Rechercher
Rechercher

Actualités

Edition - Une partie de la volumineuse correspondance du « prince des poètes » rendue publique Verlaine mieux connu grâce à un chercheur anglais (Photo)

Grâce à un chercheur anglais, Michael Pakenham, qui vient de publier une partie de la volumineuse correspondance de Paul Verlaine (1844 -1896), le poète devient un homme plus familier à ses lecteurs. Ancien maître de conférence à Exeter aujourd’hui à la retraite, marié à une Française, Pakenham, 76 ans, a rassemblé dans un premier tome une partie de son énorme Correspondance générale (1857-1885). Un événement éditorial salué par la critique, un livre plein de vie qui montre les joies et les désespérances du « prince des poètes » ainsi que la sensibilité extrême, le besoin de reconnaissance et d’amitié, l’humour cabochard de « l’ivrogne céleste » qui disait à Rimbaud : « Étant très faible, j’ai très besoin de bontés. » Cet ouvrage restitue tout un pan d’histoire littéraire : l’accueil des premiers textes de Verlaine (comme Les poèmes saturniens ou Les fêtes galantes), ses liens avec Hugo, Sainte-Beuve ou Mallarmé et, bien sûr, avec Arthur Rimbaud. Il comprend environ 600 lettres, souvent méconnues, écrites par quelqu’un qui se moquait des bonnes règles et de la postérité : il ne soupçonnait pas l’imprimerie telle qu’elle serait au siècle suivant et écrivait « à la va comme je te pousse », mélangeant familiarités de style et jeux de mots de potache. « Il n’écrivait évidemment pas pour être publié comme tant de gens au XXe siècle. Il est spontané. Il y a dans ses lettres une capacité à choquer mais aussi un désir de maîtriser l’argot et d’autres langues. Il était intéressé par l’espagnol, divers patois, toutes sortes de langages », explique Michael Pakenham. Jeune, Pakenham adorait les sciences. Il a d’ailleurs enseigné la chimie avant d’apprendre le français, découvert dans Aragon. Il s’installe ensuite à Marseille et à Cannes et entreprend une licence de français à Manchester à la fin des années 50. Il fera toute sa vie des allers et retours entre son pays et la France. Devenu boursier du gouvernement français, il se passionne pour les revues littéraires du XIXe siècle qu’il dépouille patiemment à Paris, accumulant un butin qu’il exploitera des années plus tard. Sa méthode consiste à fréquenter bouquinistes, collectionneurs, marchands d’autographes, à stocker les catalogues de ventes publiques où tout le monde le connaît. « J’étais content que l’édition du livre soit si longue parce que ces dernières années plusieurs importantes lettres ont été vendues dans des enchères, comme par exemple la lettre à Victor Hugo sur l’affaire Rimbaud », dit ce professeur qui se consacre depuis 20 ans à Verlaine. Dans cette lettre (juillet 1873), écrite en prison où Verlaine se trouve après avoir tiré sur « Rimb’ », il demande au grand Hugo, à son « cher et vénéré maître », de plaider sa cause auprès de sa femme Mathilde : « Parlez-lui, faites-la venir chez vous, dites-lui qu’elle doit pardonner à ce malheureux, que seule elle peut me sauver du remords et de l’angoisse... » Le livre (éd Fayard, 1 122 pages, 45 euros) comprend quelque 200 dessins souvent humoristiques de Verlaine et de ses comparses, Ernest Delahaye et Germain Nouveau. Il sera suivi de deux autres d’ici à 2008, incluant des événements comme la mort de la mère de Verlaine et sa chute dans la pauvreté et la maladie. De toutes les correspondances des grands écrivains du XIXe siècle, cette correspondance était la seule, avec celle de Huysmans, à n’avoir pas encore été publiée. Elle comprend au total 2 000 lettres.
Grâce à un chercheur anglais, Michael Pakenham, qui vient de publier une partie de la volumineuse correspondance de Paul Verlaine (1844 -1896), le poète devient un homme plus familier à ses lecteurs.
Ancien maître de conférence à Exeter aujourd’hui à la retraite, marié à une Française, Pakenham, 76 ans, a rassemblé dans un premier tome une partie de son énorme ...