adressent aussi aux adultes par leur imagination poétique et surtout par le sens moral ou philosophique qui se cache derrière l’anecdote. Pour approfondir la connaissance d’Andersen et nuancer l’image que nous nous faisons de lui, de nombreuses manifestations et festivités sont organisées dans différents pays (voir encadré). Ainsi, le vilain petit canard est devenu un cygne célèbre et honoré... « Ma vie est un joli conte, marqué par la chance et le succès » : H.C. Andersen, Le conte de ma vie (1855). Andersen, qui pensait devenir chanteur ou danseur et se produire sur une scène devant un public, était convaincu dès l’adolescence qu’il serait un jour célèbre. En fait, si ses premiers ouvrages lui ont apporté déjà une jolie notoriété, ce sont véritablement ses contes qui l’ont popularisé. Lorsqu’il n’était pas directement confronté au public, il se faisait un plaisir de lire ou de raconter ses récits devant des assemblées d’amis et connaissances. Malgré un certain nombre d’échecs, Hans Christian ne s’est jamais découragé, et sa persévérance, jointe à son talent, a donné l’œuvre que nous connaissons. Maya GHANDOUR HERT